Le Monde de Franquin
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La Saga des inventions
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Dès le départ, Franquin témoigne de sa passion pour les inventions. Spirou et les héritiers présente la machine à se garer dans un emplacement trop étroit ainsi que l’essuie-glaces à lunettes. Fantasio incarne son premier inventeur, rapidement rejoint par Champignac puis Zorglub.
 
Gaston rend Fantasio sérieux et irascible, voire jaloux, d’autant que ce nouveau venu est à son tour saisi de frénésie inventive. Plutôt amateur à ses débuts, Gaston s’engage bientôt sur le chemin de la création totale. Le Mastigaston et ses quatre vitesses synchronisées en témoignent.

Avec le Gaffophone, les inventions lagaffiennes prennent une autre ampleur. Franquin pense l’utiliser pour 2 ou 3 planches, mais ses sonorités dévastatrices et son ombre parfois menaçante sont finalement à l’origine de dizaines de gaffes.

Entre l’auteur et son personnage s’installe un certain mimétisme, sauf pour ce qui est des joies du bricolage. Franquin reste un  bricoleur sur le papier, multipliant les essais et les croquis, vérifiant minutieusement la faisabilité de ses trouvailles. 

Franquin, roi de la mécanique

Grands ailerons, pare-chocs obus et rondeurs de carrosserie triomphent dans le parc automobile des années 50. André Franquin s’inspire de ces formes, en crée de nouvelles et devient « designer ».

La Quick Super reste le joyau des « belles américaines » qui sillonnent les pages de Spirou et Fantasio. Avec la Turbotraction 1, Franquin crée une voiture de légende. Il conçoit, préoccupation peu répandue à l’époque, un engin très aérodynamique. Afin de valider l’équilibre global du bolide, un modèle réduit en terre glaise est réalisé. Quelques années plus tard, la Turbotraction 2 lui succède.

Chaque série a son propre registre formel. Pour Gaston, les voitures s’inspirent de modèles existants. Avec flair, Franquin sélectionne les « incontournables » qui entreront au panthéon des mécaniques. Mais, c’est la Fiat 509 qui, sans répondre au mythe de la vitesse, reste la reine de ce ballet automobile.
 
Les mécaniques de Franquin quittent parfois l’asphalte. Fantasio crée le Fantacoptère pour répondre au Zantajet de son cousin Zantafio. Le Comte de Champignac conçoit un sous-marin jaune révolutionnaire.

Si celui-ci utilise de façon positive la science, son ancien condisciple, Zorglub, s’en sert pour dominer le monde. C’est sans compter sur son fond gaffeur. Il conçoit néanmoins une belle collection de machines volantes ultramodernes : Zorglumobile, Zorgléoptère...

Modeste et Pompon

En 1955, André Franquin lance Modeste et Pompon dans le journal Tintin. Il en profite pour révolutionner son approche des automobiles. « J’ai voulu inventer des voitures, en me disant « ça ira plus vite ». Là aussi, c’était une mauvaise idée. C’était beaucoup plus difficile, parce qu’il fallait inventer des voitures dans le style des voitures de l’époque ».

Difficile succession

 Vacances sans histoires, l’Emir lbn-Mah-Zoud emboutit la Turbotraction 1. Le Journal de Spirou propose à ses lecteurs de dessiner un nouveau modèle de Turbotraction. Treize mille réponses arrivent ! Un bureau de la rédaction est vidé afin de disposer les propositions les plus sérieuses. Pour maintenir les participants sous pression, Franquin prend la pose dans cet étrange décor. La synthèse des pistes les plus intéressantes mène Franquin à la Turbotraction 2.
La Fiat 504. © D.R.
La Turbotraction 1. © Marsu 2004 .
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