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Jules Verne c'est vrai, est le père de l'écrivain de science-fiction Ray Bradbury, qui lui rend hommage. Il est aussi le contemporain de Raymond Roussel qui dit que c'est un grand écrivain. C'est formidable de voir comment il travaille. C'est un homme qui se lève à cinq heures du matin, qui travaille jusqu'à onze heures, qui déjeune sobrement chez lui, qui se rend ensuite au Cercle Industriel d'Amiens. Là, il dévore les journaux, il lit une dizaine de journaux par jour, des revues, et dès qu'il trouve quelque chose qui l'intéresse, il prend la revue, la met sous ses fesses sur son fauteuil afin que personne d'autre ne la voie.

Et ce qui est extraordinaire chez lui, c'est la métamorphose qu'il est capable de faire de sa documentation. Car c'est un voyageur en chambre. Il a finalement très peu voyagé. Il n'est pas allé dans la plupart des lieux qu'il a explorés par la documentation. Il ne s'est rendu qu'en Écosse, en Angleterre, en Italie, une fois aux États-Unis. Il a vu les chutes du Niagara et il a fait la traversée de l'Atlantique. Il est allé en Islande, et c'est à peu près tout. Bien sûr il a pas mal navigué sur ses trois bateaux, comme Caderoussel avait trois maisons, les Saint-Michel Un, Deux et Trois. Il a écrit 20 000 lieux sous les mers en cinq ans à partir de cette villa merveilleuse qui s'appelle La solitude, dans ce lieu exquis de la Baie de Somme qui s'appelle Le Crotoy, roman dont je révèle dans mon livre que c'est Georges Sand qui lui en a donné l'idée.

Quels sont les rapports entre les prémonitions de Léonard de Vinci et l'approche visionnaire de Verne...

G. St. B. : J'ai remarqué une extraordinaire fraternité à travers le temps entre Léonard de Vinci et Jules Verne. Il est évident que l'instrument, l'Albatros de Robur le conquérant ressemble terriblement à un dessin de Vinci. C'est une ville qui flotte, mais qui flotte dans les airs. Ce qu'il y a d'extraordinaire chez Vinci comme chez Verne, c'est que ce sont des visionnaires, mais qu'ils sont contemporains des inventions qui les intéressent. Et souvent, plutôt que d'être à l'origine d'une invention, ils adaptent ce qui leur est contemporain. Et ils paraissent comme des visionnaires, car les situations qu'ils mettent en place, à partir de la façon dont ils absorbent la réalité autour d'eux, les "mettent en avance". Le livre Paris au 20e siècle est véritablement, avec ses métros pneumatiques suspendus dans les airs, l'oeuvre d'un visionnaire. De plus Verne a écrit une pièce peu connue qui s'intitule Mona Lisa. Et c'est pourquoi j'ai voulu rapprocher deux hommes qui avaient deux destins un peu semblables et qui sont des pluridisciplinaires...

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Le Nautilus de Robert Fulton (1798)


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L'Albatros de Robur, en montage à la Cité des sciences. © Didier Coiffard