Mars 2020 : la quête d'une vie martienne se poursuit

Alors que le rover Curiosity poursuit sa mission à la surface de Mars, la Nasa a présenté son successeur : un robot qui aura pour tâche de retrouver des traces de vie martienne.

Par Véronique Marsollier, le 17/07/2013

L’aventure martienne continue. À l’horizon 2020, un nouveau rover américain déambulera sur le sol martien. Sa mission : tenter de retrouver sur la planète rouge les traces d’une vie passée… en droite ligne des précédentes missions !

En effet, le rover Curiosity – arrivé sur Mars en août 2012 et toujours en mission – a pu montrer que les conditions favorables à l’émergence de la vie avaient été réunies sur la planète rouge il y a 3,5 milliards d’années. Mais les instruments de Curiosity n’ont pas vocation à détecter la vie. Ce gros robot de la taille d'une petite voiture permet « uniquement » d’analyser la composition minéralogique, étudier la géologie de la zone explorée et collecter des données sur la météorologie ou les radiations qui atteignent le sol de la planète. C’est la raison pour laquelle la Nasa a décidé de passer à l’étape suivante : celle de la recherche d’éventuelles traces de vie ancienne, grâce à l’envoi d’un nouvel engin plus perfectionné.

Un Curiosity plus perfectionné

rover Curiosity
Un rover très proche de Curiosity, mais plus perfectionné

Selon la Nasa elle-même, rien ne permet d’affirmer à ce stade de l’exploration qu’une forme de vie, même microscopique, a pu se développer sur Mars. Mais cette possibilité n’est pas à exclure.

Une équipe de 19 scientifiques a ainsi été chargée d’élaborer les contours de la mission. Pour la mener à bien, l’Agence spatiale américaine dispose d’un budget de 1,5 milliard de dollars (qui ne comprend pas le coût du lancement). Malgré les apparences, le coût de la mission reste mesuré. Et pour réduire la facture, les ingénieurs de la Nasa ont eu l’idée de reprendre la structure éprouvée de Curiosity. Comme ce dernier, le nouveau rover possédera donc 6 roues et sera mû par un moteur électrique alimenté par une pile au plutonium. Il disposera néanmoins d’instruments scientifiques plus sophistiqués.

Le rover aura pour mission de collecter des échantillons de roches et de sols pouvant servir à valider l'existence d'une vie passée. La Nasa doit lancer des appels d’offres pour choisir les outils qu’elle installera sur le châssis. Les scientifiques en charge du projet ont indiqué qu’il embarquera des instruments d’optique très précis dont un microscope. Associé à d’autres technologies, il permettra de sélectionner très précisément les échantillons, les récolter, les analyser puis les stocker dans une petite capsule. S’il s’avère que les échantillons contiennent des informations intéressantes, une autre mission pourrait alors être programmée afin de les récupérer et les rapporter sur Terre suivant des modalités encore à définir.

Préparer la prochaine mission humaine

Outre la recherche et la collecte de traces de vie, cette mission permettra de valider des technologies utiles pour une exploration humaine de Mars dans le futur. Ces technologies concernent principalement l'amélioration des techniques d’atterrissage, l’analyse des dangers de la poussière martienne mais aussi la collecte du dioxyde de carbone pour fabriquer de l’oxygène et du combustible nécessaire au voyage du retour. Les États-Unis maintiennent le projet d’envoyer des hommes sur la planète d’ici une vingtaine d’années. « D’ici les années 2030, nous pourrons envoyer des hommes dans l’orbite de Mars en assurant leur retour sains et saufs sur Terre. Un atterrissage sur Mars suivra… », avait annoncé le président Barack Obama en 2010 à l’occasion du nouveau programme de la Nasa.

ExoMars, le projet européen sauvé par la Russie

ExoMars est une mission d’exploration de la planète Mars (programme Aurora) de l’Agence spatiale européenne, débuté au début des années 2000. Le but initial de la mission, comme pour Curiosity, était d’envoyer sur Mars un rover doté d’une foreuse afin de détecter des traces de vie éteinte. En raison de difficultés financières, dues notamment au retrait de la Nasa, ce programme a été modifié plusieurs fois et a failli être abandonné à plusieurs reprises. Finalement, la mission a été sauvée en 2012 quand l’Agence spatiale russe, Roscosmos, l'a rejointe. Elle a alors été scindée en deux volets, avec deux lancements prévus en 2016 (ExoMars 2016) et 2018 (ExoMars 2018). Son objectif : permettre à l'Europe d'apprendre à son tour à se poser sur Mars.

Véronique Marsollier le 17/07/2013