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Jingle de l'émission

Animatrice :
- Bonjour à tous ceux qui nous rejoignent pour la séquence auditeurs de Raconte-moi l’éco. Vous êtes très nombreux à vous demander ce que vient faire la confiance dans le discours des économistes… Didier Faucher, PDG de Crédit sans souci, voulez-vous répondre… ?

Didier faucher
- Disons que pour agir rationnellement, un minimum de confiance dans l’avenir est nécessaire … Sinon, le pessimisme peut vite devenir contagieux. Sans confiance, pas de rationalité !

Animatrice :
- Ah ! Nous avons Albertine en ligne, cette auditrice souhaite réagir…

ALBERTINE :
- Bonjour, merci de prendre ma question. Ce que décrit votre invité, c’est bien ce qui s’est passé durant la grande dépression des années 30 ?

Didier Faucher :
- Tout à fait Madame. A cette époque, la confiance des acteurs dans l’avenir est au plus bas, si bien que l’économiste britannique John Maynard Keynes soutient qu’il est impossible de prédire la rentabilité d’un investissement. La solution qu’il préconise pour rétablir la confiance réside dans l’intervention de l’Etat, par la mise en œuvre de politiques de relance économique…

Animatrice :
- Ouh la la… Mon p’tit doigt me dit que ce modèle de relance keynésienne ne remporte pas la confiance de tous vos collègues… ?

Didier faucher :
- C’est vrai. D’autres économistes estiment qu’il est inutile de stimuler la demande alors que les perspectives sur l’avenir sont mauvaises et que les entreprises ne prendront pas le risque de produire plus. C’est le cas de l’Américain Milton Friedman, prix Nobel en 1976, pour qui les politiques de relance par l’Etat n’aboutissent qu’à augmenter les prix et générer de l’inflation.

Animatrice :
- En quelques mots, quelle est la recette de Milton Friedman pour rétablir la confiance ?

Didier faucher :
- Eh bien, une politique avant tout monétariste. C’est-à-dire, stabiliser la monnaie en contrôlant rigoureusement la quantité de monnaie en circulation.

Animatrice :
- Dites-nous, Didier Faucher, cette histoire de confiance en l’avenir passe aussi par la confiance que chacun s’accorde mutuellement, je suppose … ?

Didier faucher :
- Tout à fait, elle est, dirons-nous, indispensable. En vérité, précisons tout de même qu’un acteur peut trahir cette confiance à tout instant… Sur ce sujet, je renvoie vos auditeurs aux travaux d’économistes et mathématiciens, comme John Nash – prix Nobel 1994 – sur la Théorie des jeux…

Animatrice :
- Nous retrouvons Albertine. Oui… ?

ALBERTINE :
- Au fond, chacun essaie de profiter de la confiance de l’autre ; quitte à la trahir… ?

Didier faucher :
- Pas toujours ! Il existe des sphères d’échanges, où des règles bien comprises par tous, permettent le respect de la confiance mutuelle pour le bien de chacun.

- Les travaux d’Elinor Ostrom, 1ère femme prix Nobel d’économie en 2009, l’ont fort bien montré, à travers l’exemple de la gestion de ressources naturelles partagées comme les pâturages ou les sources d’eau.

- Mais, vous savez Albertine, les mécanismes de la confiance sont très complexes et les économistes sont loin de les avoir tous explorés…

- Mais, vous savez Albertine, les mécanismes de la confiance sont très complexes et les économistes sont loin de les avoir tous explorés…

Animatrice :
- Merci Albertine pour votre question. Je crois que les auditeurs l’auront bien compris, rien d’important ne peut se faire sans confiance en économie …

Animatrice :
- Donc, l’homo-economicus serait un humain comme les autres, auquel toute rationalité pourrait échapper ? [animatrice, sur un ton complice et de conclusion]

dorothee balaize :
- Tout à fait. Les expériences de Daniel Kahneman, psychologue-économiste et même prix Nobel en 2002, ont parfaitement mis au jour combien notre rationalité peut se révéler beaucoup plus complexe que la théorie ne le voudrait…

Animatrice :
- Bernard, j’espère que vous y voyez plus clair, Raconte-moi l’éco continue, place à un nouvel auditeur et nos trois experts du jour…

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