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Jingle de l'émission

Animatrice :
- Bienvenue à tous. Nos experts du jour ne se sont pas encore tous exprimés mais avec notre standard qui explose, ils ne devraient pas manquer d’y arriver. La production me souffle à l’oreille que de nombreux auditeurs s’interrogent sur la monnaie, l’argent quoi… ! Alors, professeur Gagne-petit, vous représentez la revue Des hauts et des bas, à quand remonte cette fameuse monnaie et à quoi sert-elle ?

Professeur GAGNEPETIT :
- Elle est presque aussi vieille que le monde est monde, comme quoi, elle doit bien être un peu utile…non ?

Animatrice :
- Je vous interromps, nous allons prendre Patrick au téléphone…Patrick… ?

Patrick :
- Bonjour à tous. Je voudrais savoir pourquoi on n’échange pas tout simplement un produit contre un autre ?

Professeur GAGNEPETIT  :
- Votre auditeur pourrait lire Aristote. En effet, quatre siècles avant notre ère, cet illustre philosophe n’a pas manqué de se pencher également sur le fonctionnement des échanges, de l’économie et de se poser… la même question.

Animatrice :
- Nous sommes toute ouïe…

Professeur  GAGNEPETIT:
- Aristote a montré que dans bien des cas, il était trop hasardeux de trouver la personne avec qui échanger un produit. Vous avez du pain et vous cherchez du vin. Si vous le trouvez, le détenteur de vin aura-t-il pour autant besoin de votre pain ? Pas sûr. En revanche, si le pain, le vin, tout autre produit ou service ont une valeur en argent, le problème est réglé.

Patrick :
- Et si je préfère garder mon argent..?

Professeur GAGNEPETIT :
- Vous constituez une réserve de valeur qui vous permet d’attendre avant d’acheter. Autre avantage de la monnaie…

Animatrice :
- Professeur Gagnepetit, la quantité de monnaie en circulation a-t-elle une importance ?

Professeur GAGNEPETIT :
- Absolument. Si, par exemple, la quantité de monnaie augmente plus vite que celle des produits fabriqués, eh bien, leur prix peut augmenter. Dès le XVIe siècle, un juriste français, Jean Bodin, analyse très bien ce phénomène.

Animatrice :
- On vous suit. A l’époque, l’Europe croule sous l’or et l’argent ramenés des Amériques…

Professeur GAGNEPETIT :
- En effet et pour Jean Bodin, il faut attribuer la hausse des prix à cette arrivée monétaire massive. Milton Friedman, prix Nobel en 1976, ne dit pas autre chose quand il insiste sur le contrôle de la quantité monétaire par les Banques centrales pour empêcher l’inflation.

Animatrice :
- Ah, Patrick, dans mon oreillette, souhaite intervenir…?!

Patrick :
-  Oui merci. Mais alors cela veut dire que la monnaie n’agit que sur les prix et pas sur l’activité ?

Professeur GAGNEPETIT :
- Pas vraiment… Pour certains économistes, une augmentation de la quantité de monnaie ne conduit pas forcément à une hausse des prix. Elle peut dans un premier temps stimuler la croissance de l’activité tant qu’il y a du chômage. Et pour d’autres comme Keynes, la monnaie n’agit ni sur les prix ni sur l’activité comme par exemple dans le cas d’une crise de confiance où tout le monde préfère la détenir plutôt que la dépenser.

Animatrice :
- Merci beaucoup Patrick et à bientôt, nous devons déjà prendre un nouvel auditeur…

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