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Jingle de l'émission

Animatrice :
- Eh oui, les ondes de l’économie, c’est sur Raconte-moi l’éco et notre séquence auditeurs ! Je demanderai à nos invités d’être aussi brefs que possible car le standard est débordé…On me signale une question récurrente. Elle porte, d’après ma petite fiche, sur l’opinion des économistes concernant la nécessité de réguler la monnaie et plus globalement, l’économie ? Dorothée Balaize, directrice de l’I2EI - l’institut européen de l’Economie invincible -, voulez-vous bien commencer ?

dorothee balaize :
- Ah… plusieurs chapelles s’affrontent…Mais schématiquement vous avez d’un côté, les partisans du laisser-faire, autrement dit de l’autorégulation des marchés. Et de l’autre côté, les partisans d’une intervention de l’Etat pour relancer la demande quand la croissance décline trop sérieusement ou inversement, pour augmenter les impôts quand l’économie est en surchauffe…

Animatrice :
- Nous avons Paul en ligne, qui est en 1ère S, d’après c’ qu’on me dit… Paul ?

Paul :
- Bonjour. Non, je suis en 1ère ES. Voilà ma question. L’un de vos invités parle d’autorégulation des marchés mais comment ça peut marcher… ?

dorothee balaize :
- Monsieur connaît sûrement l’économiste-philosophe, Adam Smith, qui écrivait à la fin du XVIIIe siècle ?

Paul : [voix timide et hésitante]
- Euh…oui, il a écrit La richesse des Nations, c’est ça… ?

dorothee balaize :
- Oui, entre autres... Eh bien, Adam Smith a montré que bien que chacun d’entre nous agisse en fonction de ses intérêts, nos actions peuvent néanmoins être compatibles entre elles… Par exemple, lorsque la demande de glace augmente parce que c'est l'été, les prix augmentent, la production augmente, et donc la demande est satisfaite ! L’intérêt de l’un répond à l’intérêt de l’autre…Exemple simple d’autorégulation… Tout se passe comme si nos actions étaient guidées par une sorte de « main invisible », image que l’on doit justement à Adam Smith…

Animatrice :
- Oui ? Professeur Gagnepetit, de la revue Des hauts et des bas, vous souhaitez prendre la parole…

Professeur gagnepetit :
- Simplement pour citer notre grand économiste Léon Walras qui au XIXe siècle, a établi la formulation mathématique de ce raisonnement. A savoir que sous certaines conditions, les quantités offertes et demandées sont égales sur tous les marchés grâce aux variations de prix. Ainsi, l’économie devrait s’autoréguler sans intervention extérieure… !

Animatrice :
- Sous « certaines conditions », nous avons bien entendu…Professeur ?

Professeur gagnepetit :
- Oui, tout se passe comme si un « commissaire priseur » fixait les prix pour qu’il y ait un équilibre entre l’offre et la demande sur tous les marchés … Les crises nous montrent pourtant que cela ne fonctionne pas toujours comme ça. . Par exemple, lorsque le chômage est trop important, car à ce moment là la demande devient trop faible.

Animatrice :
- Et c’est là que John Maynard Keynes intervient, grande dépression des années 30 oblige ? Intervention de l’Etat et politique de relance économique… ?

dorothee balaize :
- Là non plus ça ne marche pas toujours car ce n’est pas si simple. Dites-vous, comme l’a montré Robert Lucas, prix Nobel 1995, que de nombreux acteurs économiques savent par exemple parfaitement anticiper la hausse des impôts due à la relance budgétaire et mettent de l’argent de côté au lieu de consommer. Et là : finie la relance de la demande …
- Aujourd’hui en réalité, les politiques économiques visent à mieux combiner bienfaits de l’autorégulation et de la régulation : laisser faire autant que possible, intervenir si nécessaire ! Il faut tenir compte du contexte de mondialisation qui est le nôtre…

Animatrice :
- Merci beaucoup Paul et à vous, nos trois experts du jour, passons à une autre question…

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