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RISQUÉ?!
La notion, restée cantonnée à l’assurance jusqu’à la
fin du
XIX
e
, prend alors un statut en droit, étendu dans le
domaine social (risque du travail), et il faut attendre les
années 1970 (apparition de l’écologie) pour qu’il devienne
ce mot-valise que nous connaissons aujourd’hui.
Le risque concerne désormais la politique et donc touche à
la démocratie elle-même. Le «contrat de solidarité» par exemple
représente la forme du contrat social du
XX
e
siècle industrialisé. Il
suscite un profond débat en raison même de la transformation
de la nature des risques sociaux de base : maladie, retraite,
chômage. D’où la recherche de formes de gestions de risque
alternatives qui caractériseront sans doute le
XXI
e
siècle.
D’un autre côté, les grands risques technologiques, les
catastrophes industrielles, les interrogations sur le climat, les
risques sanitaires, l’alimentation, les épidémies ont conduit
les États à définir une nouvelle politique du risque liée à la
notion de «principe de précaution», qui porte sans doute
avec elle la naissance d’une nouvelle organisation de l’État
dans ses fonctions de sécurité. Elle pose aussi la question
du savoir – à travers le problème de l’expertise – dans les
procédures qui conduisent à décider que tel ou tel risque
est acceptable. D’où une nouvelle question : quels sont les
enjeux de cette société qui érige le risque en techniques
politiques et en un principe fondateur de ses valeurs ?
Mais distinguons. «Risque » n’a pas le même sens selon
qu’il est un substantif ou un verbe :
– je suis confronté à des
risques
;
– je
risque
quelque chose.
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