Mobiles mais à quel prix ? Super-nomades, nous nous déplaçons plus souvent, plus vite et plus loin. Explosion démographique, urbanisation, développement des pays émergents, utilisation massive des transports... Autant de paramètres qui participent à l’explosion de la mobilité « libre » entraînée par le tourisme et les loisirs.

 

Cette hyper-croissance doit cesser pour laisser place à une mobilité « durable », respectueuse de l’environnement, soucieuse des enjeux économiques et en phase avec les besoins de demain. Entre mutations des transports collectifs, bien-être des usagers et « éco-responsabilité », il nous faut repenser nos systèmes de transport et leurs interrelations avec les territoires, l’urbanisation, la vie économique et la société.

 

L’exposition s’articule en 3 parties et s’appuie sur une muséographie diversifiée où spectacles audiovisuels, installations, tables interactives multimédia, maquettes et  simulateurs de conduite, suscitent le questionnement et nous préparent à relever le défi de notre mobilité.

1. La mobilité pourquoi ?

La première partie de l’exposition explore les raisons de nos mobilités et la créativité des modes et des usages qu’elles provoquent.

Les raisons qui mettent les hommes en mouvement ou les maintiennent immobiles sont multiples. Dans un espace aux ressources inégalement réparties, le déplacement est une nécessité pour assurer les activités humaines. Le sens et la valeur donnés à la mobilité varient selon les lieux et les époques : si les déplacements domicile-travail sont souvent vécus comme une contrainte, le tourisme est considéré comme un épanouissement personnel, tandis que les migrants sont freinés dans leur mobilité.

Dans l'exposition, ne manquez pas :

  • Le manège, une œuvre interactive et collective. Cette oeuvre de l’artiste Pierrick Sorin symbolise l’idée du mouvement et du déplacement. Les visiteurs en sont les acteurs : après avoir été pris en photo, leurs visages numérisés se retrouvent dans le manège, associés à des représentations d’objets mobiles qui se déplacent dans un paysage.
  • Le mixeur, un multimédia interactif sur le thème de la « transmodalité », c’est-à-dire le métissage de plusieurs modes et formes de déplacement, qui concerne les transports aussi bien collectifs qu’individuels, privés que publics. Ces hybridations sont d’une grande variété, un exemple ?  Une trottinette + un bateau = un char à voile.

 

Les films de l'expo

Du rêve... vidéo, 6 min. Réal. Pascal Goblot - Production Le miroir 2011
Narrateur.
-Cette photo est la première preuve que l'homme peut s'arracher de la terre.
Pendant 12 secondes, le 17 décembre 1903, le biplan Flyer a décollé de la surface du sol et parcouru 36 m.
Conçu par les Américains Orville et Wilbur Wright, l'invention signe l'acte de naissance de l'aviation.
13 ans avant, un vol aurait déjà été effectué par le Français Clément Ader sur un appareil de sa fabrication.
Mais l'absence de preuve photographique laissera aux frères Wright la paternité de l'exploit.
Par la suite, les inventeurs successifs de machines volantes veilleront à bien enregistrer leurs prouesses.
Les rêves humains se sont peuplés d'appareils et d'engins pour voyager, pour se déplacer plus vite, plus loin, dans de meilleures conditions.
Speakerine.
-Spectacle ou voyage ?
Speaker.
-Voyage et spectacle aux minutes précieuses et trop vite envolées.
Le présent et le futur se confondent bientôt au rythme des paysages et des activités.
Narrateur.
-À chaque fois, une invention technique se marie avec un rêve ou une utopie.
Surgies des cerveaux de savants ou d'inventeurs de génie, des machines sont nées, que des peuples entiers ont par la suite adoptées.
Le vélo, avec sa pédale inventée en 1861, sa chaîne en 1881 et son pneu, 7 ans plus tard, est à sa naissance un appareil conçu pour transformer et démultiplier l'énergie humaine, véritable excroissance du corps.
Divertissement d'aristocrate à ses débuts, le vélo est ensuite devenu l'emblème du déplacement démocratique pour finir par être le symbole de la mobilité propre et écologique.
Speaker.
-Le peintre et sculpteur Paul Arzens, s'inspirant de la résistance et de la forme aérodynamique de l'œuf, a conçu une étonnante petite voiture électrique.
Cet engin, l'Œuf électrique, que l'artiste a construit lui-même dans son atelier de Montparnasse, a un rayon d'action de 150 km et atteint la vitesse de 75 km/h.
Narrateur.
-En 1899, la première voiture à atteindre 100 km/h est électrique.
Elle porte un nom plein d'avenir : la "Jamais contente".
Mais le développement de ce type de locomotion, considérée comme plutôt féminine, est vite abandonné au profit de la propulsion à essence, plus évocatrice d'un univers masculin.
Ce choix industriel a marqué toute l'histoire du XXe siècle.
Pourtant, la voiture propre, avec batterie, est le modèle idéal de transformation d'une énergie en une autre, de l'énergie électrique en énergie motrice.
Rechargeable sur des bornes publiques, c'est désormais la promesse d'une ville sans pollution.
L'avion, avec ses ailes porteuses, réalise le rêve d'Icare : voler.
Il a connu ses héros, ses aventuriers, ses drames.
Symbole de liberté, il a été une source inépuisable de fantasmes.
Hôtesse de l'air.
-Le commandant M. Vignoux et son équipage sont heureux de vous accueillir à bord du Boeing 707 Château de Versailles.
Speaker.
-Voyager à bord des avions Air France, c'est voyager dans un ciel de vacances.
Dans un cadre moderne et confortable, son personnel courtois et attentif a pour mission de veiller, pendant la durée du voyage, à votre bien-être.
Tout a été étudié pour personnaliser votre voyage afin que vous puissiez, en toute quiétude et dans les meilleures conditions, partir aux quatre coins du monde.
Narrateur.
-Et maintenant ?
Quels sont vos nouveaux rêves de machines ?
Votre prochaine voiture fonctionnera peut-être à l'énergie électrique d'origine solaire.
Imaginez que dans quelques décennies, vous puissiez vous déplacer avec des ailes volantes.
Ou plus simplement, vous espérez trouver un vélo en sortant du travail.
Quel que soit le moyen de transport que vous imaginez, la machine du futur que vous souhaitez voir surgir demain, cela vous dit le monde dont vous rêvez.
Avec la voix de Michel Elias.
Réalisation : Pascal Goblot.
Montage : Marin Esteban.
Composition sonore : Christophe Atabekian.
Documentation : Catherine Garnier, Isabelle Richir.
Expertise scientifique : Mathieu Flonneau, Arnaud Passalacqua.
Équipe muséographique CSI : Pierre Duconseille, Sophie Manoff.
Production audiovisuelle CSI : Sabrina Massen.
Crédits images : Air France, Citroën, GETTY IMAGES, INA, NASA, RATP, Renault, SNCF.

Un film produit par Le Miroir pour Cité des sciences et de l’industrie, un lieu universcience.

© Renault pour les extraits de : 24 heures à la Régie Renault.

© Universcience - 2011.

Du quotidien... vidéo, 5 min 45 s Réal. Pascal Goblot - Production Le miroir 2011
Narrateur.
-Le 19 juillet 1900, une nouveauté inaugurait le siècle : le métropolitain.
Chanteur de rue.
-Tin, tin, tin !
Voici le joli métropoli, tropoli, politain, métropolitain.
Narrateur.
-Avec ses entrées dessinées par Hector Guimard, le métro avait pour projet de réguler les déplacements des Parisiens et Parisiennes afin de désengorger les rues de la capitale.
Souterrain ou aérien, le métro parisien était considéré, au début du siècle, comme le summum de la modernité, du confort, du pratique.
Speaker.
-Les Parisiens ne sont pas des taupes, ils ne descendront jamais dans ce trou.
Narrateur.
-Dans les années 1950, l'image que l'on a du métro ressemble plutôt à ceci.
Se déplacer, voyager, bouger n'est pas nécessairement un choix.
C'est souvent devenu une obligation liée au travail.
Le XXe siècle confirme la tendance initiée au XIXe.
La société s'industrialise.
Les campagnes se vident au profit des villes et des sites industriels.
Les classes populaires ne vivent plus sur leur lieu de travail.
Elles doivent s'y rendre.
Tous les jours.
Commence alors la valse des mouvements pendulaires.
Dans un sens le matin, dans l'autre le soir.
Speaker.
-C'est l'heure de la grande marée humaine qui monte et déferle comme un mascaret à l'assaut du fleuve.
C'est l'heure des gens pressés de goûter un repos bien gagné, loin du bruit de la ville.
L'heure des rendez-vous et de ceux qui n'ont pas rendez-vous.
L'heure de tout le monde, de la foule.
Toujours la foule de chaque jour à la même heure.
Une foule de gens qui se connaissent et s'ignorent, qui marche, qui piétine et monte vers la salle des pas perdus.
Narrateur.
-Au milieu du siècle, la tendance s'accentue avec les derniers soubresauts de l'exode rural et la tertiarisation croissante de l'économie.
Le réseau ferroviaire arrive peu à peu à saturation.
Mais surtout, une période exceptionnelle de croissance, qu'on appellera les Trente Glorieuses, permet aux Français une considérable augmentation du niveau de vie et du pouvoir d'achat.
Cette croissance désirée a un prix.
La plupart des foyers ont désormais une voiture.
Parfois deux.
Chacun part en même temps au travail pour se rendre aux mêmes endroits.
Résultat : les bouchons.
Speaker.
-Le trafic automobile dans les rues du centre de la capitale approche de son point de saturation.
Mais depuis 20 ans, entre la tour Eiffel et la campagne, de nombreuses villes neuves sont construites.
Les larges avenues de ces cités nouvelles sont conçues pour la circulation des automobiles et des autobus.
Chaque matin, ils transportent les habitants des banlieues aux portes de la capitale.
Narrateur.
-La taille des villes et la distance entre travail et domicile augmentent.
De grands ensembles sont construits en périphérie des villes, vite appelés "cités dortoirs".
Ce nouveau mode de vie se résume bientôt à un slogan : "Métro, boulot, dodo."
Rien ne parviendra vraiment à l'adoucir.
Speaker.
-Le RER n'est pas seulement une version ultra moderne du vieux métro.
Le soir, à l'heure du spectacle, ces vastes constructions souterraines prennent un air majestueux.
À Étoile, la beauté des escaliers, la pureté des lignes de la station donnent de l'éclat à ce qui est devenu le moyen de transport le plus populaire du grand Paris.
Narrateur.
-En 2011, si vous habitez une grande métropole ou sa banlieue, vous passez près d'une heure et demie par jour dans les transports.
L'augmentation des loyers vous a peut-être obligés à vivre plus loin.
Votre stress est devenu un problème préoccupant de santé publique.
Les politiques et les opérateurs travaillent sans cesse à améliorer les conditions de vos déplacements et les connexions entre vos divers modes de mobilité.
Mais cette infrastructure utilisée pour vos transports quotidiens peut aussi vous donner accès aux loisirs le soir, le week-end ou 5 semaines par an et vous servir à imaginer un ailleurs où vous pourriez à nouveau rêver.

Avec la voix de Michel Elias.
Réalisation : Pascal Goblot.
Montage : Marin Esteban.
Composition sonore : Christophe Atabekian.
Documentation : Catherine Garnier, Isabelle Richir.
Expertise scientifique : Mathieu Flonneau, Arnaud Passalacqua.
Équipe muséographique CSI : Pierre Duconseille, Sophie Manoff.
Production audiovisuelle CSI : Sabrina Massen.
Crédits images : Air France, Citroën, GETTY IMAGES, INA, NASA, RATP, Renault, SNCF.

Un film produit par Le Miroir pour Cité des sciences et de l’industrie, un lieu universcience.

© Renault pour les extraits de : Partir : les routes du monde.

© Universcience - 2011

De l’aventure… vidéo, 5 min 32 s Réal. Pascal Goblot - Production Le miroir 2011
Narrateur.
-Le 26 février 1981, la rame TGV n°16 est lancée sur la ligne grande vitesse sud-est entre Paris et Lyon.
Au milieu du parcours, les performances de la motrice sont poussées à leurs limites.
Opérateur.
-372 km/h.
373.
374.
375.
376.
377.
378.
379.
Narrateur.
-La machine atteint 380 km/h.
Le record du monde de vitesse sur rail est battu.
La ligne qui va s'ouvrir transportera les voyageurs à 260 km/h et mettra Lyon à 2 heures de Paris.
En 2007, un nouveau record est établi à 574,8 km/h.
Au début du XIXe siècle, il fallait 5 jours pour descendre à Marseille.
Il faut aujourd'hui 3 heures.
Jules Verne faisait faire le tour du monde en 80 jours à Phileas Fogg.
C'était un exploit.
Il faudrait désormais moins de 36 heures pour refaire son trajet.
Les trains, les bateaux, les avions, les voitures se sont mis à sillonner la planète.
Toute une infrastructure s'est établie qui relie entre eux n'importe quel point du globe à n'importe quel autre.
Mais ce qui a fini par devenir évident est le résultat d'une histoire.
Speaker.
-Pour faire du 30 à l'heure sur route, les premiers automobilistes mettaient lunettes et fourrure.
Cache-cols et pardessus sont inutiles pour faire du 400 à l'heure en plein ciel.
Le voyageur novice s'en aperçoit au bout d'un quart d'heure comme il aperçoit, 20 minutes après le départ, les boucles d'argent de la Loire.
Narrateur.
-Les sociétés se sont construites et développées par l'échange, allant au contact des autres, souvent par le commerce, parfois par la guerre.
De Marco Polo à Christophe Colomb, d'Alexandre le Grand à Napoléon, l'histoire a gardé la mémoire de ces figures qui se sont illustrées par leur soif de découvertes et de conquêtes.
Par mer, par terre, par air, des générations d'explorateurs ont voulu aller aux 4 coins du monde en des lieux qui leur étaient inconnus à la recherche d'un ailleurs, reculant sans cesse les frontières de l'accessible.
Jusqu'au moment où ce désir d'ailleurs prend une nouvelle forme dans les sociétés occidentales, une forme jusque-là inédite : les vacances.
En vélo, en train, en auto, en avion, ne pas travailler est pour nous indissociable d'un déplacement, d'un mouvement.
Nous partons en vacances et rien ne pourrait nous faire renoncer à cela.
Charles Trenet.
-Nationale 7, il faut la prendre, qu'on aille à Rome, à Sète.
Que l'on soit deux, trois, quatre, cinq, six ou sept, c'est une route qui fait recette.
Route des vacances qui traverse la Bourgogne et la Provence, qui fait de Paris un petit faubourg de Valence et la banlieue de Saint-Paul-de-Vence.
Narrateur.
-Depuis 1936 et la loi sur les congés payés votée par le Front populaire, nous pouvons, comme des millions de gens, aller voir ailleurs si l'herbe y est plus verte ou simplement différente.
C'est ce que l'on appelle le tourisme.
Speaker.
-Il y a tourisme et tourisme...
Les aventures réussies savourées dans leur plénitude sont les aventures bien préparées.
Certes, on peut faire du tourisme dans le grand sud.
Le Club a une autre ambition.
Il souhaite vous le faire pénétrer.
Il vous propose d'en connaître les secrets, les beautés.
Comme si vous en étiez les premiers découvreurs.
Narrateur.
-Depuis quelque temps, nous pouvons choisir d'aller où bon nous semble, pour échapper aux contraintes de la vie quotidienne.
Toute la planète nous est devenue accessible en moins d'une journée.
C'est le privilège de nos seules riches sociétés occidentales.
Et demain, où irons-nous ?
Que ferons-nous de notre liberté puisque désormais les routes du monde nous appartiennent ?
Allons-nous les partager avec ceux qui ne les empruntent pas encore ?

Avec la voix de Michel Elias.
Réalisation : Pascal Goblot.
Montage : Marin Esteban.
Composition sonore : Christophe Atabekian.
Documentation : Catherine Garnier, Isabelle Richir.
Expertise scientifique : Mathieu Flonneau, Arnaud Passalacqua.
Équipe muséographique CSI : Pierre Duconseille, Sophie Manoff.
Production audiovisuelle CSI : Sabrina Massen.
Crédits images : Air France, Citroën, GETTY IMAGES, INA, Renault, SNCF.

Un film produit par Le Miroir pour Cité des sciences et de l’industrie, un lieu universcience.

© Renault pour les extraits de : Historique Renault, Sur la piste des caravanes, La grande traversée, Magazine Auto, Mission remplie, Partir : les routes du monde.

© Universcience - 2011

2. La mobilité comment ?

La seconde partie de l’exposition aborde les mutations actuelles en matière de modes, d’usages et d’environnement selon deux axes thématiques : « Mobilités et territoires » et « Mobilités et enjeux ».

« Mobilité et territoire » fait le point sur la mobilité des personnes qui n’a cessé de croître depuis le milieu du 20e siècle, notamment avec l’essor de l’automobile et celui du transport aérien, fait majeur d’une mobilité à l’échelle mondiale. Ce thème évoque aussi la grande variété des activités humaines où se croisent en permanence dans les gares, les aéroports ou les routes des millions de personnes effectuant des déplacements plus ou moins longs. Enfin, il traite du développement des réseaux de transport complexes dans les grandes métropoles et de l’accessibilité aux lieux, souvent liée à la position sociale des individus.

« Mobilités et enjeux » s’intéresse à l’offre de transports collectifs, qui depuis les années 1970, a constamment augmenté sans jamais répondre correctement aux besoins. Aujourd’hui encore, la voiture demeure trop souvent la seule manière efficace de se déplacer. Les modes de transport (collectifs et individuels) doivent être réorganisés pour devenir complémentaires, compatibles et coordonnés. Le développement des technologies de l’information contribuera à cette mutation.

Dans l'exposition, ne manquez pas :

  • Simulateurs d’éco-conduite : Le visiteur peut accéder à deux simulateurs de conduite, un véhicule micro-hybride (« start and stop ») de PSA et un véhicule électrique de Renault, pour apprendre à adapter son comportement à une conduite à la fois économe en énergie et garante de sa sécurité.
  • Le ballet aérien, une visualisation hypnotique du trafic aérien mondial sur 24 heures. Ce planisphère parcouru d’une myriade de points lumineux montre en une minute le trafic aérien sur 24 heures. Chaque jour, près de 20 000 avions de ligne, représentés par autant de points colorés, effectuent environ 80 000 vols reliant 14 000 aéroports. Chaque seconde, un avion décolle tandis qu’un autre atterrit. On y voit les grands flux d’échanges planétaires et l’influence de la nuit sur le trafic aérien.
  •  Le grand mobile : cette superposition de cartes montre la complexité des réseaux aérien, routier et ferré en Île-de-France.


Les films de l'exposition

Histoires de voies… vidéo, 7 min 29 s Réal. Pascal Goblot - Production Le miroir 2011
"Paris"

Narrateur.
-Paris, capitale de la France.
Paris, l'une des villes les plus visitées au monde.
Paris, la ville romantique, la ville des amoureux, emblématique de la douceur de vivre à la française.
Mais comme Rome, Paris ne s'est pas faite en un jour.
"30 janvier 1828" Ce jour-là sont inaugurés les premiers omnibus.
Une centaine de voitures pour un réseau de 10 lignes.
Tirés par deux chevaux, les omnibus peuvent contenir 15 personnes.
C'est le début des transports en commun qui deviendront vite le moyen privilégié des Parisiens pour se déplacer.
25 millions de trajets pour l'année 1854.
113 millions en 1872.
Et jusqu'à 270 millions en 1889.
Aux omnibus se sont ajoutés les tramways et un peu les bateaux sur la Seine.
La population parisienne se déplace de plus en plus et augmente.
De même que le trafic de marchandises.
Paris n'est pas adaptée à ce changement.
Elle est restée la ville des rues étroites, sombres et insalubres.
La rue appartient aux forains, aux camelots, aux flâneurs.
La situation est devenue ingérable.
C'est l'engorgement.
Le phénomène des embouteillages apparaît.
Les accidents sont légion.
Le croisement de la rue Montmartre et du boulevard Montmartre est même baptisé "le carrefour des écrasés".
Au XIXe siècle, Paris explora 3 pistes pour résoudre ce problème.

"1"

D'abord, en réservant la rue exclusivement à la circulation.
Dès 1832, une ordonnance de police régule l'occupation de la voie publique, y limite les rassemblements et cherche à en évacuer saltimbanques et badauds.

"Circulez !"

devient une injonction policière courante.

"2"

Ensuite, en transformant radicalement l'urbanisme.
Dès son accès au pouvoir, Napoléon III demande au baron Haussmann de revoir le plan de la capitale pour pouvoir s'y déplacer plus facilement.
De larges avenues traversent la ville, accompagnées de travaux d'assainissement et de règles strictes pour les façades et le mobilier urbain.
On estime qu'Haussmann a redessiné à plus de 60 % le visage de Paris.

"3"

Enfin, on cherche une alternative à la circulation dans la rue.
Sur l'exemple de Londres et de Budapest, la création du métropolitain souterrain est décidée le 20 avril 1896.
Construite en un temps record, la ligne 1 du métro s'ouvre pour l'Exposition universelle de 1900.
Paris entre dans une nouvelle ère.
Mais la situation va à nouveau être bouleversée par l'irruption d'un nouvel acteur, ou plutôt d'une nouvelle actrice.
L'automobile.
Au début du siècle, l'automobile concerne surtout les transports collectifs et le louage.
À titre individuel, le Parisien utilise encore principalement la bicyclette.
Mais le mouvement est lancé et rien ne l'arrêtera.
La ville est désormais organisée autour de la voiture.
La traction animale est peu à peu abandonnée.
Les tramways sont supprimés.
Entre 1910 et 1960, le parc automobile du département de la Seine passe de 15 500 à 1 400 000 véhicules.
Quand celui des vélos passe de 268 000 à 318 000.
Cette tendance ne fera que croître.
Dans toute la seconde partie du XXe siècle, Paris et sa banlieue vivent au rythme de la course-poursuite entre croissance démographique et recherche d'un désengorgement et meilleure fluidité des déplacements.
1954.
Création d'une ceinture périphérique pour éviter les embouteillages dans le centre de la ville.
Mais quand sa construction s'achève en 1973, le boulevard périphérique est déjà saturé.
C'est aussi l'époque de l'ouverture des voies sur berge.
1969.
Création du RER qui agrandit le cercle d'influence de la capitale.
587 km de voies.
Il transportera jusqu'à 2,7 millions de Franciliens par jour.
1980.
Création des axes rouges qui interdisent le stationnement sur les grandes artères.
Pendant près de deux siècles, l'aménagement de la rue parisienne a été dominé par la hiérarchisation et l'élargissement des voies, l'accélération de la vitesse de circulation et, dans la foulée, par la priorité donnée à l'automobile.
Cette course-poursuite interminable s'interrompra à la fin du XXe siècle avec la recherche d'un nouveau souffle.
Dans les années 2000, de nouvelles politiques voient le jour, centrées sur la qualité de vie des Parisiens avec l'incitation à délaisser la voiture au profit d'autres moyens de transport considérés comme propres et autrefois dévalorisés : bus, bicyclette, vélo en libre accès, tramway, marche à pied.
La rue redevient un espace à partager.
Aujourd'hui, Paris aimerait renouer avec son image d'une douceur de vivre à la française.
Plusieurs projets cherchent à établir de meilleures connexions entre les différents moyens de transport autour de l'idée d'une mobilité qui serait fluide et durable.
Mais avec ses 2,2 millions d'habitants pour 10 millions de banlieusards, la capitale saura-t-elle passer à une autre échelle ?

Avec la voix de Michel Elias.
Réalisation : Pascal Goblot.
Montage : Marin Esteban.
Composition sonore : Christophe Atabekian.
Documentation : Catherine Garnier, Isabelle Richir.
Expertise scientifique : Sabine Barles.
Équipe muséographique CSI : Pierre Duconseille, Sophie Manoff.
Production audiovisuelle CSI : Sabrina Massen.
Crédits images : Air France, RATP, Renault, SNCF.

Un film produit par Le Miroir pour Cité des sciences et de l’industrie, un lieu universcience.

© Renault pour les extraits de : Partir : les routes du monde.

© Universcience - 2011.

Anthropologie ferroviaire vidéo, 5 min 47 s Réal. Denis van Waerebeke - Purple productions 2011
Narrateur.
-L'habitant ordinaire de la planète Terre est un bipède lent et mou.
Il en existe de nombreux modèles, mais tous sont munis de membres locomoteurs déficients qui les propulsent à une vitesse limitée, voire tout à fait pathétique.
Paradoxalement, le terrien éprouve une véritable passion pour la vitesse.
Comme il possède un cerveau surdimensionné qui, le plus souvent, ne sert à rien, il a entrepris très tôt d'inventer toutes sortes de dispositifs visant à s'affranchir de sa lenteur congénitale.
Parmi ces essais, on peut citer la chute libre, le char à bœufs, le toboggan, la trottinette et le train à grande vitesse.
Le train à grande vitesse n'est pas un bipède.
Ce n'est pas non plus un toboggan, ni une trottinette.
Le train à grande vitesse se compose de deux parties : petit un, le train, petit deux, la grande vitesse.
Le train est un dispositif étiré en longueur qui utilise une source d'énergie E pour déplacer un nombre x d'humains d'un point A à un point B à une vitesse V.
L'énorme avantage du train sur la chute libre, par exemple, c'est que le point A n'est pas forcément à la verticale du point B.
Ce qui est plus pratique et offre un tas de nouvelles possibilités.
Comme par exemple l'aller-retour.
Petit deux, la grande vitesse.
Attention, ça va devenir un peu technique.
Plus l'heure de départ et d'arrivée sont proches dans le temps, plus on aura tendance à dire que la vitesse est grande.
On va prendre un exemple.
Autrefois, au siècle numéro 19, Paris-Marseille prenait 3 jours.
Au milieu du siècle 20, c'est 8 heures.
Et au début du 21, 3 heures seulement.
On voit par là que l'espace s'est considérablement réduit.
Mais la vitesse ne fait pas tout, il y a aussi le confort.
Là aussi le train à grande vitesse marque des points par rapport à la chute libre.
Surtout à l'arrivée.
Mais l'essentiel se joue dans le cerveau du voyageur.
Au siècle 19, il est vide car les secousses du voyage décrochent les idées et les projettent sur la chaussée Au siècle 20, l'automobile est un dispositif de déplacement individuel très répandu.
On observe que le cerveau du voyageur est entièrement occupé à voyager.
À tel point qu'il arrive que l'humain, parvenu enfin à destination, ait complètement oublié le but de son déplacement et soit obligé de faire demi-tour.
Nous voici maintenant à l'intérieur d'un train à grande vitesse au siècle 21.
On y observe un grand nombre de sièges parfaitement identiques surmontés de terriens, tous différents, dont les cerveaux ne contiennent ni caténaire, ni locomotive, ni code de signalisation ferroviaire.
Bref, le cerveau du voyageur s'occupe de tout sauf du voyage.
Celui-ci, par exemple, est entièrement absorbé par les tourments d'Anna Karénine.
Tandis que cet autre compose un rapport accablant sur la gestion financière d'un fabricant de parapluie.
Ce cerveau-ci est plongé dans un échange passionné de SMS avec sa belle-sœur.
Tandis que cet autre, de taille plus réduite, est en train d'accumuler des impressions qui le mèneront 20 ans plus tard à la composition d'un drame épique en cinq actes.
Ce cerveau, là-bas, est capable de faire plusieurs choses à la fois.
En ce moment, il utilise une force omniprésente et mystérieuse que les humains appellent Wi-Fi pour rédiger un mail tout en écoutant un podcast, le tout sans remarquer que cet autre cerveau en face est profondément ému par la contemplation de son décolleté.
Lors de chaque voyage, il existe un moment rituel unique où tous ces cerveaux s'occupent de la même chose.
Contrôleur.
-Mesdames, messieurs, veuillez présenter votre titre de transport.
Narrateur.
-Les terriens, on le sait, sont d'incorrigibles individualistes.
Deux voyageurs pris au hasard veulent le plus souvent se rendre à deux endroits différents.
Ou bien au même endroit, mais pas au même horaire.
Il va sans dire que cet individualisme complique considérablement le travail des autorités ferroviaires terrestres et les oblige à développer toutes sortes de réseaux et d'interconnexions afin que chacun puisse aller où bon lui semble.
Si bien que dans certaines régions de la planète, la géographie s'est complètement transformée.
Les anciennes lignes servant à séparer les humains les uns des autres sont progressivement abandonnées au profit d'autres lignes qui servent, elles, à les rapprocher.
Bon, ben voilà, notre voyage se termine.
La vitesse de tous ces terriens va décroître progressivement jusqu'aux environs de 0.
Certains vont profiter des multiples services offerts par ce lieu magique qu'ils appellent une gare.
D'autres vont monter dans un autre train ou bifurquer vers un nouveau moyen de transport.
Dans la plupart des cas, le terrien finira par se conformer à une très ancienne coutume qu'il appelle s'arrêter.
Il s'arrête donc à un endroit sans intérêt notable et reste là, à l'arrêt, ou presque, pendant des semaines entières.
Parfois des mois.
Sans qu'on comprenne très bien quel plaisir il y trouve.
Que fait le terrien quand il ne prend pas le train ?
C'est la question que la science terrologique est pour l'instant impuissante à résoudre.
Annonce vocale.
-Le TGV n°4856 à destination de Mars, Vénus, Jupiter et Ganymède, départ 17h18, partira voie 34.
Correspondance pour Uranus, Neptune, Pluton et la ceinture de Kuiper.

Un film de Denis Van Wearebeke
Avec les voix de : Michel Elias, Simone Herault
Conception graphique : Antoine Maiffret / Montag
Animation :  Marco Sauvebois
Design sonore : Ruelgo
Ingénieur du son : Vincent Bordelais
Production : Dominique Pochat
Équipe muséographique CSI : Pierre Duconseille, Sophie Manoff
Production audiovisuelle CSI : Sabrina Massen
Remerciements : Dominique Bruneau
Un film produit par Purple Production pour Cité des sciences & de l’industrie, un lieu Universcience

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3. 2050, Dessinons le futur

Passerelle avec l’exposition permanente « Energies », l’espace « 2050, dessinons le futur » se présente comme un spectacle multimédia interactif individuel et collectif.

Les visiteurs participent à un jeu qui vise à révéler les efforts que le groupe est prêt à accepter pour limiter les effets du changement climatique lié aux activités humaines.

Les joueurs répondent individuellement à une série de questions dont la synthèse donne lieu à un résultat collectif : un scénario du futur. Il se termine sur une représentation audiovisuelle du monde, qui simule les résultats du vote collectif et montre à quoi ressemblerait la Terre soumise à un réchauffement de 2°, 3°ou 4° C.

Un film de l'expo

Piétons augmentés vidéo, 4 min 45 s Réal. Denis van Waerebeke - Purple productions 2011
Narrateur.
-7h30.
Karim se réveille en pensant à Sofia, la belle inconnue qu'il croise régulièrement sur la ligne 9.
Aujourd'hui, c'est décidé, il prendra la 9.
8h00.
Champigny-sur-Marne.
Sofia, qui ne sait pas que Karim a rêvé d'elle, ni même que Karim existe, se réveille en pensant au Maroc.
Elle a besoin de vacances.
Aujourd'hui, c'est décidé, elle passe à son agence de voyages.
8h16.
Kirsten se réveille avant la sonnerie.
C'est son dernier jour à Paris avant de rentrer.
Elle veut visiter la tour Eiffel, les grands magasins, le Louvre, le Panthéon, le quartier Bastille, et voir le coucher de soleil sur le Sacré-Cœur.
Marco, lui, est réveillé depuis longtemps.
Il a un entretien d'embauche à République.
Pour l'instant, il est bloqué porte d'Orléans.
9h12.
Karim remonte la rue Breguet vers la station Voltaire lorsqu'il aperçoit Émile, un bavard incorrigible qui arrive en face.
Karim change de trottoir précipitamment et tombe sur Kirsten qui lui demande de l'aide avec la borne Velib'.
9h20.
Sofia change à Nation et pénètre sur le quai de la ligne 9.
Elle repense soudain au Maroc.
Porte d'Orléans, ça n'avance pas.
Marco a fait 20 m en 10 minutes.
Il décide de garer sa voiture et de continuer par les transports collectifs.
9h33.
Marco prend le tramway T3 et réalise presque aussitôt qu'il est parti dans le mauvais sens.
Il transpire à grosses gouttes en examinant le plan.
En prenant la ligne 13, puis la 9, il a encore une chance d'être à l'heure à République.
10h10.
Kirsten, qui s'était perdue dans les antiquités égyptiennes, rencontre enfin un visage familier à la seconde même où, à Miromesnil, Marco pénètre dans une voiture de la ligne 9.
À 10h20, il croise une autre rame dans laquelle Karim, qui espère toujours rencontrer Sofia, se retrouve nez à nez avec Émile, qui entreprend illico de lui raconter sa soirée d'hier, photos à l'appui.
Dans la même rame, deux voitures plus loin, Sofia reçoit un SMS d'Alice qui lui propose de la rejoindre à Pigalle.
Pigalle ?
L'appli RATP conseille de changer à Grands Boulevards et de prendre le bus 67.
10h35.
Grands Boulevards.
Sofia descend sur le quai et se dirige d'un pas vif vers la sortie.
Karim l'aperçoit au moment précis où les portes vont se fermer.
Il plante là Émile, bondit sur le quai, slalome entre les voyageurs, se confond en excuses et sort de la station en trombe.
Juste à temps pour voir Sofia monter dans le 67 qui démarre.
Karim enfourche un Velib' et se lance à sa poursuite.
11h00.
Marco arrive très essoufflé à son rendez-vous.
Il a 17 secondes d'avance.
Le 67 parvient en haut de la rue des Martyrs.
Karim, 100 m plus bas, abandonne la poursuite et décide d'arrêter de fumer.
13h00.
Marco sort de son rendez-vous.
Il n'en revient pas encore, mais ça y est, il est embauché.
Et il commence aujourd'hui même.
Le soleil brille, la vie est belle.
Il remarque une jolie blonde qui passe en Velib'.
C'est Kirsten qui rit parce qu'en la regardant, Marco heurte un réverbère.
16h30.
Sofia sort d'un shopping éprouvant avec Alice.
Pour rejoindre République, elle hésite.
Prendre un Velib' ?
Le métro et changer à Stalingrad ?
Le bus 74 puis le 20 ?
Un agent RATP lui conseille de marcher jusqu'à Europe et de prendre la ligne 3.
Elle est directe.
17h15.
Kirsten découvre Paris du haut de la tour Eiffel.
Tandis que beaucoup plus bas, Karim monte dans un bus au hasard et regarde défiler le paysage, sans penser à rien.
18h20.
Sofia entre enfin dans l'agence de voyages.
On la dirige vers Marco, un garçon charmant, qui lui avoue d'emblée que c'est son premier jour.
Karim descend rue Muller et marche sans but précis.
Il arrive au Sacré-Cœur et se laisse tomber sur une marche, près d'une blonde dont le visage lui semble familier.
Elle lui sourit.
"On se connaît ?", demande Karim.
19h24.
Marco vient de conclure brillamment sa première vente.
Sofia a choisi Agadir.
Devant le Sacré-Cœur, Karim embrasse Kirsten.
Kirsten embrasse Karim.
Le soleil se couche.
Demain sera un autre jour pour Sofia, pour Marco, pour Kirsten et pour Karim.
Et puis aussi pour Pierre, Sophie, Cathy, Sabrina, Matteo, Isabelle, Marie-Pascale, Serge, Sylvie, Nadia, Olivier, Yacine, Inès, Amadeo, Michel, Alain, Rina, Catherine, Denis, Dominique, Antoine, Noé, Benjamin.

Un film de Denis van Waerebeke.

Avec la voix de Michel Elias.
Design graphique : Denis van Waerebeke, Dominique Pochat, Marco Sauvebois.
Avec la collaboration de Benjamin Faure.
Animation : Marco Sauvebois.
Design sonore : Vincent Bordelais.
Production : Dominique Pochat.
Équipe muséographique CSI : Pierre Duconseille, Sophie Manoff.
Production audiovisuelle CSI : Sabrina Massen.
Crédits image : RATP, Google.

Remerciements : Florent Alibert, Amaya, Béatrice Bailly, René Borretti, Noëmie Croizer, Emmanuelle Germain, Adrien de Lavenère, Jonathan Lefevre, Lise Moutenot, Christophe Nourrissier, Elsa Pochat, Leslie Pochat.

Un film produit par Purple Production pour Cité des sciences et de l’industrie, un lieu universcience.

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