Des alternatives sont elles possibles?

En France, la fracturation hydraulique est désormais interdite pour l'exploration et l'exploitation des gaz de « schiste ». Actuellement, les autres techniques restent très similaires mais sont moins expérimentées, selon Total. Voici, chacune d'elle :

La « fracturation par propane » inventée par l’entreprise canadienne Gasfrac Energy Services en 2006, utilise du GPL (mélange de pétrole et de gaz naturel à l’état liquide), soumis à des pressions modérées et obtenu en température ambiante. Selon les industriels, ce procédé aurait l’avantage de ne pas utiliser les milliers de m3 d’eau nécessaires à la fracturation hydraulique, d’utiliser moins d’additifs, de réduire le nombre de camions à proximité des exploitations. D’autre part, le propane pourrait être réutilisé. Mais la technique est aussi plus dangereuse notamment en termes de risque d’explosion, du fait des pressions mises en œuvre.

La « fracturation par arcs électriques » encore au stade expérimental, envoie des ondes de chocs électriques pour fracturer la roche. Deux brevets ont été déposés en mars 2011. Elle demande peu d’énergie, mais ne pourrait être utilisée qu’en complément de la fracturation hydraulique, pour fracturer la roche aux abords du puits.

La « fracturation pneumatique » expérimentée aux Etats-Unis injecte non pas de l’eau mais de l’air comprimé dans la roche mère afin de la désintégrer par des ondes de chocs.

Quelles autres alternatives envisager ?

Le problème est non seulement éthique, mais aussi planétaire.

Il ne faudrait pas multiplier les forages dans les pays pauvres, ou moins bien organisés, pour fournir la ressource aux pays qui auraient évité les forages chez eux. Aucune production d'énergie n’est parfaite, toutes exigent des compromis, comme le souligne Benoît Thévard, ingénieur–conseil en énergie :

__Sommes-nous prêts à subir une explosion du prix du brut et à nous y adapter car nous ne disposons pas de réserves sur notre territoire ?

__Sommes-nous prêts à voir diminuer considérablement notre pouvoir d’achat, à changer notre régime alimentaire, à passer nos vacances en France, à faire un potager, à apprendre à se soigner avec les plantes, à consommer local et de saison, pour pouvoir refuser l’extraction de ces réserves non conventionnelles ?

Deux autres alternatives existent.

Le développement des énergies renouvelables. Yves-Marie Abraham, professeur au service de l'enseignement du management de HEC Montréal propose de réduire, collectivement, nos besoins énergétiques. L'impasse énergétique dans laquelle nous sommes engagés est la conséquence d'un certain mode de vie, produit d'un modèle de société fondé sur la recherche d'une croissance économique continue.

La baisse de la consommation d'énergie :  il faudrait s'engager sur la voie d'une «décroissance soutenable». Nous pourrions vivre mieux en optant, collectivement et démocratiquement, pour la sobriété et le partage dans l'utilisation de nos ressources.