Août 2017

Depuis le 2 août dernier, nous avons dépensé toutes les ressources naturelles que la Terre peut nous procurer pendant une année. Cela signifie que depuis cette date, nous vivons à crédit et puisons des ressources qui s’épuisent parce que la Terre n’a pas le temps de se régénérer. Mais ce qui inquiète davantage, c’est que chaque année, « le jour du dépassement de la Terre » avance !

Chaque année la Terre s’épuise plus vite

Triste bilan, en effet, qu’apprendre que cette année encore, en sept mois et deux jours, nous avons consommé les ressources naturelles que la Terre peut nous donner en un an, et que nous avons perdu un jour de ces ressources par rapport à l’an dernier. Alors qu’un quart des ressources n’était pas utilisé au début des années 1960 et que la Terre était excédentaire, la tendance s’est inversée au début des années 1970, avec un déficit qui n’a cessé de croître au fil des ans.

En 1985, nous avons dépassé le seuil des réserves planétaires le 6 novembre. En 1995, le jour du dépassement a eu lieu le 7 octobre. Et en cette année 2017, nous avons encore perdu deux mois puisque nous avons fini de puiser les ressources d’une année le 2 août. Cela signifie que nous consommons aujourd’hui l’équivalent de 1,7 planète !

Alors s’il est vrai que depuis 2010, la tendance semble ralentir, il nous faudra pourtant deux planètes en 2030 si nous ne changeons pas nos modes de vie pour alléger le poids de nos consommations et de nos pollutions. Ce scénario serait catastrophique s’il se produisait ! Le réchauffement climatique va en effet entraîner une fonte des glaces à grande échelle avec montée des eaux et submersion de nombreuses terres ainsi que de graves sécheresses, qui vont réduire la production agricole.

Une empreinte écologique toujours plus forte

Ce « jour du dépassement de la Terre » est calculé depuis 1969 par l’institut de recherches international « Global Footprint Network » qui mesure notre empreinte écologique sur la planète. Celle-ci évalue la pression que l’humanité exerce sur la nature en mesurant la quantité de surface terrestre nécessaire pour produire tout ce que nous consommons, et absorber tous les déchets que nous produisons.

En clair, l’empreinte écologique permet de calculer la quantité de notre consommation en nourriture, au, air, bois, minéraux, charbon, pétrole, gaz…  Et la quantité de déchets et de pollutions que génèrent nos activités : élevage et agriculture intensifs, surpêche, déforestation, destruction des zones naturelles, rejets industriels, accroissement des villes et du béton, surexploitation des mines, du pétrole et du gaz de schiste, logements bien trop gourmands en énergie, etc.

Les riches ont une empreinte écologique beaucoup plus forte

Sachant qu’il y a environ 12 milliards d’hectares de sols et d’espaces marins biologiquement productifs, chaque être humain devrait disposer de deux hectares. Mais les choses ne sont pas aussi simples car les ressources et les déchets de nos consommations sont très loin d’être partagées équitablement !

Les chiffres donnés par le Global Footprint Network  nous montrent que l’empreinte écologique des pays développés est cinq fois supérieure à celle des pays pauvres. Si tous les humains vivaient comme les habitants de l’Australie, il faudrait l’équivalent en surface de 5,2 planètes, contre 3 planètes pour la France ou encore 0,6 planètes pour les habitants de l’Inde !

Le principal facteur de dépassement est dû à nos émissions de carbone qui représentent 60% de notre empreinte écologique globale et n’ont cessé de grimper depuis les années 1970. Malgré l’accord de Paris sur le climat en 2015 – remis en cause par Donald Trump depuis son accession à la présidence des États-Unis – pour réduire les émissions de CO2, celles-ci continuent d’augmenter.

Comment réduire notre empreinte écologique ?

Outre la nécessité absolue de baisser de nos émissions de CO2, en remplaçant les énergies fossiles par des énergies renouvelables, beaucoup d’autres actions sont possibles pour réduire notre empreinte sur la Terre. Parmi celles-ci, nous pouvons et devons entre autres :

  • Pêcher moins de poissons pour que les stocks puissent se renouveler ;
  • Manger moins de viande car l’élevage intensif produit énormément de dégâts sur la nature, le climat et la santé ;
  • Remplacer l’agriculture intensive, qui pollue, réchauffe le climat et nuit à la santé, par une agriculture biologique et de proximité ;
  • En finir avec les emballages en plastique ;
  • Éviter autant que possible les transports en voiture et en avion ;
  • Mettre un terme à la déforestation ;
  • Stopper la destruction des zones naturelles...

Notre petite planète n’est pas extensible et la population mondiale continue d’augmenter : nous étions 3 milliards d’habitants en 1960 ; nous sommes aujourd’hui 7 milliards 400 millions ; d’après les projections faites par l’Organisation des Nations Unies (ONU), nous serons plus de 9 milliards en 2040.

Face à cette démographie galopante, nous n’avons plus d’autre choix que changer nos modes de vie pour rétablir l’équilibre nécessaire à la vie de notre espèce. Vite, le temps nous est compté !

Pour aller plus loin…

Un article du Radis Vert, rédigé à partir des sources suivantes :

Lemonde.fr ; Huffingtonpost.fr ; Consoglobe.com ; WWFpanda.org ; francetvinfo.fr ; wikipédia.org