Juillet-août 2015

Après 9 ans de voyage vers les confins de notre Système solaire, la sonde américaine New Horizons s’est approchée, le 14 juillet dernier, au plus près de Pluton (12 500 km, c’est-à-dire moins du diamètre de notre Terre).

Cette mission est une grande première car l’homme n’est jamais allé dans ces contrées lointaines. Jusqu’alors, nous ne connaissions  Pluton que par les images prises par des télescopes au sol ou spatiaux comme Hubble, mais leur qualité était assez médiocre. Les premiers clichés nous font déjà rêver…

Une planète qui n’en est plus une

Découverte en 1930 par l’astronome américain Clyde Tombaugh, Pluton était considérée jusqu’en 2006 comme la 9e planète de notre Système solaire, située dans cette très lointaine zone encombrée de débris et de petits corps rocheux et glacés.

Elle avait été déclassée au rang de « planète naine » car son volume et sa masse ne correspondaient pas aux critères des planètes du Système solaire. De plus, on s’est aperçu que sa trajectoire était très  différente des autres planètes et que la ceinture de Kuiper, où se situe Pluton, comptait plus de 1 600 astres de taille équivalente.

Les données recueillies par la sonde New Horizons vont nous apporter beaucoup de connaissances sur l’état de sa surface, la composition de son atmosphère, sur le couple que forment Pluton et sa lune Charon, ainsi que sur les 4 autres petites lunes qui tournent autour du couple. Il faudra attendre quelques mois avant de recevoir l’ensemble des données (car celles à haute résolution prennent beaucoup de temps à nous arriver) ; et sans doute quelques années avant que celles-ci soient analysées par les scientifiques de la NASA.

Ce que nous révèlent déjà les premières images de Pluton transmises par la sonde

New Horizons - qui a pu mesurer précisément son diamètre (2 370 km, alors qu’on le pensait plus petit) a également détecté :

  • une atmosphère très mince, principalement formée d’azote, s’échappe rapidement dans l’espace due au vent solaire et à la faible gravité de Pluton ;
  • la présence abondante de glaces de méthane et d’azote à sa surface ;
  • une chaîne de montagnes culminant à 3 500 mètres d’altitude composées de glaces d’eau qui se comportent comme du roc ;
  • une plaine de glace située au cœur de Pluton, avec des sortes de tranchées qui rappellent des formes craquelées de boue desséchée ;
  • une étonnante concentration de monoxyde de carbone localisée à l’ouest du cœur, comme s’il y avait une source de gaz carbonique en ce lieu ;
  • une géologie assez jeune et active avec des geysers ou des volcans de glace qui crachent de la vapeur d’eau mêlée à de la glace pendant leurs éruptions ;
  • une grande variété de terrains et des cratères d’impact peu nombreux et érodés, ce qui surprend dans une zone où les astéroïdes sont fréquents.

Une suite tout aussi prometteuse

Aussi prodigieux que soient ces premiers clichés, les scientifiques vont disposer d’une quantité incroyable de données qu’ils vont analyser pendant des mois pour mieux connaître cette planète naine et tenter de comprendre si la Terre a suivi le même processus sur la perte de son atmosphère primaire, il y a des milliards d’années…

La sonde New Horizons, quant à elle,  ne s’arrête pas là et doit poursuivre sa course en ligne droite à une vitesse record (60 000 km/h quand elle a quitté la Terre). Elle doit traverser la ceinture de Kuiper pour se rendre vers un autre corps céleste qui n’a pas encore été dévoilé par la NASA. L’étude de cette région très éloignée de la Terre a pour but de nous fournir des informations sur la formation du Système solaire… De quoi nous transporter encore longtemps !

Pour aller plus loin...

Un article de la Tomate bleue, rédigé à partir des sources suivantes :

Temps réel Nouvel Obs ; Le Monde.fr ; FranceTVinfo ; Ciel et espace ; Slate.fr ; Wikipédia