En
expansion constante depuis sa naissance il y a un quart de siècle,
la bioéthique est un ensemble de discours et de pratiques qui
s'efforcent de proposer des réponses aux problèmes moraux
posés à la société par les avancées
de la biologie.
Médecins,
biologistes, juristes, philosophes, religieux, psychanalystes, parlementaires
entre autres font de la bioéthique. En publiant leurs réflexions,
en dispensant des enseignements et délivrant des diplômes
de bioéthique, en siégeant dans des comités
d'éthique, en votant des lois sur les questions concernées.
Tout particulièrement à propos des innovations qu'on
regroupe sous l'appellation de procréation médicalement
assistée (par exemple la fécondation in vitro, le
clonage thérapeutique).
La bioéthique paraît fonctionner largement comme un
"jardin d'acclimatation" dans le conflit qui s'exprime
entre questionnements de la morale, perspectives de soins et enjeux
économiques. Dans ce processus d'intégration, une
innovation, qui fait d'abord l'objet de nombreux commentaires, critiques,
voire condamnations, se voit bientôt acceptée et banalisée
tandis que la dernière innovation en date entame à
son tour ce parcours d'acclimatation.
mai
2002
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Nadine
Fresco
Historienne, chercheuse au CNRS (Centre de sociologie
européenne), elle a notamment publié au Seuil, en
1999, "Fabrication d'un antisémite" et "Le
clonage humain" (ouvrage collectif).
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