Le Monde de Franquin
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Le "Marsu" : un éloge de la liberté
 
Avec le marsupilami, c’est une réflexion sur la famille et l’éducation que nous livre Franquin. À une époque où l’éducation traditionnelle est remise en cause, l’artiste propose un idéal d’apprentissage libre à l’état de nature, proche de la pensée de Jean-Jacques Rousseau.


Chez le Marsupilami, la mémoire de l’espèce est stockée dans le cerveau des adultes. Un conduit nerveux l’amène jusqu’au simili-nombril, d’où elle se transmet à l’oreille des petits. Les connaissances théoriques sont acquises automatiquement, si bien que l’apprentissage se fait dans la pratique. Il repose sur la volonté et la créativité du petit.

Ce mode de transmission, appelé gastéromnésie par Franquin dans les années 90, s’oppose aux méthodes traditionnelles fondées sur l’obéissance et la mémorisation passive. La réflexion de l’artiste fait en effet écho au débat social de son temps. "Nouvelle éducation", "méthodes actives ", lutte pour le respect des individualités naissantes… L’apprentissage autonome des Marsupilamis semble en parfait accord avec cette vague de responsabilisation de l’enfant.

Le petit Marsupilami est capable de décider seul d’apprendre, de s’autoévaluer et même de s’imposer un complément de formation ! Cette attitude décomplexée face au savoir, de nos jours banale, coïncide en fait avec l’arrivée de la culture de masse, qui permet une "éducation informelle" hors du cadre des institutions.

Le concept de "déscolarisation", développé par Ivan Illich en 1960 dans son livre "Une société sans école", n’est pas loin…