
“J’ai l’impression
qu’une fois à l’extérieur, ils se sentent
libérés…”
Souvent, les visiteurs sont un peu angoissés
en arrivant, alors je ne sais pas quoi faire, et eux ne savent pas
non plus ce qui va se passer...
Ce qui les surprend, c’est de mettre le casque : il n’y
a pas de communication verbale, il faut communiquer par gestes et
les entendants sont un peu désemparés, surtout au
début.
Et quand on arrive dans la salle des ombres, j’ai remarqué
que les entendants ne savent pas trop quoi faire avec leurs mains.
Certainement parce qu’à l’extérieur, ils
parlent et n’utilisent pas leurs mains pour communiquer ;
leurs yeux ne sont pas non plus très actifs, tout se joue
au niveau de la voix.
Dans la salle des ombres, ils sont forcés de bouger leurs
mains, ils font des efforts, sont obligés d’avoir de
l’imagination, c’est très intéressant.
Mais ce qui est le plus difficile pour
eux, c’est le travail des expressions : ils n’ont pas
l’habitude d’avoir des mimiques faciales prononcées.
A l’extérieur, ils ont un visage assez neutre, assez
froid. Alors que les sourds, au contraire, remplacent leur voix
par les expressions du visage…
Il y a, parmi les visiteurs, des personnes âgées, des
jeunes, des enfants, des adultes… des personnes de tous âges,
qui acceptent de jouer avec leur visage. Ils font un énorme
effort, et l’on s’amuse beaucoup.
J’ai l’impression qu’une fois
à l’extérieur, ils se sentent libérés,
que ça leur a fait du bien, que c’était une
bonne expérience… voilà !
Interprète : AURORE ZOUTU
|