LES LIMITES


La fraude



L'empreinte et la main


Pour utiliser les empreintes d'un autre, il faut récupérer les traces de ses empreintes, laissées sur un verre par exemple, puis les reproduire sur un doigt en silicone. Mais ces traces sont rarement complètes, ce qui rend la fraude difficile.

Certains lecteurs d'empreintes sophistiqués savent déjouer des faux doigts en vérifiant la chaleur et l'humidité de la peau ou bien le flux sanguin.

On peut imaginer utiliser de fausses, en résine, pour tromper le système de reconnaissance basée sur la géométrie de la main. Il faut pour cela mouler, à son insu, la main de la personne dont on souhaite usurper l'identité.


L'iris


Il est compliqué mais pas impossible d'usurper l'identité d'un autre par l'iris. Il faut d'abord photographier son iris puis le reproduire sur une prothèse ou sur un iris rigide. Mais un capteur sophistiqué peut vérifier s'il s'agit d'un faux iris, en contrôlant, par exemple, la sensibilité de l'oeil à la lumière.

Avec des lentilles colorées ou fantaisistes, le dispositif biométrique ne verra pas l'iris et donc ne le reconnaîtra pas. Alors, autant fermer les yeux...


Le visage


Un système de reconnaissance du visage contrôle les informations difficilement falsifiables contenues surtout dans le centre du visage - forme du nez, écartement et position des yeux - mais aussi la forme générale du visage.

Pour essayer de se faire passer pour quelqu'un d'autre, plusieurs solutions existent.

1-Si le dispositif biométrique est peu sophistiqué, il suffit de lui présenter la photo de l'autre car souvent, le système ne vérifie pas si le visage est bien en volume.

2- Si le dispositif est plus élaboré, il faut présenter le moulage du visage de l'autre : même sans maquillage, un masque peut tromper le dispositif puisqu'il renferme toutes les informations nécessaires.

3- On peut également recourir à des prothèses que l'on place sur son propre visage, à l'image des techniques cinématographiques utilisées pour transformer l'aspect d'un acteur.


Les enjeux


La biométrie n'est pas un remède miracle contre la fraude car l'usurpation d'identité reste possible - lors d'un contrôle ou lors de la fabrication de faux papiers. Toutefois, l'usage de papiers d'identité biométriques devrait rendre la fraude plus difficile. Mais connaît-on précisément les préjudices économiques qu'elle occasionne ?

En France, il n'existe pas de recensement centralisé de ces préjudices. Seuls certains organismes ont fait des évaluations. Air France, par exemple, estime que les faux billets associés à de faux documents d'identité lui coûtent environ 30 millions d'euros par an.

Par ailleurs, d'après une expertise d'une société d'audit américaine, les fraudes à l'identité avérées auraient causé un préjudice de 221,2 milliards de dollars dans le monde en 2003, dont 73,8 pour les Etats-Unis ; et le taux de croissance annuel des fraudes serait de 40 % environ. Ces chiffres ne sont pas faciles à interpréter mais ils indiquent que le problème n'est pas négligeable.