Je me souviens...

du bi-bop

Signalisation Bi-Bop
Signalisation d'une zone de réception et d'émission du Bi-bop
© D.R.

Bi-Bop

« Le Bi-bop ici ne désigne pas la célèbre danse rock, mais un téléphone sans fil, ancêtre du téléphone mobile grand public. Je me souviens, en 1993, c'était super nouveau, il pesait seulement 200 grammes. Pour passer un coup de fil, il fallait se relier à une borne (ondes radio) qui avait une portée de trois cents mètres maximum et ne plus bouger. Il était impossible techniquement de passer d'une borne à l'autre. Ce petit combiné a la mode, mais réservés aux Parisiens, ne pouvait pas non plus recevoir d'appels en bougeant, comme aujourd'hui on peut capter même dans le métro. Il fallait d'abord repérer une zone couverte par un petit bandeau tricolore "bleu, blanc, vert" présent sur des piliers, des feux de signalisation, dans les gares, souvent placés dans les coins les plus fréquentés de la capitale.

Malgré cela, le Bi-bop était un téléphone original high-tech, relativement abordable si on compare à la tarification téléphonique mobile de l'époque. Le prix d'achat de l'appareil était de 1 890 francs, il fallait aussi souscrire à un abonnement mensuel de 54,50 F et le temps de communication coûtait en plus du tarif normal 0,83 F la minute.

Au début des années 90, le téléphone mobile était plutôt réservé à un usage pro en raison de son coût, les "bipeurs" étaient beaucoup utilisés par les médecins, les avocats, pour envoyer et recevoir des messages textuels (les ancêtres des SMS). À l'époque, j'allais dans la bibliothèque du Centre Beaubourg et je m'y faisait appeler, c'était marrant. Aujourd'hui, on se demande comment on faisait avant, lorsque l'on était en retard à un rendez-vous, que l'on avait oublié le code d'un immeuble ou que l'on devait joindre très rapidement un correspondant. Et bien, simplement, on attendait et l'on n'était pas joignable facilement. Une ligne de séparation existait entre les gens mobiles dont le temps était précieux et les autres. Aujourd'hui, tout va plus vite pour presque tout le monde.  »

Alexandra S.

Haut de page

Pages�- -