Je me souviens...

de la carte à puce

Premier prototype de carte à puce
1975 : le premier prototype de carte à puce collé à l'Araldite sur une bague. Le nom de code du projet (TMR pour Take the money and run) était un clin d'oeil à Woody Allen. Il a fallu à Roland Moreno huit années de patience, de persévérance et d'efforts de conviction avant que son invention ne franchisse l'étape industrielle pour devenir un véritable phénomène social, aujourd'hui incontournable et irréversible.
Photos : © R. Moreno. À gauche : Nimalan Tharmalingam

Gros plan de puce

« Ma première carte à puce, c'était en 1985, une carte téléphonique de France Télécom avec les bandes bleues et blanches. Cette carte, c'était un peu de la science-fiction pour moi qui était enfant. Dans les films, on voyait des cartes qui servaient à ouvrir des portes. Là, plus de monnaie dans la poche pour téléphoner, c'était un peu le futur. C'était comme une monnaie virtuelle, une dématérialisation de l'argent. Il a fallu attendre quelques années pour que j'ai ma première carte bancaire avec puce. Avant, c'était une carte avec une bande magnétique noire. Quelques années, plus tard, jeune adulte, la première fois que j'ai retiré des billets avec une carte, je m'amusais à imaginer que c'était une imprimante qui venait d'imprimer les billets à la demande.

D'invention française, la puce a mis des années à exister et à s'imposer. C'était une prouesse technique de voir cette petite puce, sorte de circuit intégré extra plat. C'était le premier objet technologique que l'on portait sur soi et qu'on utilisait quotidiennement. Ma carte bancaire était aussi une carte de crédit, avec le débit différé. Il fallait s'habituer à ce mode de paiement, et il n'était pas utilisé partout. Il fallait repérer les commerçants qui affichaient sur leur porte d'entrée un autocollant « Visa ».  On pensait que l'espèce allait disparaître, mais ce n'était pas si simple. On ne réalise toujours pas de micro paiement avec.

De nos jours, cela nous paraît si commun qu'on n'y pense plus, mais retirer de l'espèce dans une billetterie à l'étranger donnait le sentiment que la carte était un sésame sans frontière. L'argent dématérialisé devenait mondial.

Je retrouve cette puce aujourd'hui dans ma carte vitale, mon téléphone portable et même dans une version déclinée en clé-USB.»

Anne Fydelle

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