Le « moi » bactérien

On sait depuis soixante ans qu’une espèce de bactérie, «Proteus mirabilis», peut avoir un comportement territorial. Lorsque deux souches différentes de P. mirabilis élevées sur le même substrat nutritif risquent de se rejoindre, une frontière appelée «no bactery land» apparaît, interdisant tout mélange entre les deux souches. Un comportement qui ne peut émerger que si chaque bactérie de cette espèce est capable de distinguer le soi du non-soi. Après avoir isolé des mutants bactériens bâtissant des frontières avec leurs parents, Karine Gibbs et ses collègues du département de microbiologie de l’université de Washington à Seattle montrent l’existence, dans le génome de ces bactéries, d’une zone identitaire. Si au moins 2 des 6 gènes de cette zone diffèrent, les bactéries agissent comme des étrangères.
Source : Science, 11 juillet 2008
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