Le satellite Planck livre ses premiers résultats

Lancé le 14 mai 2009, le satellite européen Planck a déjà récolté une moisson de données qui ont été présentées le 11 janvier 2011 lors d'un colloque à la Cité des sciences et de l'industrie.

Par Bernard Nomblot, le 12/01/2011

Depuis son lancement en 2009 par l'Agence spatiale européenne, Planck, satellite d'environ deux tonnes positionné à 1,5 million de kilomètres de la Terre, balaie inlassablement le ciel. La mission de Planck est d'étudier le rayonnement émis 380 000 ans après la naissance de l'Univers. Ce « rayonnement fossile » est responsable de la température actuelle de l'Univers : -270°C. Ce fond diffus n'apparaît pas complètement homogène : il présente de minuscules variations de température, qui correspondent à d'anciennes variations de pression et de densité de matière. Ce sont en quelque sorte les germes des galaxies. Leur observation permet d'obtenir de précieuses informations sur l'état de l'Univers à cette époque lointaine, ainsi que sur son évolution ultérieure. Elles ont permis de découvrir une vingtaine de sources compactes et froides, vraisemblablement des amas de galaxies inconnus jusqu'à présent.

Une cartographie de plus en plus fine

Les premières études de ce « rayonnement fossile » remontent à 1989, avec le lancement du satellite américain COBE, qui établit pour la première fois que la température de l'Univers est de 2,728° au-dessus du zéro absolu. C'est aussi ce satellite qui montra qu'il y a de minuscules variations de cette température globale. Ces résultats, annoncés en 1992, furent qualifiés par Stephen Hawking de « plus importante découverte du siècle, sinon de tous les temps ». Le satellite WMAP, lancé en 2001, permit de cartographier avec une bien meilleure précision les fluctuations minimes de ce rayonnement thermique, ces hétérogénéités qui sont la marque des grumeaux de matière qui ont ensuite formé les amas de galaxies.

Les images prises par les satellites COBE et WMAP

Les données reçues par Planck sont beaucoup plus précises que celles obtenues par COBE et WMAP et vont permettre d'affiner les modèles d'évolution de l'Univers juste après le Big Bang, ainsi que la formation des galaxies et amas de galaxies. En outre, les données recueillies ont été « nettoyées » afin de ne garder que les informations concernant le rayonnement fossile. 

Planck devrait fonctionner jusqu'à début 2012, le temps d'analyser encore deux fois le ciel complet, avant de mourir de sa belle mort. A ce moment, les chercheurs pourront faire un bilan global des données obtenues et se consacrer à l'analyse de ces données.

Bernard Nomblot le 12/01/2011