Deux rapports renforcent les climatologues du GIEC

Début juillet, deux rapports chargés d'évaluer la qualité des études menées par les climatologues du GIEC ont été publiés. Conclusion : le sérieux des travaux ne fait aucun doute.

Par Romain Lejeune, le 24/07/2010

« Climategate » : un coup pour rien

« Brûlez les enregistrements ! »

Après plusieurs mois dans la tourmente, deux rapports viennent redonner du crédit aux climatologues du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC). L'un, publié le 5 juillet par l'agence néerlandaise d'évaluation de l'environnement (PBL), devait expertiser la qualité des derniers travaux du GIEC. Ce dernier avait vu son image écornée, début 2010, après avoir mal évalué la date estimée de la fonte des glaciers himalayens. L'autre rapport, dévoilé le 7 juillet à la demande de l'université d'East Anglia au Royaume-Uni, devait se pencher sur le réel impact du « Climategate ». Ce scandale avait éclaté fin novembre 2009 après que plusieurs centaines de courriels piratés dans les serveurs du Climatic Research Unit (CRU) eurent été rendus publics. Les morceaux de correspondance choisis par les pirates laissaient penser que les données scientifiques sur le climat étaient fondées sur des manipulations et des dissimulations. L'écho de cette affaire avait retenti jusque dans les amphithéâtres du sommet de Copenhague, amenuisant le degré de confiance dans les sciences du climat. Selon le rapport du 7 juillet réalisé par un panel de scientifiques indépendants et dirigé par Sir Muir Russel, « la rigueur et l'honnêteté scientifiques [des chercheurs du CRU] n'est pas en doute ». Les rapporteurs affirment « ne pas trouver d'éléments [capables] de mettre en cause la confiance » des chercheurs.

Les informations « fantasmatiques » de la presse britannique

Sommet de Copenhague, en novembre 2009, avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon.

Profitant de l'échec du Sommet de Copenhague et de l'affaire du « Climategate », de nombreux quotidiens britanniques ont ensuite tenté d'affaiblir le GIEC. Comment ? En affirmant que le groupe d'experts du climat avait publié différentes données erronées, notamment à propos de la vulnérabilité, exagérée selon eux, de la forêt amazonienne liée à la sécheresse. Le rapport publié par l'agence néerlandaise d'évaluation de l'environnement (PBL) devait vérifier les informations diffusées par les journaux britanniques. Résultat : la presse outre-Manche a dénoncé le GIEC en s'appuyant sur « des évaluations fantasmatiques ». Selon les rapporteurs, l'étude menée par l'agence néerlandaise « ne contredit en rien les principales conclusions du GIEC sur les impacts, l'adaptation et la vulnérabilité au changement climatique ». Cependant, l'agence estime que le « Résumé » du rapport du GIEC à l'attention des gouvernants fait plus état des points négatifs que des points positifs liés au changement climatique. Réponse de Martin Parry, coprésident du groupe 2 du GIEC : « Dans une synthèse, il faut mettre l'accent sur les changements dont il faut se protéger plutôt que sur ceux qui constitueraient des opportunités. »

Romain Lejeune le 24/07/2010