Espace : quand Rosetta rencontre Lutetia

Durant son voyage vers la comète Churyumov-Gerasimenko, la sonde européenne Rosetta a photographié son deuxième astéroïde.

Par Bernard Nomblot, le 06/08/2010

Un périple de onze ans

Rosetta et l’atterrisseur Hera

Dans son périple vers la comète Churyumov-Gerasimenko qu'elle atteindra après un voyage de onze ans, la sonde européenne Rosetta est passé le 9 juillet 2010 à proximité de l'astéroïde Lutetia. Ce petit corps se trouve dans la ceinture d'astéroïdes, entre Mars et Jupiter. Plusieurs dizaines d'images ont été prises, montrant Lutetia sous toutes ses faces. Rosetta nous fait découvrir un objet irrégulier d'environ 130 km de long, saturé de cratères d'impacts, et sur lequel ont été repérés des traces de glissement de terrain.

La sonde Rosetta lancée en 2004 à l'aide d'une fusée Ariane 5 a une trajectoire extrêmement complexe qui l'a amené à passer près de la Terre et de Mars pour accélérer sa vitesse et modifier sa trajectoire. Durant ce périple, la sonde a déjà analysé en 2008 l'astéroïde Stain, petit caillou de quelques kilomètres de diamètre. En 2014, cette sonde européenne se satellisera autour de la comète Churyumov-Gerasimenko. Ensuite, un atterrisseur appelé Héra descendra lentement sur le noyau de cette comète pour analyser sa composition.

Comprendre la formation du système solaire

L’astéroïde Lutetia...

Comme toutes les autres comètes, celle-ci est composée d'un mélange de roches et de glaces diverses (glace d'eau, glace de gaz carbonique…). Elles sont de véritables fossiles de l'enfance du système solaire et leur analyse devrait permettre d'affiner les modèles de formation et d'évolution du système solaire.

Les comètes, objets de petite taille, n'ont probablement pas évolué depuis leur formation et sont donc des objets qui nous donnent accès à la composition de la nébuleuse primitive qui a formé le Soleil et les planètes. Le nom de la sonde, Rosetta, reflète bien ces espérances. Il fait allusion à la fameuse pierre de Rosette qui a permis à Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens au XIXe siècle.

Bernard Nomblot le 06/08/2010