Maven sondera l'atmosphère martienne

Lancée avec succès le 18 novembre dernier, la sonde américaine Maven doit rejoindre Mars afin de tenter de comprendre comment, et pourquoi, la planète rouge a perdu son atmosphère.

Par Bernard Nomblot, le 19/11/2013

Maven, la toute dernière sonde américaine, a quitté sans encombre le 18 novembre dernier le pas de tir de Cap Canaveral, en Floride. Après un voyage de dix mois, l’engin doit se placer en orbite autour de la planète Mars afin d’en étudier l'atmosphère. But de la mission ? Tenter de comprendre pourquoi, il y a des milliards d’années, la planète rouge a perdu la majeure partie de son atmosphère pour devenir une planète hostile.

Trois séries d'instruments de mesure

Au début de son histoire, en effet, Mars possédait vraisemblablement une atmosphère dense et des températures plus clémentes qu’aujourd’hui : la présence d’eau sous forme liquide était alors possible. Mais au fil du temps, la majeure partie de l’atmosphère martienne s’est échappée dans l’espace et la planète s’est progressivement refroidie. S’il reste de l’eau aujourd’hui sur Mars, c’est sous forme de glace, et enfouie profondément dans le sous-sol.

Maven (Mars Atmosphere and Volatile Evolution) a pour mission d’évaluer le rôle des différents processus d’échappement atmosphérique déjà identifiés et, éventuellement, d’en découvrir de nouveaux. Durant une année entière, la sonde suivra une orbite elliptique, oscillant entre 6.000 et 150 km de la surface martienne, plongeant même à quelques occasions à 124 km d’altitude afin d’effectuer des coupes transversales de la haute atmosphère. Équipée de trois instruments, la sonde spatiale doit ainsi mesurer le taux de perte d’atmosphère et le rôle des variations de l’activité solaire sur ce taux.

Au terme de la mission, les scientifiques espèrent pouvoir écrire l’histoire du climat martien et de sa lente dégradation, qui fait que la planète rouge, bien que semblable à la Terre par de nombreux aspects, est aujourd’hui un monde très froid, très sec, et probablement impropre à la vie.

Bernard Nomblot le 19/11/2013