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Kinésiologie

Question

Qu'est ce que la kinésiologie ?

Réponse

Bonjour,

Vous souhaitez savoir ce qu’est la kinésiologie.

Nous avons tout d’abord cherché dans le dictionnaire de l’Académie de médecine et  l’Encyclopédie médicale Larousse. Or ce terme n’y figure pas.

En revanche, nous avons trouvé sur le site d’une université canadienne, celle de Sherbrooke, la définition d’un kinésiologue :

Qu'est-ce qu'un kinésiologue?
Le kinésiologue est le professionnel de la santé, spécialiste de l’activité physique, qui utilise le mouvement à des fins de prévention, de traitement et de performance. Source : Fédération des kinésiologues du Québec (FKQ)
Le kinésiologue a pour mission d'améliorer la condition physique de l'individu, ayant ou non une condition particulière, par le biais de l'activité physique pratiquée sur une base régulière.

https://www.usherbrooke.ca/clinique-kinesiologie/la-clinique/quest-ce-quun-kinesiologue/

Cette discipline ne semble pas reconnue en France comme spécialité médicale mais prête plutôt à des réserves comme l’indique ce rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) :

[…]
Dans le domaine de la santé, focus sur deux méthodes particulièrement inquiétantes : reiki et kinésiologie
La France a connu au cours des dix dernières années, à l’instar d’autres pays européens, une déferlante de techniques et de méthodes de soins qui sous couvert de bien-être ont envahi le champ de la santé. Comme le rappelle le ministère de la Santé sur son site Internet, «dans la très grande majorité des cas, ces pratiques de soins non conventionnelles (PSNC) n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques ou cliniques montrant leurs modalités d’action, leurs effets, leur efficacité, ainsi que leur non dangerosité. Lorsqu’elles sont utilisées pour traiter des maladies graves ou en urgence à la place des traitements conventionnels reconnus, elles peuvent donc faire perdre des chances d’amélioration ou de guérison aux personnes malades. » Aujourd’hui force est de constater, grâce aux témoignages reçus par la Miviludes et ses associations partenaires engagées dans la lutte contre les dérives sectaires, que deux techniques connaissent un développement sans précédent en France, alors qu’elles sont porteuses de risques et non éprouvées. Il s’agit du reiki et de la kinésiologie. Il convient ici de rappeler que le champ des pratiques curatives représente une majeure partie de l’activité de la Miviludes et du secteur associatif (ADFI, CAFES, GEMPPI, CCMM). ( p.36)
[ …]
La kinésiologie
Fondée dans les années 1960 par un chiropracteur américain, la kinésiologie est une méthode de thérapie holistique inspirée par la médecine chinoise. Cette technique psycho corporelle recourt à un test musculaire de communication au plan physique et émotionnel. Proposée à tous les âges de la vie et à tous les publics elle permettrait d’optimiser le capital de « ressources personnelles» avec l’accompagnement d’un thérapeute, et de parvenir à l’auto-guérison des difficultés existentielles et des maladies.
[…]
La kinésiologie a fait l’objet d’un avis sévère du Conseil national de l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes. Il en ressort que « la kinésiologie est une méthode de soin non conventionnelle et que son utilisation constitue une dérive thérapeutique. » De son côté l’INSERM qui a évalué cette méthode conclut que «ni la kinésiologie appliquée professionnelle, ni la kinésiologie énergétique n’ont fait à ce jour la preuve de leur efficacité». L’absence de reconnaissance par l’État des formations et des diplômes délivrés aussi bien pour le reiki que pour la kinésiologie peut induire un amateurisme de la part de certains pseudo-thérapeutes. D’autant que n’importe qui peut se déclarer «kinésiologue» ou «maître reiki » et enseigner ces techniques.(p.37)
[…]
https://www.derives-sectes.gouv.fr/sites/default/files/rapport_miviludes_2017_web_v2.pdf

En mai 2017, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a proposé une Evaluation de la kinésiologie appliquée et des kinésiologies énergétiques : fiabilité et validité du test musculaire manuel, efficacité et sécurité des pratiques /Juliette Gueguen, Thuy Van Bui, Léa Gouaux, Caroline Barry, Bruno Falissard. Avec l'expertise critique d'Alain Baumelou et Agnès Dechartres.
On comprend à la lecture de ce rapport qu’il y a 2 types de kinésiologie : la kinésiologie appliquée qui est pratiquée par des professionnels de santé et la kinésiologie énergétique qui  est pratiquée par toute personne ayant reçu une formation sans cadre formel.

Nous attirons votre attention sur les pages suivantes :

Il convient peut-être ici de séparer les pratiques de type kinésiologie appliquée des pratiques de type kinésiologie énergétique.
La kinésiologie appliquée (au sens de l'ICAK international) étant réservée aux professionnels de santé, ceux-ci exercent dans leur champ de compétences et dans leur cadre professionnel 50, ce qui a l'avantage de fournir un cadre. Selon les représentants des professionnels de kinésiologie appliquée "Seules les dérives de personnes sortant du cadre éthique professionnel peuvent être préoccupantes, mais elles ne sont pas l'apanage de cette technique, mais de praticiens peu scrupuleux comme on trouve malheureusement dans de nombreuses professions". Pour la kinésiologie énergétique, le cadre est très différent, puisqu'il ne s'agit pas de professions de santé et que le seul cadre existant relève de tentatives de structuration de la profession de la part du syndicat SNK et de fédérations. Néanmoins ces structures ne disposent d'aucune autorité et d'aucun contrôle sur l'usage du terme de "kinésiologue".
De plus, malgré ces tentatives de structuration, l'hétérogénéité des offres de formation demeure très élevée, et nous nous devons de souligner qu'une des écoles affiliées à la FEDEK enseigne le décodage biologique, pratique qui propose une théorie explicative des maladies humaines qui s’écarte considérablement des données actuelles de la science et qui présente comme risque majeur d'éloigner les patients de parcours de soins conventionnels (cette pratique a fait l'objet d'un précédent rapport Inserm51 ).
Cela incite donc à une grande vigilance.  pp.121-122

A noter qu’à la fin de cette étude, vous trouverez les commentaires du Syndicat national des kinésiologues qui apporte son point de vue.
https://www.inserm.fr/sites/default/files/2017-12/Inserm_RapportThematique_EvaluationKinesiologies_2017_0.pdf

Nous espérons que ces éléments d’information vous permettront de vous faire votre opinion et restons à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.Service Question-santéhttp://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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