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Réparer gène de personne atteinte de SEP

Question

Bonjour, la science a-t-elle déjà expérimenté de "réparer" le gène défaillant d'une personne atteinte de sclérose en plaques svp? Est-ce qu'après cette manipulation génétique, la personne retrouve des capacités ? Et si oui, est-ce à la manière d'une queue de lézard qui repousse après avoir été endommagée svp ? Merci

Réponse

Bonjour,

Vous souhaitez savoir si l’on peut réparer un gène dans le cas de la sclérose en plaques.

L’Inserm propose un article sur les recherches en cours sur la SEP : Sclérose en plaques (SEP) : Une recherche active pour améliorer la prise en charge des patients. Modifié le : 17/09/2020 / Publié le : 23/06/2017

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central. Une dysfonction du système immunitaire y entraine des lésions qui provoquent des perturbations motrices, sensitives, cognitives, visuelles ou encore sphinctériennes (le plus souvent urinaires et intestinales).
[…]
Comprendre la sclérose en plaques
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune : le système de défense censé protéger le patient d’agressions extérieures, se retourne contre ses propres cellules et les attaque pour des raisons encore mal connues. 
Les mécanismes auto-immuns mis en jeu attaquent la gaine de myéline qui entoure les axones dans le système nerveux central. Ce phénomène entraîne des lésions dispersées dans le système nerveux central, appelées plaques : c’est de là que vient le nom de la maladie (le terme de sclérose est quant à lui historique et s’avère inadapté). Ces lésions sont le siège d’une inflammation, d’une démyélinisation et, souvent, d’une dégénérescence axonale.

La susceptibilité génétique
Une prédisposition génétique à la sclérose en plaques résulte de l’association de plusieurs variants génétiques, chacun d’entre eux ayant un faible effet sur le risque de développer la maladie. Une vaste étude d’analyse de génomes à laquelle des chercheurs de l’lnserm ont participé, impliquant deux consortiums de recherche internationaux (International Multiple Sclerosis Genetics Consortium et Wellcome Trust Case Control Consortium), a permis de confirmer le lien, déjà connu depuis les années 1970, entre le risque de développer une sclérose en plaques et le fait d’être porteur de variations génétiques particulières affectant un locus du système HLA. Ce travail a en outre conduit à l’identification de plus de 200 variants génétiques associés à la maladie. La plupart des gènes identifiés jouent un rôle dans l’immunité. […]

https://www.inserm.fr/dossier/sclerose-en-plaques-sep/

L’Institut du cerveau (ICM) s’intéresse également à la recherche des causes de la SEP : Les causes de la sclérose en plaques, est-elle héréditaire ?

La sclérose en plaques (SEP) n’est pas une maladie héréditaire. C’est une affection dont l’origine est multifactorielle, liée à l’interaction de facteurs environnementaux, aujourd’hui inconnus et d’une prédisposition génétique. Cette dernière peut se définir comme une combinaison de gènes, aujourd’hui 233 variants génétiques ont été identifiés, qui confère un plus grand risque de développer la maladie. On considère que celle-ci n’est pas suffisante à elle seule pour que la maladie apparaisse, mais qu’elle constitue un terrain favorable à son développement. Il est à noter que la majorité des variants génétiques identifiés sont associés à des gènes dit « immunitaires » c’est-à-dire impliqués dans l’inflammation.
[…]
A L’Institut du Cerveau – ICM
Le consortium International de génétique de la Sclérose en plaques (IMSGC) impliquant une équipe de recherche de l’Institut du Cerveau – ICM vient de publier un article scientifique dans la revue SCIENCE portant à 233 variants génétique de prédisposition à la sclérose en plaques. L’étude a porté sur 47 429 patients et 68 374 contrôles. Ces résultats confirment que la sclérose en plaques résulte d’un dysfonctionnement du système immunitaire et ouvrent la voie à des recherches fonctionnelles sur les causes de la maladie.
Source https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31604244

https://institutducerveau-icm.org/fr/sclerose-en-plaques/causes/

Des chercheurs de la Fondation pour la recherche médicale (FRM) s’intéresse à deux gènes particuliers qui pourraient déclencher le mécanisme immunitaire : Sclérose en plaques : mieux comprendre les origines de la maladie (0/07/2017)

[…] Les chercheurs se penchent sur les mécanismes moléculaires qui conditionnent le développement de la maladie.
Ils s’intéressent plus particulièrement à deux gènes, CD226 et EOMES, qui pourraient influencer le fonctionnement des cellules immunitaires et intervenir dans la maladie.
[…]

Deux gènes en ligne de mire
Roland Liblau et son équipe s’intéressent aux mutations génétiques associées à une susceptibilité accrue au développement de la sclérose en plaques.
Plusieurs d’entre elles ont été identifiées, mais leur impact reste méconnu.
Or, découvrir les mécanismes moléculaires qu’elles régissent constitue un préalable important pour le développement de traitements innovants. Dans ce cadre, l’équipe souhaite se pencher plus particulièrement sur le rôle de deux gènes de susceptibilité à la sclérose en plaques : CD226 et EOMES. Les mutations touchant ces gènes pourraient avoir un rôle important l’inflammation neuronale caractéristique de la maladie.

Quels sont les effets de ces variations génétiques sur le système immunitaire ?
L’équipe souhaite explorer cette hypothèse grâce à des expériences de biologie moléculaire et cellulaire. Un volet de leur projet sera ainsi consacré à l’analyse des effets d’une mutation pouvant affecter CD226 au sein de plusieurs cellules du système immunitaire, les lymphocytes T CD4 et CD8. Ils observeront notamment comment cette mutation agit sur la multiplication et la fonction de ces cellules.
Un deuxième volet aura pour objectif l’exploration du rôle d’EOMES au sein de lymphocytes T CD4 dits « auto-réactifs », c’est-à-dire capables de reconnaître et détruire des cellules et tissus sains. Ils étudieront aussi l’impact d’une mutation d’EOMES au sein de cellules immunitaires impliquées dans la sclérose en plaques chez l’Homme.
Ce projet pourrait apporter des informations précieuses qui devraient permettre de comprendre les mécanismes moléculaires responsables de la sclérose en plaques, et donc d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.

https://www.frm.org/recherches-maladies-neurologiques/sclerose-en-plaques/sclerose-en-plaques-mieux-comprendre-les-origines-de-la-maladie

On voit donc à la lecture de ces articles, que la recherche en est pour le moment à essayer de comprendre les causes de la SEP et localiser des gènes éventuellement impliqués. Elle n’en est malheureusement pas à trouver des thérapeutiques pour les réparer.

Nous espérons que ces informations vous seront utiles pour enrichir le dialogue avec votre médecin.

Cordialement,

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé            
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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