Leucopathie lésions grade 3 21 novembre 2018 Question Bonsoir, Aujourd'hui le psychiatre de ma mère nous dit qu’après avoir fait passer un IRM, ils se sont aperçus qu'elle présente une leucopathie de grade 3. Tout a commencé par une dépression post-traumatique il y a 3 ans et demi, et puis son état s'est dégradé, perte totale d'enthousiasme et d’intérêt, perte d'autonomie et puis période de délires... en Mars dernier son psychiatre l'a mise sous neuroleptiques et il s'avère qu'elle y est hypersensible. A partir de ce moment, apparition d'une dyskinésie faciale, balancements d'un pied sur l'autre, problème d'équilibre avec des chutes fréquentes, tremblements, raideur des membres, lenteur d’exécution dans les mouvements, trous de mémoire... Ses symptômes se sont faits de plus en plus présents au cours des mois (sauf les pertes de mémoire) et son état s'est dégradé. Début octobre mon père est lui aussi tombé malade, ce qui a occasionné beaucoup d'anxiété chez ma mère, les symptômes ont alors pris une autre dimension : délires systématisés à mon égard pendant plusieurs jours de suite (elle disait que je n'étais pas sa fille, et semblait me prendre pour un imposteur), appels à répétition pour poser systématiquement la même question.. A cela se sont ajoutés la perte des repères spatiaux temporels, les chutes de plus en plus fréquentes, plus aucune expression sur son visage, regard vide, et insensibilité au monde qui l'entoure... les neuroleptiques ont été retirés de son traitement, et elle a été fortement sédatée en début d'hospitalisation : depuis elle est plus calme, et semble moins délirer mais présente des troubles urinaires. Son psychiatre a évoqué une potentielle démence à corps de lewy au vu des symptômes qu'elle présente. Après lui avoir fait passer un IRM cérébral il m'a dit qu'elle présentait une leucopathie grade 3 et qu'il soupçonne une maladie vasculaire sous-jacente (or elle ne fait d'hypertension bien au contraire, sa tension est toujours basse, pas d'hypercholestérolémie, pas de diabète...) Mes questions sont les suivantes : est-il possible de présenter conjointement une démence à corps de lewy + une leucopathie ? et est-ce qu'une leucopathie est systématiquement liée à un problème vasculaire? Merci d'avance de l'attention que vous porterez à ma requête. Réponse Bonjour, Vous nous soumettez les symptômes de votre mère ainsi que les conclusions du psychiatre qui la suit. Au sujet de la leucopathie vasculaire, nous vous invitons à consulter un site canadien neuromedia spécialisé dans la publication d’articles sur les différents aspects (scientifique, médical, psychologique, juridique, économique) du problème du vieillissement cérébral, en neurologie : « Troubles de la microvascularisation (artérioles et capillaires) du cerveau. Ce dernier est mal irrigué par les artérioles et les capillaires. En neurologie, le terme de leucopathie désigne une lésion de la substance blanche (du grec leuco = blanc et pathos = maladie) qui est composée de myéline. […] Les leucopathies touchent en général les personnes présentant des facteurs de risque vasculaire (avec un risque de démence vasculaire), ayant des problèmes cardio-vasculaires ou souffrant athérosclérose. Ce sont par exemple des personnes diabétiques, hypertendues et souffrant d’hypercholestérolémie. Il peut arriver que des individus exempts de toute maladies décrites ci-dessous et âgées de moins de 50 ans présentent une leucopathie. Dans ce cas, le diagnostic s’orientera vers une maladie génétique de type leucodystrophie, également appelé leuco-encéphalopathie génétique et qui regroupe des maladies héréditaires caractérisées par une affection de la substance blanche » http://www.neuromedia.ca/leucopathie-vasculaire/ Vous évoquez un grade sans plus de précision. Il s’agit peut-être de l’échelle de Fazekas, qui est une classification d'interprétation de certains signes de l'IRM utilisée par les radiologues. Dans un article de la revue Gériatrie et Psychologie Neuropsychiatrie du Vieillissement (décembre 2011, vol.9 no 4) : Pathologie des petites artères cérébrales mise en évidence par l’IRM : un marqueur du vieillissement ? / Jean-Philippe Cottier, Myriam Edjlali, Marie-Agnès Gaillard, Florence Domengie, Ali Aljishi, Xavier Casals, Denis Herbreteau, Caroline Hommet., on peut lire : « La classification de Fazekas (figure 3) [14, 15] est l’une des plus utilisées en pratique clinique et en recherche. Elle distingue les atteintes périventriculaire, profonde et sous-corticale, et cote ces atteintes en fonction de leur étendue. » http://www.jle.com/fr/revues/gpn/e-docs/pathologie_des_petites_arteres_cerebrales_mise_en_evidence_ par_lirm_un_marqueur_du_vieillissement__290664/article.phtml?tab=texte « Figure 3 Classification de la sévérité des lésions de LA en 3 grades selon l’échelle de Fazekas modifiée [14]. Lésions minimes (Grade 1) (A) : lésions solitaires de moins de 10 mm et/ou lésions groupées de moins de 20 mm de diamètre ; lésions modérées (grade 2) (B) : lésions solitaires de 10 à 20 mm, et aires hyperintenses reliées par des « ponts » ne dépassant pas 20 mm de diamètre ; lésions sévères (grade 3) (C) : lésions solitaires et aires confluentes hyperintenses de plus de 20 mm de diamètre. » http://www.jle.com/fr/revues/gpn/e-docs/pathologie_des_petites_arteres_cerebrales_mise_en_evidence _par_lirm_un_marqueur_du_vieillissement__290664/article.phtml?tab=images Nous attirons votre attention sur le fait que cet article peut ne pas s’appliquer au cas de votre mère. Nous vous le soumettons ici car il présente les définitions de l’échelle de Fazekas. Concernant la possibilité d’être atteint à la fois par une maladie du corps de Lewy et une leucopathie, nous vous proposons de parcourir une Communication scientifique de l’Académie nationale de médecine (séance du 21février 2012) : Une démence fréquente : la démence à corps de Lewy / Vincent de la Sayette, Fausto Viader, Françoise Chapon. « […] L’IRM cérébrale dont la réalisation en l’absence de contre-indication doit être systématique, n’apporte pas non plus de réel argument diagnostique. Elle permet surtout de vérifier l’absence d’atrophie hippocampique et pariéto-temporo-occipitale ou frontale habituelles respectivement dans la MA et la démence fronto-temporale ; les lésions vasculaires, qu’elles soient diffuses (leucopathie) ou focales, ne sont pas non plus fréquentes contrairement à la MA [maladie d’Alzheimer]. […] » http://www.academie-medecine.fr/une-demence-frequente-la-demence-a-corps-de-lewy/ Il semble donc que cette présence des deux pathologies, si elles sont avérées l’une et l’autre, soit assez exceptionnelle. En tant que documentalistes, nous ne pouvons aller plus loin dans notre réponse et vous conseillons d’interroger l’équipe soignante qui s’occupe de votre mère et qui pourra certainement vous apporter des éléments d’information plus précis. Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé. L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.Service Question-santé NB : Nous vous remercions d'avoir autorisé la publication de votre question. Vous pourrez la retrouver dans les pages de la Cité de la santé (les questions-réponses sont classées par dates) Avez-vous trouvé cette réponse utile ? 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