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Effets antenne relais sur la santé

Question

Bonjour, Je souhaite acheter une maison très proche d'une antenne relais. Ayant fait des études en biologie, il me semble que les impacts sur nos cellules existent. Pourriez-vous m'en dire plus svp? Avez-vous des données à me donner ? Merci. Cordialement

Réponse

Bonjour,

Vous vous interrogez sur l’innocuité des antennes relais car vous souhaitez acheter une maison proche d’une de ces antennes. Vous vous intéressez tout particulièrement aux éventuels effets sur les cellules humaines.

La dangerosité ou non des antennes relais est une question controversée. En tant que documentalistes, nous pouvons vous apporter les différents arguments et conclusions des uns et des autres, afin de vous permettre de vous forger votre propre opinion.

Articles ne trouvant pas d’effets nocifs pour la santé aux antennes relais  - Séance du 1er décembre 2009 de l’Académie nationale de médecine : Réduire l’exposition aux ondes des antennes-relais n’est pas justifié scientifiquement

[…]
- il ne semble pas exister d’effet inducteur non thermique des radiofréquences sur l’apoptose cellulaire, en particulier pour les cellules d’origine cérébrale (page 170)
[…]
- ils n’ont pas d’effet délétère sur les cellules du système immunitaire (page 177) ;
[…]
- à ce jour, aucun mécanisme d’interaction onde-cellule n’a été identifié (page 25) ; […]

http://www.academie-medecine.fr/reduire-lexposition-aux-ondes-des-antennes-relais-nest-pas-justifie-scientifiquement/
(Bulletin Académie Nationale Médecine, 2009, 193, no 9, 2127-2130)

- Radiofréquences (RFID, téléphonie mobile) et cancer / cancer-environnement.fr (site édité par le Centre Léon Bérard, Centre de lutte contre le cancer, établissement privé lyonnais à intérêt collectif)

[…]
Les données issues de la recherche expérimentale disponibles n’indiquent pas d’effets sanitaires à court terme ni à long terme de l’exposition aux RF [radiofréquences]. Les RF n'exercent ni effet perturbateur sur les grandes fonctions cellulaires, ni stress sur les cellules. Elles n’auraient pas non plus d'effet génotoxique à court ou à long terme, ou mutagène.
[…]
S’agissant des antennes relais, aucune étude n’indique de façon probante l’existence d’une augmentation de l’incidence des cancers à proximité d’une antenne. Deux études indiquent une association entre certains troubles ressentis par les participants et leur exposition aux radiofréquences émises par les antennes-relais, mais leur interprétation est sujette à caution. Trois études ne montrent pas d'association entre les symptômes ressentis par les participants et leur exposition aux radiofréquences, et deux de ces études indiquent que certains symptômes ressentis sont significativement liés à la perception du risque ou à l'attribution des symptômes ressentis aux stations de base de téléphonie mobile (effet « nocebo »). La question des effets des antennes-relais de téléphonie mobile sur les symptômes rapportés reste ouverte et nécessite des études approfondies avec des effectifs suffisants et des protocoles de qualité.
[…]  (mise à jour 9 juin 2020)

https://www.cancer-environnement.fr/228-Champs-electromagnetiques.ce.aspx

Articles indiquant un effet nocif  - Projet d’installation d’une antenne-relais sur le toit d’un immeuble / Association Robin des toits

[…]
Sur le plan sanitaire
 
- Des milliers d’études nous renseignent sur le danger des ondes de la téléphonie mobile (voir en PJ un condensé des effets et des références scientifiques) ;
- Les pouvoirs publics, sous la pression des opérateurs, affichent un vrai déni des risques pour la santé ;
- Les normes précisant les Valeurs Limites d’Exposition (VLE) en France, sont particulièrement élevées. Elles ne tiennent compte que des effets thermiques, et nient les effets biologiques, en particulier au niveau de la cellule ;
- Même l’agence nationale « Santé Publique France » admet désormais une aggravation du risque de certains cancers (dont le glioblastome), notamment chez les enfants, pour des expositions, même à des valeurs assez modérées, aux ondes électromagnétiques artificielles, lesquelles sont classées cancérogènes possibles par le CIRC-OMS (27 mai 2011).

https://www.robindestoits.org/PROJET-D-INSTALLATION-D-UNE-ANTENNE-RELAIS-SUR-LE-TOIT-D-UN-IMMEUBLE_a2883.html

- Communiqué de Presse – Ondes et tumeurs, des preuves évidentes chez l’animal selon le NTP [Programme National de Toxicologie américain] 02/11/2018

[…]
 Après dix années d’études, 30 millions de dollars dépensés, et un processus robuste d’évaluation des résultats par des experts extérieurs, le NTP américain rend aujourd’hui ses conclusions définitives sur une étude dont l’objet était d’établir ou non un lien de causalité entre exposition aux ondes et cancer. Et elles sont sans appel : chez les rats mâles, l’apparition de tumeurs au niveau du coeur est reliée à l’exposition aux ondes 2 G et 3 G, et certaines preuves sont relevées concernant les tumeurs cérébrales et des glandes surrénales.
[…]
Faut-il rappeler que les résultats que vient de publier le NTP arrivent en complément de tout un corpus de récentes études, encore non intégrées dans les expertises d’évaluation du risque, comme par exemple l’étude Lerchl de 2015 confirmant le rôle de promotion des tumeurs chez la souris à des niveaux inférieurs aux valeurs limites, ou encore cette étude épidémiologique indienne parue en novembre 2017, montrant des dommages à l’ADN chez les riverains d’antennes à des niveaux d’exposition rencontrés usuellement dans l’environnement, notamment en milieu urbain. […]

http://www.reseau-environnement-sante.fr/communique-de-presse-ondes-et-tumeurs-des-preuves-evidentes-chez-lanimal-selon-le-ntp/

Articles plus nuancés

- Radiofréquences et santé : Mise à jour de l’expertise : Avis de l’Anses, Rapport d’expertise collective. Octobre 2013

[…]
Effets non cancérogènes sur le système nerveux central (SNC)
Recherche de mécanismes de neurotoxicité
Dans les conditions expérimentales testées dans les études mécanistiques sur le SNC (in vitro, in vivo ou cliniques), aucun effet neurotoxique d’une exposition aux radiofréquences n’a été mis en évidence sur :
- la réponse cellulaire dans le cerveau :

  • aucune modification de l’expression de différentes protéines de choc thermique, que ce soit in vitro ou in vivo ; aucun effet sur la plasticité cérébrale ;
  • aucun effet délétère de type stress oxydant incluant les protéines de choc thermique, à la fois in vitro et in vivo, que ce soit pour une durée d’exposition aiguë ou semi-chronique/chronique8 (Arendash et al. montrent même qu’une exposition chronique aux radiofréquences pourrait avoir un effet bénéfique sur divers marqueurs de stress oxydant, effet en lien notamment avec l’amélioration de la fonction mitochondriale et des performances cognitives chez certaines souris) ;
  • aucun effet sur l’autophagie (système de dégradation des cellules) impliquant des protéines chaperonnes après une exposition aiguë (sur la base d’une seule étude in vitro) ;
  • aucun effet in vitro sur la mort cellulaire (apoptose) ;
  • aucun effet sur l’inflammation (marqueurs d’activation gliale ou production de cytokines pro-inflammatoire) après exposition aiguë ; (p.8)

[…]
Toutefois, ont été observés, suite à une exposition aux radiofréquences :
- des effets différents sur la mort cellulaire neuronale en fonction du type d’étude (in vitro ou in vivo) : une modification (augmentation ou diminution) du nombre total de neurones et une augmentation des cellules en apoptose après une exposition chronique in vivo (dans un nombre limité d’études)

https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2011sa0150Ra.pdf

- Radiofréquences et santé / J. Fite, J.-F. Doré, M. Hours, O. Merckel. - Archives des Maladies Professionnelles et de l'Environnement (Volume 76, numéro 3, pages 284-290, juin 2015)

[…]
Effets des radiofréquences sur la santé : que savons-nous ?
Le rapport d’expertise produit par le groupe de travail « Radiofréquences et santé », installé par l’ANSES en 2011, recense un peu plus de 300 articles scientifiques originaux publiés entre avril 2009 et décembre 2012. Ces articles ont été analysés pour mettre à jour la précédente expertise de l’Agence [3] et évaluer les effets des radiofréquences sur la santé. Les éléments présentés ci-après sont directement issus des conclusions du rapport d’expertise et de l’avis publié par l’ANSES le 15 octobre 2013 [4].
- Effets biologiques
Parmi les études in vitro et in vivo s’intéressant aux effets biologiques des radiofréquences analysées par le groupe de travail de l’ANSES (2011–2014), de nombreuses études bien menées ne montrent pas d’effet (sur la réponse cellulaire dans le cerveau, la transcription des protéines ou la mutagenèse par exemple). Les effets biologiques sont des changements d’ordres biochimique, physiologique ou comportemental qui sont induits dans une cellule, un tissu ou un organisme en réponse à une stimulation extérieure. Un effet biologique, habituellement réversible, se situe dans les limites de la régulation interne de l’organisme (homéostasie).
Toutefois, quelques études montrent des effets biochimiques, dont la plupart (la génotoxicité par exemple) semble transitoire ou correspondre à une variation biologique normale, démontrant une capacité de réparation ou de rétablissement de l’homéostasie des systèmes biologiques.
Certaines études suggèrent également des effets biochimiques dans des voies encore peu étudiées pour l’instant, et dont les résultats doivent être validés (stress oxydant sur l’ADN mitochondrial, co-cancérogénicité, etc.) [5, 6]. Par ailleurs, la question de la modulation du signal se pose, dans la mesure où les effets signalés le sont plus fréquemment en présence de systèmes d’exposition modulés qu’avec des systèmes d’exposition sans modulation.
En outre, une étude montre une augmentation du nombre de périodes de sommeil paradoxal chez le rat [7] et des modifications physiologiques (modification de l’EEG) ont été observées sur le sommeil chez l’homme [8, 9, 10]. Cependant, ces modifications ne s’accompagnent ni de modifications subjectives du sommeil, ni de perturbations des tâches cognitives associées aux enregistrements polysomnographiques. Les conclusions de l’expertise suggèrent qu’il s’agit vraisemblablement d’un effet sans conséquences pathologiques à court terme [4].
Des modifications physiologiques ont également été observées sur le débit sanguin cérébral et/ou le métabolisme énergétique cérébral [11, 12, 13]. Si l’un et l’autre semblent varier (augmenter ou diminuer) avec une exposition aux radiofréquences, les résultats sont discordants, voire contradictoires en fonction des différentes techniques utilisées pour les mesurer. Ces variations peuvent être considérées, comme signalé dans plusieurs publications, comme s’inscrivant dans les limites des fluctuations physiologiques.
L’observation d’un effet biologique, a fortiori en conditions expérimentales, ne signifie pas forcément qu’il entraîne un dommage et encore moins qu’il se traduise par un effet sur la santé. Le corps humain est soumis en permanence à un ensemble de stimuli internes et externes et un effet biologique peut manifester simplement la réponse adaptative normale de la cellule, du tissu ou de l’organisme à cette stimulation.
Selon l’ANSES, des recherches complémentaires sont encore nécessaires pour investiguer s’il existe des situations d’exposition où la réponse adaptative de la cellule, du tissu, ou de l’organisme à leur stimulation par les radiofréquences (RF) est dépassée, ce qui pourrait générer des lésions définitives, responsables d’effets sanitaires [4]. À noter qu’un effet sanitaire n’intervient que lorsque les effets biologiques dépassent les limites d’adaptation du système biologique considéré. Il sort du cadre des réponses adaptatives physiologiques, de l’homéostasie, sous l’action de l’agent extérieur.[…]

https://www.em-consulte.com/article/981265/article/radiofrequences-et-sante

- Antennes-relais de téléphonie mobile (brochure institutionnelle) Janvier 2017

[…]
Des interrogations subsistent sur d’éventuels effets à long terme pour des utilisateurs intensifs de téléphones mobiles, dont l’usage conduit à des niveaux d’exposition très nettement supérieurs à ceux qui sont constatés à proximité des antennes-relais. C’est la raison pour laquelle les champs électromagnétiques radiofréquences ont été classés, en mai 2011, par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) en « peut-être cancérogène », en raison d’un nombre très limité de données suggérant un effet cancérogène chez l’homme et de résultats insuffisants chez l’animal de laboratoire, rejoignant en cela l’avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), publié en 2009 et mis à jour en 2013.Les conclusions de l’évaluation des risques ne mettent pas en évidence d’effets sanitaires avérés. Certaines publications évoquent néanmoins une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones portables. Les conclusions de l’expertise sont donc en cohérence avec le classement proposé par le CIRC. Par ailleurs, l’expertise fait apparaître, avec des niveaux de preuve limités, différents effets biologiques chez l’Homme ou chez l’animal : ils peuvent concerner le sommeil, la fertilité mâle ou encore les performances cognitives. Des effets biologiques, correspondant à des changements généralement réversibles dans le fonctionnement interne de l’organisme, peuvent ainsi être observés. Néanmoins, les experts de l’Agence n’ont pu établir un lien de causalité entre les effets biologiques décrits sur des modèles cellulaires, animaux ou chez l’Homme et d’éventuels effets sanitaires qui en résulteraient. […]

http://www.radiofrequences.gouv.fr/IMG/pdf/antennes-relais_fiche_web_-3-2.pdf

Nous espérons que ces divers documents vous permettront de vous faire une opinion sur ce sujet très polémique et sur lequel les scientifiques n’ont pas encore apporté de réponse claire.

Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.Service Questions-santé

NB : Nous vous remercions d'avoir autorisé la publication de votre question. Vous pourrez la retrouver dans les pages de la Cité de la santé  (les questions-réponses sont classées par dates)

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