Dans le domaine musical, la tessiture, également appelée registre, est l'ensemble continu des notes qui peuvent être émises par une voix, de façon homogène : même volume, même qualité de timbre et d'harmoniques. La technique vocale peut permettre d'augmenter cette tessiture.

Soprano

Deux octaves* au dessus du do3, comparable au violon

La plus aiguë des voix féminines. A l'opéra, le rôle de l'héroïne est souvent chanté par une soprano.

Quelques sopranos célèbres :
Térésa Berganza, Géori Boué, Montserrat Caballé, Maria Callas, Régine Crespin, Natalie Dessay, Christane Eda-Pierre, Renée Fleming, Véronique Gens, Edita Grubérova, Barbara Hendricks, Sumi Jo, Victoria de Los Angeles, Nellie Melba, Jessye Normann, Patricia Petibon, Lily Pons, Jane Rhodes, Katia Ricciarelli, Mado Robin, Elisabeth Schwarzkopf, Joan Sutherland, Renata Tebaldi, Kiri Te Kanawa, Anna Tomawa-Sintow, Sylvie Valayre, Ninon Vallin…. Emma Calvé, Birgit Nilson, Irène Joachim, Mady Mesplé...

Mezzo-soprano

Du la2 au la4, comparable au hautbois

Également appelé mezzo, c'est la voix féminine de timbre moyen. Elle possède une voix plus grave et plus chaleureuse que la soprano, à la fois légère et capable d'une grande richesse d'expression. Une grande partie du répertoire français est écrite pour elle. Elle personnifie les rôles de femmes d'âge mûr, de mères, de traîtresses, d'héroïnes séduisantes, et parfois même de jeunes garçons (comme Hansel).

Quelques mezzos célèbres : Cecilia Bartoli, Cathy Berberian, Galina Borisova, Grace Bumbry, Nadine Denize, Louise Dugazon, Brigitte Fassbaender, Marilyn Horne, Maria Malibran, Béatrice Uria-Monzon, Anne-Sofie von Otter, Eva Randova, Pauline Viardot... Janet Baker, Hélène Bouvier, Viorica Cortez, Rita Gorr, Esther Lamandier, Solange Michel, Jocelyne Taillon....
 

Contralto

Du fa2 au fa4 comparable à la clarinette

La plus grave et la plus rare des voix féminines, au timbre noble, chaud et généreux. Elle chante souvent les rôles de femmes âgées ou des rôles très particuliers (sorcières, gitanes). Elle est dite alto quand la femme chante non plus en soliste mais avec un chœur.

Quelques contraltos célèbres : Marian Anderson, Janet Baker, Kathleen Ferrier, Maureen Forrester, Marie-Nicole Lemieux, Nathalie Stutzmann, Jocelyne Taillon, Carolyn Watkinson…

Contre-ténor

Dans la 5ème octave*. A l'origine ténor ou baryton, ils sont appelés "sopraniste" ou "altiste"

La voix excessivement aiguë atteint des hauteurs inégalées avec une grande légèreté et une voix de tête fondue dans la voix de poitrine. Les vrais contre-ténors sont rares. Ils utilisent la voix de fausset, chantent dans le baroque italien, surtout dans la musique religieuse ou dans les seconds rôles d'opéra (et un peu la musique contemporaine), tout ou partie en voix de tête.

Quelques contre-ténors célèbres : James Bowman, David Daniels, Paul Esswood, Alfred Deller, Philippe Jaroussky, Andreas Scholl, Max-Emmanuel Cencic, Klaus Nomi…

Haute-contre

Technique particulière : faire vibrer les cordes vocales sur une seule partie de leur longueur. Il en résulte un timbre sans vibrato.

Leur voix atteint des hauteurs inégalées. Ils sont des ténors aigus, avec un timbre assez doux. Ils utilisent la voix mixte du répertoire baroque français. Ils chantent tout ou partie en voix de tête et jouent le rôle des héros de la tragédie lyrique française des XVIIe et XVIIIe siècle (opéras et musiques religieuse).

Quelques voix de Haute-contre : James Oxley ; Jean-François Lombard ; Rodrigo del Pozo ; Jean-Paul Fouchécourt ; Gilles Ragon ; Gérard Lesne ; Louis Devos; George Elden ; Michael Goldthorpe ; Guy de Mey ; John Elwes ; Howard Crook ; Gilles Ragon ; Mark Padmore ; Paul Agnew ; François-Nicolas Geslot ; Cyril Auvity …

Ténor

Du si1 au si3, dans la 4ème octave*, comparable à la trompette

La plus aiguë des voix masculines, une voix riche, puissante et agile, et une capacité incroyable dans les aigus. Le ténor joue souvent le rôle du héros ou de l'amoureux.

Deux catégories :

  • Ténor léger : c'est la voix d'homme la plus aiguë, à l'exception des voix de haute-contre. Les ténors ont un timbre clair, des vocalises faciles dans l'aigu. Ils se rencontrent souvent dans le répertoire français.
  • Ténor lyrique : il est doté d'un timbre plus riche que le ténor léger et privilégie lui aussi la beauté de la ligne vocale sur l'intensité dramatique. C'est la voix de l'amoureux romantique.

Quelques ténors célèbres : Roberto Alagna, Marcelo Alvarez, Carlo Bergonzi, Enrico Caruso, Mario del Monaco, Placido Domingo, Juan-Diego Flores, Nicolaï Gedda, Jonas Kauffmann, José Luccioni, Luciano Pavarotti, Georges Thill, Alain Vanzo, Rolando Villazón… Louis Devos, Helmut Krebs, Tito Schipa, Peter Schreier, Michel Sénéchal...

Baryton

Du sol1 au sol3, dans la 3ème octave* même s'il s'étend au second et au quatrième, semblable à un cor

Type de voix masculine dont la tessiture est moyennement grave. Elle se situe au milieu de l'échelle vocale masculine. Dans l'opéra-comique, le baryton interprète souvent le meneur de bal, tandis que dans les œuvres tragiques, il joue plutôt le rôle du méchant.

Deux catégories :

  • celle de baryton à la voix chaude, prenante, parfois suave.
  • celle de baryton-basse plus grave, associant la chaleur et la puissance du timbre de baryton à la profondeur et au caractère solennel de la voix de basse. Le baryton-basse ne chante pas les extrêmes, ni l'aigu du baryton, ni le grave de la basse. Il reste dans le médium.

Le baryton est aussi très célèbre dans le rock : Elvis Presley pouvait aussi monter dans le registre aigu et faire des notes que même un ténor débutant aurait pu envier.

Quelques barytons célèbres : Gabriel Bacquier, Michel Dens, Dietrich-Fischer Dieskau, Alain Fondary, Nicolaï Ghiaurov, Tito Gobbi, Robert Massart, Laurent Naouri, Gino Quilico, Ruggero Raimondi, Gérard Souzay, Bryn Terfel (baryton-basse), José Van Dam (baryton-basse)… Georges London, Charles Panzéra, Camille Maurane, Feodorr Chaliapine, Philippe Huttenlocher...

Basse

Du mi1 au mi3, puissance énorme dans la 3ème et 4ème octave ; voix profonde dans la 2ème : une octave difficile pour les hommes. Comparable au trombone ou au basson.

Leur voix puissante semble résonner depuis le plus profond d'une caverne. C’est la plus grave des voix masculines. A l'opéra, les voix graves comme celle-ci sont souvent associées à la maturité, la sagesse. En général, dans l'opéra-comique, le basse joue le rôle de personnages âgés et farceurs. 

Il y a deux catégories de basse :

  • basse chantante : C'est une voix aux aigus développés et capables d'un chant lyrique voire suave.
  • basse profonde ou basse noble. C'est la tessiture masculine la plus grave. Elle est courante notamment dans le répertoire russe. Sa voix solennelle et sépulcrale la désigne parfaitement pour des rôles de revenants, de personnages empreints de solennité ou très âgés.

Quelques basses célèbres : Jules Bastin, Paata Burchuladze, Paul Cabanel, Feodor Chaliapine, Boris Christoff, Xavier Depraz, Nicolaï Ghiaurov, Hans Hotter, Tom Krause, Maxim Mikhaïlov, Kurt Moll, René Pape, Samuel Ramey, Paul Robeson, Michel Roux, Matti Salminen….
Les Choeurs de l'Armée rouge avec Nicolaï Ghiaurov, Alexandre Kipnis, Ivan Petrov et Boris Christoff, mais il existe aussi de très bonnes basses en Europe de l'ouest et notamment en France avec Jacques Mars, Paul Cabanel, Xaviez Depraz ou encore, dans un répertoire plus "variétés", Ivan Rebroff.

Tessitures extraordinaires 

Ces voix  sont exceptionnelles par leur capacité à atteindre des notes inaccessibles au commun des mortels (trop aiguës ou trop graves), ou par leur large tessiture (couvrant de nombreuses octaves).

Le très renommé basse américain du XXème siècle, John Daniel Sumner, chanteur de gospel, détint pendant de nombreuses années le record de la note la plus grave jamais chantée par un être humain (soit le do1, de 32hz !).

Plus actuel, voire plus grave, Tim Storms, membre du groupe a capella "The Rescue" ; Yvan Rebroff : tessiture de plus de 4 octaves ; Yma Sumac : tessiture de 4 octaves et demi.

Castrat 

Un castrat était un chanteur de sexe masculin ayant subi la castration avant sa puberté, dans le but de conserver le registre aigu de sa voix enfantine, tout en bénéficiant du volume sonore produit par la capacité thoracique d'un adulte (source : Wikipédia).

L'absence de sécrétion de testostérone empêchait la mue vocale. Le larynx ne descendait pas et restait ainsi proche des cavités de résonance, contrairement à l'homme ou à la femme, quoiqu'à un degré moindre pour celle-ci.

Cette position, ainsi que l'absence de la pomme d’Adam, donnait à la voix davantage de clarté et joue sur la brillance des harmoniques. L'entraînement permettait au castrat de développer la musculature des cordes vocales ainsi que la cage thoracique pour obtenir une voix plus puissante.

Castrats célèbres :

• Baldassare Ferri (1610-1680)
• Atto Melani (1626-1714)
• Giovanni Grossi dit Siface (1653-1697)
• Francisco Pistocchi (1659-1726)
• Nicolò Grimaldi dit Nicolini (1673-1732), créateur du Rinaldo de Haendel
• Antonio Bernacchi (1685-1756)
• Francesco Bernardi dit Senesino (?-1759), chanteur pour Haendel dans les années 1720.
• Giovanni Carestini (v.1704-1760), chanteur pour Vinci puis pour Haendel en 1734-1735.
• Carlo Broschi dit Farinelli (1705-1782), chanteur pour Porpora, Vinci et Hasse.
• Domenico Annibali, dit Domenichino (1705 - 1779), chanta pour Haendel et Hasse
• Gaetano Majorano dit Caffarelli (1710-1783), chanteur pour Porpora, Hasse, Pergolesi et Haendel en 1737-1738.
• Felice Salimbeni (1712-1752), chanteur pour Porpora, Graun et Jommelli.
• Gioacchino Conti dit Gizziello (1714-1761), chante notamment pour Haendel en 1735-1737.
• Mariano Nicolini dit Marianino (c. 1715–58), chante pour Vivaldi, Giacomelli et Pergolesi.
• Manzuoli, Giovanni (1720 - 1782), chante pour Vivaldi, Leo et Mozart.
• Antoine Albanèse (1729 ou 1731-1800)
• Gaetano Guadagni (1729-1792), créateur du rôle titre de l'Orfeo de Gluck
• Girolamo Crescentini (1762-1846).
• Venanzio Rauzzini ( 1746-1810), créateur du motet Exsultate, jubilate de W.A. Mozart
• Giovanni Velluti (1780-1861), créateur de Il crociato in Egitto de Meyerbeer, et de Aureliano in Palmira de Rossini.
• Alessandro Moreschi (1858-1922), le seul castrat pour lequel on dispose d'enregistrements, réalisés en 1902-1904

 

* En musique, une octave est l’intervalle séparant deux notes de même nom. Divisée en plusieurs sous-intervalles, elle permet de définir les gammes. Une octave ascendante, vers l'aigu, correspond à une division par deux de la longueur d'une corde ou d'un tuyau vibrant dans un instrument de musique. (source : Wikipedia)