Janvier 2017

60% des espèces de primates sont aujourd’hui menacées d’extinction ! C’est la triste nouvelle que révèle une étude menée par 31 primatologues de différents pays qui avertissent que si rien n'est fait pour les sauvegarder, ils auront disparu d'ici 25 à 50 ans. Comment en sommes-nous arrivés là et quelles actions devraient être prises pour stopper cette funeste disparition ?

Nous aussi sommes des primates !

Les primates sont des mammifères qui regroupent petits singes et grands singes, aussi  appelés grands anthropoïdes. Tout comme nous, ils ont la particularité d’avoir des mains avec cinq doigts dont le pouce que l'on dit "opposable" permet de saisir des objets. Ils possèdent un grand cerveau par rapport aux autres mammifères. Ils sont aussi très agiles dans les arbres grâce à leurs bras longs et forts, et sont capables de marcher debout.

Tout comme nous, ils possèdent 32 dents et sont omnivores : leur régime est fait de fruits, d’insectes et de petits animaux. Ils se reproduisent de manière semblable à la nôtre, tant par l’accouplement que par la naissance d’un seul petit, qui passe de 5 à 9 mois dans le ventre de sa mère et reste avec elle pendant plusieurs années pour parachever son éducation. Les grands singes ont encore plus de points communs avec nous : ils se servent d’outils, connaissent les plantes qui peuvent les soigner, et sont capables d’apprendre un langage.

Les primates – dont les êtres humains font partie - ne sont malheureusement pas les seules espèces à être menacées d’extinction, mais ils sont si proches de nous que nous ne pouvons rester indifférents !

Nous sommes la cause de leur disparition !

À la différence des êtres humains installés sur tous les continents et pouvant vivre sous tous les climats, les primates se concentrent dans les régions équatoriales, tropicales et subtropicales des continents américain, africain et asiatique. Depuis la fin des années 1960, nous, les êtres humains, en voulant toujours exploiter davantage de ressources naturelles, détruisons leurs habitats : forêts tropicales humides, mangroves, savanes, bois tempérés, prairies et même déserts !

Cette importante déforestation est due principalement à l’extension de l’agriculture industrielle qui fait table rase de la biodiversité des forêts millénaires. Celles-ci sont remplacées par des plantations uniformes de palmiers à huile ou de caoutchouc, traversées par des routes pour le transport de matières premières, les privant ainsi de nourriture et d’abris pour se reproduire et vivre en toute tranquillité.  

L’habitat des primates souffre également de bien d’autres pressions exercées par les humains. On compte notamment :

  • l'exploitation forestière pour la vente de bois tropicaux ;
  • les forages miniers, pétroliers et gaziers ;
  • la chasse et le braconnage pour consommation de viande de brousse ;
  • ou encore le commerce illégal de primates revendus comme animaux de compagnie ;
  • les maladies comme le virus Ebola qui déciment des populations entières de gorilles ;
  • les guerres et conflits, responsables de la disparition des bonobos dans certains pays d’Afrique.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, s’ajoute le changement climatique, qui en modifiant les températures et les précipitations, perturbe les cycles de vie de la faune et de la flore.

Ce qu’il est urgent de faire pour sauvegarder les primates

La protection des primates passe tout d’abord par la protection de leur habitat. Il est donc impératif que les États décident de créer des parcs nationaux, qui sont d’immenses territoires où la faune et la flore sont préservées, soit en y interdisant toute exploitation des ressources naturelles, soit en les contrôlant pour une exploitation intelligente et durable.

La chasse doit aussi faire l’objet de contrôles plus stricts et de sanctions pouvant être assurés par une présence massive de gardes forestiers formés. Le tourisme, peut être repensé en éco-tourisme, plus responsable et créateur de revenus et d’emplois pour les populations locales.

Il est en effet impératif de sensibiliser les politiques et les habitants qui vivent dans les mêmes zones que les primates. Ces populations humaines, souvent confrontées à la pauvreté et dont la croissance est rapide, doivent prendre conscience qu'il s'agit de leurs richesses et qu'ils doivent défendre leur patrimoine.

Nous qui vivons dans les pays riches, qui avons accès à l’information et connaissons la valeur inestimable de cette biodiversité qui fait la richesse et la beauté de notre planète, avons aussi un rôle à jouer pour aider les pays pauvres à protéger l'ensemble de ces écosystèmes. Si nous ne le faisons pas, la Terre ne comptera plus de singes dans une trentaine d’années. Nous aurons alors perdu à jamais nos lointains cousins…

Pour aller plus loin…

Un article du Radis vert, rédigé à partir des sources suivantes :

Lemonde.fr ; journaldelenvironnement.net ; actu-environnement.com ; huffingtonpost.fr ; hominides.com ; wikipedia.org