Malgré sa mise en boîte par la main de l’homme, le feu, tel un être vivant qui naît, se déplace, mange, grossit et meurt,  reste autonome. Lorsqu’il échappe à tout contrôle, il se transforme en incendie qui ravage tout sur son passage.

Cette troisième partie de l’exposition traite du feu hors de contrôle et des moyens  pour prévenir, s’en protéger et lutter contre les incendies.

Pour mieux combattre un incendie, les chercheurs, pompiers et autres professionnels étudient le comportement des flammes et des fumées. Ils s’intéressent aux modes de propagation des feux urbains et de forêt et à chacune de leurs phases : inflammation, croissance et décroissance.

L’exposition permet de comprendre comment l’eau, principal outil de lutte, parvient à éteindre un feu par refroidissement : en passant de l’état liquide à l’état gazeux ; par étouffement : l’eau isole le combustible de l’oxygène de l’air ; ou par inertage, lorsque la vapeur d’eau remplace l’air.

Elle montre comment la recherche s’appuie sur l’analyse d’incendies passés pour en tirer des leçons et mieux prévenir, s’en  protéger et lutter . Elle donne à voir l’équipement, les outils, les techniques développés dans le domaine de la sécurité et l’ingénierie incendie.

Face au feu destructeur et au danger des fumées qui tuent souvent plus que les flammes, il faut aussi savoir prévenir, contenir et protéger. C’est pourquoi, une part de l’exposition est consacrée à l’explication des gestes et des conduites à tenir en cas d’incendie.

Dans cette partie de l’exposition, ne manquez pas :

  • « Se protéger en cas de fumées » : expérience engageant le corps où le visiteur est invité à traverser une pièce enfumée
  • « Investigation post-incendie » : jeu-enquête multimédia associé au décor d’une cuisine brûlée (storytelling : brûlage fait pour l’exposition en collaboration avec les pompier de Paris et le Laboratoire central de la préfecture de police)
  • « Que faire en cas d’incendie ? » : porte à ouvrir ? surtout pas !
  • « Eteindre avec l’eau » : Lance à eau + multimédia
  • « Dans la peau d’un pompier » : tenues feu à essayer

Une des vidéos de l'exposition

Marta face aux incendies de forêt (4 minutes)Réalisation : Marta Nascimento - Production : Narrative
Je m'appelle Marta Miralles. Je suis pompier en Catalogne. Ma tâche, c'est de combattre les incendies et notamment les feux de forêt.
Le plus important pour un pompier, c'est savoir travailler en équipe. Une seule personne ne peut rien faire face à une telle urgence, c'est un travail d'équipe. Je pense que c'est la qualité principale qu'un pompier doit avoir.

Être pompier est un métier, et non pas un sport. Il entre en scène quand il n'y a plus personne. Par définition, c'est un métier qui comporte un risque. On ne peut pas éliminer le feu sans éliminer la nature, et du coup, nous avons été amenés à cohabiter avec lui. Il a fallu comprendre comment il agit, comment il pense, comment les changements dans l'environnement modifient son comportement. Comment l'utiliser aussi, car il y aura toujours des incendies.

Les bergers ont toujours utilisé le feu. Mais au XXe siècle, nous avons commencé à mettre des technologies partout. Nous avons tourné le dos à tous les outils anciens, pour garder seulement les camions,l'eau, les cartes,les ordinateurs, les satellites, toute cette technologie. Or, nous devons admettre qu'il est toujours là, et qu'il sera toujours là, dans nos paysages, et nous revenons au point de départ.

Imaginez-vous face à un feu de forêt. Avec des flammes de 10 mètres,la lance ne sert à rien. Mais ce qu'on peut faire pour l'éteindre, c'est de se placer à distance et d'allumer un autre feu. Ce petit feu élimine la végétation, autrement dit le combustible. Quand le feu principal arrive, il n'y a plus de combustible. C'est une des bases du contre-feu, priver l'incendie de son combustible.

On peut aussi combattre un incendie avec un feu d'une telle intensité qu'il consume tout l'air de sorte à étouffer le feu initial. Cette technique est plus complexe.

Au XXe siècle, les gens quittent la campagne, le métier de berger disparaît. Avant, les gens ramassaient du bois, et les bergers n'avaient pas autant d'animaux dans les étables, ils les élevaient en plein air et les bêtes mangeaient la végétation, éliminant ainsi le combustible. Puis tout le monde s'est installé en ville et la nature a peu à peu repris le dessus.

Quand un feu se déclare de nos jours, il peut se propager avec plus d'intensité et brûler une plus grande surface car il ne se heurte à aucun obstacle.

Nous sommes ici au QG des pompiers de la Catalogne. Dans la salle centrale, on coordonne les moyens. On apporte un soutien à ceux qui sont chargés de combattre le feu.

Les incendies sont de plus en plus vastes, de plus en plus intenses, et nous ne pouvons pas les combattre
de n'importe quel endroit. Si on veut venir à bout d'un incendie, il faut surtout décider où et quand on va intervenir.
Et si nous faisons ce travail, c'est pour venir à bout de l'incendie.

Il est important de savoir comment il va évoluer, d'anticiper. Si vous savez comment le feu va évoluer, vous avez une chance,de le vaincre.