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Rosita Isa, la vache à lait maternel vidéo, 5 min 32 s Réalisation : Alice Pouyat, Rebecca Martin - Production : Universcience 2013
Dans son enclos près de Buenos Aires, Rosita Isa n’est pas une génisse comme les autres.
"Rosita Isa, vache à lait maternel"

Narratrice.
-Rosita Isa est une génisse de 18 mois.
Avec son pelage fauve, elle ressemble aux Jersiais de sa race, mais cette vache bénéficie de soins très particuliers.
Carlos est chargé de s'en occuper.
Tous les jours, c'est lui qui la soigne et lui apporte à manger.
Carlos Lobato, assistant vétérinaire.
-Cette vache n'a jamais eu de contact avec d'autres animaux.
Elle n'a de contact avec aucune autre espèce.
Elle ne voit que les humains.
Narratrice.
-Rosita vit enfermée dans cet enclos où elle est surveillée 24 heures sur 24.
Quand Carlos s'en va, il active un système d'alarme.
Carlos Lobato, assistant vétérinaire.
-Elle doit être surveillée en permanence car c'est presque un être humain.
C'est la seule au monde, il faut la protéger.
Narratrice.
-Rosita produit du lait qui ressemble au lait maternel.
Il contient deux précieuses protéines très abondantes chez la femme et presque absentes chez une vache ordinaire : la lactoferrine et le lysozyme.
Une première que l'on doit notamment à Nicolas Mucci, l'un des scientifiques qui a donné naissance à Rosita.
Nicolas Mucci, médecin chercheur en biotechnologie de la reproduction.
-Ces protéines sont importantes pour le système immunitaire car elles aident à prévenir les infections du système digestif et à absorber le fer.
Le but n'est pas de remplacer l'allaitement, mais d'offrir un complément aux enfants qui sont privés de leur mère ou dont la mère ne peut pas allaiter.
Narratrice.
-Mais comment cette étrange créature a-t-elle vu le jour ?
C'est à l'Institut national de technologie agricole argentin, au sud de Buenos Aires, que Rosita est née, un centre qui a déjà à son actif plusieurs clonages de plantes et d'animaux.
Nicolas Mucci, médecin chercheur en biotechnologie de la reproduction.
-D'un point de vue scientifique, la grande nouveauté de notre travail, c'est d'avoir réussi à implanter deux gènes humains en même temps dans une cellule animale.
Jusqu'ici, on avait réussi à transférer soit un seul gène, soit deux gènes séparément.
C'était plus risqué car ça mettait en danger la viabilité de la cellule.
Narratrice.
-Ce transfert de gène humain vers une cellule animale s'appelle la transgénèse, c'est la première étape.
Ensuite, intervient le clonage.
La cellule transgénique obtenue est implantée dans un ovocyte de vache donneuse conservé au chaud pendant 24 heures.
Les scientifiques vérifient que l'ovocyte est en bon état au microscope, avant de le nettoyer.
Glendas Rios, biologiste.
-Je commence par peler l'ovocyte, puis je le transmets à la personne qui va lui retirer son noyau et donc toute son information génétique.
Ce noyau, on le remplace par celui de la cellule donneuse, c'est-à-dire, dans le cas de Rosita, celui de la cellule transgénique qui contient les deux gènes humains.
Narratrice.
-Une opération délicate réalisée au micromanipulateur.
Une des aiguilles énuclée l'ovocyte, puis l'autre lui injecte la cellule transgénique.
Pour que leurs membranes se fusionnent bien, les scientifiques leur donnent ensuite une légère décharge électrique.
Glenda Rios, biologiste.
-Ce nouvel ovocyte est ensuite mis en culture dans des conditions proches de celles de l'utérus, avec très peu d'oxygène pendant 7 jours, jusqu'à ce qu'on obtienne un embryon apte à être implanté à une vache porteuse.
Narratrice.
-Cette mère porteuse a mis bas Rosita en juin 2011, née par césarienne, avec un poids deux fois supérieur à la normale Puis les scientifiques ont regardé si les protéines recherchées étaient bien présentes dans le lait de Rosita, avec un résultat positif.
Nicolas Mucci, médecin chercheur en biotechnologie de la reproduction.
-Quand Rosita a eu un an, nous lui avons injecté des hormones de croissance pour provoquer la lactation.
Cette stimulation hormonale a duré 15 jours, ce qui a permis de simuler la fin d'une gestation et un vêlage.
Au bout de 15 jours, Rosita avait des glandes mammaires similaires à celles d'une vache qui met bas.
Ainsi, elle a pu donner du lait.
Narratrice.
-Ces manipulations ont été applaudies en Argentine, un pays agricole qui mise très fort sur les biotechnologies.
La présidente elle-même a salué la naissance de Rosita.
Mais en Europe, la consommation d'animaux clonés fait débat.
Des associations soutenues par le Parlement européen s'inquiètent notamment du bien-être des animaux clonés, plus souvent malades ou malformés.
Et même en Argentine, le lait de Rosita n'est pas prêt d'être vendu au supermarché.
Toute une batterie de tests doit encore être effectuée pour voir s'il peut être bu sans danger pour la santé.

"Un reportage de Universcience.tv
réalisation
Alice Pouyat
Rebecca Martin
Rédaction en chef Universcience
Isabelle Bousquet
Production Universcience
Françoise Augier
Direction des programmes universcience.tv
alain Labouze
© Universcience 2012"
À propos des recherches sur l'embryon vidéo, 16 min 08 s Réalisation : Christian Buffet - Production : Universcience 2011 Jean Claude Ameisen, membre du CCNE, explique les enjeux des recherches sur l'embryon et de la loi de bioéthique.
À propos des recherches sur l'embryon Intervieweur, puis Jean-Claude Ameisen.
-Jean-Claude Ameisen, bonjour.
-Bonjour.
Intervieweur.
-Vous êtes professeur d'immunologie, membre du Comité consultatif national d'éthique et rapporteur du dernier avis du Comité concernant les recherches sur l'embryon humain, sujet controversé de la révision de la loi de bioéthique.
Quel est l'avis du Comité concernant les recherches sur l'embryon humain, depuis 1983 ?
Jean-Claude Ameisen, professeur en immunologie, membre du Comité consultatif national d'éthique.
-Ces questions étaient au cœur de sa réflexion car le Comité a été créé en 1983, quelques mois après la naissance d'Amandine, le premier bébé conçu par fécondation in vitro, donc une situation dans laquelle l'embryon est séparé, dans ses moments initiaux, du corps de la mère.
Donc, ça a posé une série de questions éthiques et a mené à la création du Comité.
Donc, ces questions concernant l'embryon, l'assistance médicale à la procréation, le diagnostic préimplantatoire ou prénatal, la recherche sur les cellules issues de l'embryon ont été au cœur des réflexions du Comité consultatif national d'éthique, depuis sa création, il y a 27 ans.
Le premier avis du Comité, le 22 mai 1984, est consacré à la recherche sur l'embryon.
Et il y a eu cinq autres avis consacrés spécifiquement à la question des recherches sur l'embryon in vitro et sur les cellules issues de l'embryon.
Chaque fois, le Comité a suivi la ligne de réflexion de son premier avis, il y a maintenant 27 ans, qui était de considérer qu'il n'y avait pas de définition valable pour l'embryon, que ce qu'il fallait penser, c'était une conduite de respect à son égard, sans qu'il soit nécessaire de définir un statut de l'embryon.
Puis il y avait cette définition, qui a beaucoup fait parler d'elle, de l'embryon comme "personne humaine potentielle", qui inscrivait l'embryon non pas dans ce que la biologie pouvait définir à un moment précoce où il est composé d'une centaine de cellules, mais il y a cette idée de devenir, de développement qui s'inscrit en plus.
C'est la condition même de la fécondation in vitro dans un projet parental, qui est une condition nécessaire à l'assistance médicale à la procréation.
Et le Comité a dit qu'à partir du moment où on avait créé des embryons surnuméraires, dès le début, qui avaient été cryopréservés depuis 1984, dans un souci d'éthique médicale...
Vous savez que le succès d'une fécondation in vitro et d'une implantation, c'est 20 % à peu près de naissances.
Donc, lorsqu'il y a échec de la grossesse, lorsque le couple veut un nouvel enfant ou un deuxième enfant, pour des raisons d'éthique médicale, pour ne pas soumettre la future mère à des hyper stimulations hormonales, à des ponctions d'ovocytes qui présentent des risques, on a décidé de mettre de côté, de préserver des embryons, qu'on a appelés "surnuméraires", c'est-à-dire en attente d'implantation dans le corps de la mère.
Et puis, inévitablement, à partir du moment où on a créé des embryons surnuméraires congelés, s'est posé la question, si le couple n'avait plus de projet parental, si le couple se séparait, si un des membres du couple, ou les deux décédaient, qu'allaient devenir ces embryons ?
Donc, dès le début, il y a eu cette question éthique de l'arrêt de conservation et donc de la destruction possible de l'embryon surnuméraire, à une époque où il n'y avait pas de recherche sur les cellules de l'embryon, car le début de l'idée de faire des recherches sur des cellules d'origine embryonnaire, c'est à peu près à la fin des années 1990, beaucoup plus tard que la conservation des embryons surnuméraires.
Donc, ce que le Comité a dit, sous forme de recommandation juridique, c'est que, dès lors que des embryons surnuméraires allaient être détruits car ils n'étaient plus inscrits dans un projet parental, le Comité recommandait qu'on puisse faire de la recherche sur ces embryons ou sur des cellules issues de ces embryons détruits.
Le Comité considérait que la création d'embryons à visée de recherche, dans le seul but de les détruire et de faire de la recherche, était vraiment une réification de l'embryon et une négation de l'idée de personne humaine potentielle.
Et il recommandait l'interdiction de la création d'embryons à seule visée de recherche.
Il proposait une exception, qui était, lorsque de nouvelles techniques d'assistance médicale à la procréation allaient être mises en place, il y a un problème éthique entre le respect pour l'embryon et le souci de l'enfant à naître.
Donc, dans ces circonstances, il recommandait une interdiction avec dérogation à cette interdiction.
Cela a été la position du Comité consultatif national d'éthique depuis 27 ans, qu'il a réaffirmée à intervalles réguliers.
Intervieweur, puis Jean-Claude Ameisen.
-Comment, d'un point de vue législatif, ces recommandations ont-elles été traduites ?
-Comme son nom l'indique, le Comité consultatif national d'éthique n'est que consultatif.
Il propose une réflexion.
"Il peut", dit la loi, en plus de sa réflexion, "faire des recommandations précises".
Ce qu'il a fait, en l'occurrence.
Le législateur ne l'a pas suivi.
Donc, la première loi relative à la bioéthique de 1994 interdisait toute recherche sur l'embryon ou les cellules embryonnaires.
Et la deuxième loi relative à la bioéthique de 2004, celle qui va être révisée, l'interdisait avec dérogation.
Donc, le législateur est parti d'une autre réflexion et a formulé des lois qui ne correspondent pas, en termes juridiques, à ce que le Comité consultatif national d'éthique avait proposé.
Intervieweur.
-Le Comité vient de rendre un nouvel avis, plus timoré peut-être.
Quel est-il ?
Jean-Claude Ameisen, professeur en immunologie, membre du Comité consultatif national d'éthique.
-Ce que nous avons fait, dans ce nouvel avis, c'est de penser que plutôt que de répéter ce que le Comité, depuis 27 ans, avait dit dans plusieurs avis, c'est-à-dire des recommandations juridiques précises d'autorisation sous condition de la recherche sur les cellules issues d'embryons surnuméraires détruits et une recommandation d'interdiction de la création d'embryons à visée de recherche, ce qui était intéressant, plutôt que de reprendre ces recommandations, c'était d'essayer de revisiter cette question et de se demander quels étaient les problèmes éthiques, d'essayer de faire ressortir les questionnements et d'aider la société, le législateur, à réfléchir et à trouver la meilleure traduction juridique à ces problèmes éthiques.
Et là, le CCNE reprend l'un de ses rôles essentiels qui est l'animation de la réflexion publique et du débat public en matière de questions éthiques.
Donc, ce que nous avons fait, c'est de poser la question de savoir où était le problème éthique en ce qui concernait la recherche sur des embryons surnuméraires.
Était-ce la recherche sur des embryons après leur destruction, sur des cellules issues de cet embryon après leur destruction, qui posait un problème éthique majeur ?
Ou n'était-ce pas plutôt la destruction de l'embryon surnuméraire ?
Et donc, en considérant que c'était la recherche après la destruction qui posait le problème majeur, qui était transgressif, qui faisait l'objet d'une interdiction avec dérogation, est-ce que ça ne favorisait pas dans la société l'idée que ce n'était pas la conduite détruire un embryons quand il n'y a plus de projet parental, qu'on ne peut plus le conserver qui posait problème, mais la recherche de connaissances nouvelles qui était en elle-même transgressive.
Donc, nous avons dit que protéger l'embryon de la recherche ne le protégeait absolument pas de la destruction.
Et on a essayé de voir en quoi le fait de mettre l'interdit sur la recherche ne posait pas un problème éthique.
Dit autrement : Est-ce la recherche de connaissances nouvelles à partir d'une conduite qui pose un problème ou est-ce la conduite qui en pose un ?
La deuxième question que nous avons posée et que le Comité consultatif n'a jamais posée jusqu'à maintenant, ni le législateur, c'est : Est-ce que des recherches sur des cellules isolées à partir d'un embryon détruit, c'est la même chose ou différent de recherches sur un embryon surnuméraire avant sa destruction ?
Il nous a semblé que confondre des cellules avec une entité vivante en train de se développer, qui est l'embryon, c'était, d'une certaine façon, nier l'idée de la personne humaine potentielle.
Au fond, ce qui définit la personne humaine potentielle dans l'embryon, c'est son devenir, son développement.
Et en ne faisant pas cette différence entre des cellules et l'embryon lui-même, le législateur n'a pas fixé de limites temporelles à la durée pendant laquelle on pouvait laisser un embryon se développer avant de le détruire.
Donc, il nous a semblé important de séparer ces deux cas de figure, une recherche sur des cellules n'est pas la même chose qu'une recherche sur une entité vivante en développement, puis de fixer une limite temporelle, étant donné qu'elle est extensible en fonction des avancées de la science.
Les Anglais ont, par exemple, fixé une limite temporelle de 15 jours, début des premières cellules qui vont donner naissance aux cellules nerveuses.
Le CCNE, auparavant, avait proposé de fixer une autre limite, qui était 7 jours, le moment où on va implanter l'embryon dans le corps de la mère.
Donc, on n'a pas proposé de limite temporelle précise, mais dit qu'il nous semblait important de préciser cette limite.
Et, concernant le consentement libre et informé du couple, il était important de demander aux couples s'ils étaient d'accord pour une recherche sur des cellules issues de l'embryon après sa destruction et/ou sur un embryon avant sa destruction, plutôt que de mélanger les deux situations, dans une même question et une même réponse.
En ce qui concerne la création d'embryons à visée de recherche, nous avons redit ce que le Comité a dit jusqu'à maintenant, c'est que c'était la forme de réification la plus absolue de l'embryon.
Si on le crée uniquement à visée de recherche et destruction, c'est, d'une certaine façon, nier cette notion de personne humaine potentielle.
Mais nous avons resoulevé la question des nouvelles techniques d'assistance médicale à la procréation qui, en France, dans le cadre juridique actuel, ne peuvent pas être développées.
Donc, on a posé la question en disant que les questions qui concernent les nouvelles techniques d'assistance médicale à la procréation, qu'il s'agisse de nouvelles techniques ou, par exemple, de congélation des ovocytes, ce qu'on appelle "la vitrification", une congélation rapide, qui permettrait de recréer un embryon sans refaire un prélèvement d'ovocytes chez la future mère, de les réfléchir et de les voir comme une situation particulière, différente de la création d'un embryon à seule visée de recherche, puisqu'ici il y avait un problème d'éthique médicale, qui était le souci de la santé du futur enfant à naître.
Donc, de réfléchir profondément à ces questions, éventuellement, car il n'y a pas de cadre, de réfléchir aux conditions qu'on considérerait, lorsqu'elles ont été réalisées dans un autre pays, suffisantes pour que ces recherches deviennent une pratique médicale et qu'on puisse alors les transférer en France.
Donc, on est dans un vide.
La dernière réflexion qu'on a faite, et qui n'avait jamais été faite, mais le développement de la science a beaucoup changé dernièrement...
Ce que n'avait pas fait le Comité auparavant, c'est de dire que les recherches qui sont en plein essor sur les capacités des cellules adultes, ce qu'on appelle "les cellules pluripotentes induites", c'est-à-dire le fait qu'une cellule de la peau puisse être transformée en cellule quasiment identique à une cellule embryonnaire, qui pourra ensuite se transformer dans n'importe quelle cellule du corps, que ces avancées ont été vues un peu naïvement comme des réponses éthiques aux problèmes posés par les cellules souches embryonnaires et que si elles sont, en partie, une réponse à des problèmes éthiques causés par les recherches sur les cellules embryonnaires, elles n'en poseront pas moins, probablement, des problèmes éthiques par elles-mêmes.
Et, en particulier, on voit les travaux actuels, le fait que des cellules de la peau puissent être transformées en spermatozoïdes ou en ovocytes fait que l'utilisation de ces spermatozoïdes et ovocytes, que ce soit en recherche ou en traitement de stérilité, pose des problèmes éthiques radicalement nouveaux.
Le fait que ces cellules puissent être transformées en cellules embryonnaires pluripotentes, mais pas en cellules totipotentes capables de se transformer en embryons est sans doute une question de seuil et pas de limite infranchissable.
Donc, le jour où l'on réussirait à transformer ces cellules en embryons, se poseraient de nouveau des problèmes éthiques.
L'idée, c'est qu'il est bon de commencer à réfléchir à l'avance aux problèmes éthiques que ces nouvelles recherches peuvent poser un jour, plutôt que d'y réagir après coup, lorsqu'un résultat, d'un seul coup, va entraîner une espèce de sidération.
D'où l'idée que penser aux problèmes à l'avance est toujours utile.
On rappelle qu'en 1994, quand la loi interdit les recherches sur l'embryon, c'était quatre ans avant la découverte des cellules souches embryonnaires humaines, donc leur utilisation possible en recherche.
En 2004, le législateur, qui n'avait pas anticipé, a transformé cette interdiction en interdiction avec dérogation.
Donc, plutôt que de réagir après coup aux avancées de la recherche et aux nouvelles questions qu'elle pose, le Comité suggère d'avoir une réflexion prospective, d'essayer d'anticiper.
On a souvent l'impression que de réfléchir à des problèmes qui ne sont pas encore posés, c'est perdre son temps.
En fait, c'est gagner énormément de temps car ça évite les réactions d'urgence, au moment où les problèmes concrets apparaissent.
Intervieweur.
-Comment devrait-on réviser la loi de bioéthique désormais ?
Jean-Claude Ameisen.
-Cette question s'est posée.
D'autres instances l'ont posée...
Je pense, à titre personnel, bien que nous n'évoquons pas directement cette question, qu'une réflexion permanente de la société, du législateur, avec une adaptation de la loi, quand on la pense utile, est sans doute préférable au fait de réviser à intervalles réguliers, tous les cinq ans, en reposant toutes les questions à zéro, et qu'il vaut mieux adapter la loi, comme on le fait dans d'autres domaines, aux nouvelles questions ou nouveaux problèmes survenus, plutôt que de se donner rendez-vous à heure fixe et de resoulever toutes les questions.
Vous disiez que la question des recherches sur les cellules embryonnaires et l'embryon était très controversée.
Je crois que l'une des plus controversées actuellement concerne une autre question, qui est la gestation pour autrui, ce qu'on a appelé "les mères porteuses".
Donc, on voit, là aussi, qu'il y a le surgissement de questions, à un moment donné, alors que c'est une question ancienne, et que le fait de réfléchir calmement et d'essayer d'anticiper a sans doute ses vertus.
Intervieweur, puis Jean-Claude Ameisen.
-Jean-Claude Ameisen, merci.
-Merci à vous.

"C'était l'INTERVIEW de universcience.tv
Proposé par la rédaction de Science Actualités
Présenté par Olivier Boulanger
Réalisation Christian Buffet
Production Universcience Françoise Augier
Direction des programmes universcience.tv Alain LAbouze
© Universcience 2011"