Avec la rédaction de C'est pas sorcier

De la difficulté de traiter un sujet polémique à la télévision

le 24/07/2003

« Le magazine C'est pas sorcier donne la parole aux scientifiques et également à des hommes de terrain. Pour l'émission consacrée aux risques technologiques, il nous a semblé important de recueillir le témoignage de spécialistes directement en contact avec les phénomènes que nous voulions expliquer. Nous avons donc organisé une séquence avec les pompiers. Tout s'est déroulé à merveille. Malheureusement, cela n'a pas été aussi simple avec tout le monde… Nous avons également contacté beaucoup d'industriels. Dans un premier temps, tous étaient partants pour collaborer. En réalité, après la catastrophe de Toulouse, ils étaient un peu obligés de "communiquer". Mais évidemment, ils ne l'ont pas fait de gaieté de cœur. Les attachés de presse, par exemple, ont disparu pendant une semaine. On a joué franchement au jeu du chat et de la souris. Or, pour réaliser une émission de télévision comme C'est pas sorcier, nous avons besoin, d'images, de lieux de tournage donc, nous sollicitons beaucoup nos témoins.

En même temps, dans le cas des risques technologiques, nous traitons d'un sujet sensible, polémique qui les concerne particulièrement. Cela crée une situation ambiguë car nous exigeons une certaine autonomie dans le traitement du sujet mais nous savons aussi parfaitement que des images à l'intérieur de l'usine et le témoignage d'industriels nous seront indispensables. Il faut donc réussir à les convaincre. En général, on leur envoie des cassettes d'émissions passées pour leur montrer le principe de l'émission. Par rapport à la thématique du risque technologique, nous sommes parvenus à un accord. Nous avons accepté de parler des mesures de sécurité en vigueur dans les usines, du couloir de la chimie à Lyon, mais nous avons demandé aux industriels de nous laisser travailler comme on le fait d'habitude. (...) »

Guillaume Jupin, journaliste pour le
magazine C'est pas sorcier de France 3

le 24/07/2003