Certaines populations sont forcées de se déplacer par deux types de menaces liées au dérèglement climatique. La première, à court terme, correspond aux catastrophes naturelles comme les tsunamis, les ouragans, les tempêtes, les fortes pluies ou encore les inondations… Ces phénomènes se font de plus en plus violents et de plus en plus fréquents à mesure que la crise climatique s’intensifie. La deuxième, elle, prend place à plus long terme : sécheresse, désertification des sols, montée des eaux… Elles détériorent progressivement les conditions de vie en rendant le lieu d’habitation invivable ou l’activité professionnelle impossible.  

Qui sont les populations victimes du changement climatique ?   

Malgré ce que l’on peut penser, les populations vivant sur les côtes ne sont pas les seules à être menacées, loin de là. Le dérèglement climatique modifie les conditions de vie jusqu’à l’intérieur des terres et la plupart des migrations se font au sein d’un même pays. Ces réfugiés climatiques ont souvent un profil d’agriculteur ou de pêcheur, car leurs activités dépendent de la faune ou de conditions favorables à l’agriculture. Leurs revenus sont ainsi menacés par les conditions extrêmes et la diminution de la biodiversité. Par exemple, certains pêcheurs voient les populations de poissons se déplacer et sont contraints de les suivre pour continuer à exercer leur travail. Autre exemple, le rendement des cultures baisse d’année en année à cause du manque d’eau et force les agriculteurs à trouver un endroit où le stress hydrique est moins fort. Ce sont les populations des pays les plus pauvres qui sont les premières touchées, alors qu’elles sont paradoxalement moins responsables du changement climatique. 

Quelles zones sont victimes du changement climatique ?   

Les pays insulaires sont en ligne de mire de la crise climatique. Leur particularité soulève des questions de nature juridique. S’ils venaient à disparaître entièrement, quel sera le statut de ses habitants ? D’après une étude citée par le GIEC, d'ici 2100 cinq États (les Maldives, les Tuvalu, les Iles Marshall, Nauru et Kiribati) risquent de devenir inhabitables créant 600 000 réfugiés climatiques. Mais les autres pays ne sont pas épargnés pour autant. En ce qui nous concerne, la France n’y échappera pas. Certaines simulations prévoient qu’en 2100, Bordeaux ou La Rochelle auront les pieds dans l’eau. 

 Bien que l’on parle très souvent de la montée des eaux au futur, c’est un problème bien présent car des îles ont déjà vu leur surface diminuer, jusqu’à plus de la moitié pour certaines. Cela représente des milliers de kilomètres désormais sous la surface des eaux. En fin de compte, le mythe de l’Atlantide ne relève pas uniquement de la fiction. Et pour ne pas qu’il devienne la norme dans un futur proche, nous devons commencer à agir dès maintenant. La banque mondiale estime dans un rapport de 2021 qu’une action immédiate et coordonnée en vue de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre et de soutenir un développement vert, résilient et inclusif pourrait diminuer l’ampleur des migrations climatiques internes de 60 à 80 %.  

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