Chaque espèce animale est le fruit d’une longue adaptation aux conditions de son environnement. Certaines espèces peuvent, aux pôles, tolérer des températures extrêmement basses, tandis que d’autres ont su s’adapter aux conditions extrêmes des déserts. Les espèces ont également su trouver leur place au sein d’une chaîne alimentaire mettant en relation animaux, plantes, champignons ou encore bactéries... Il s’est ainsi mis en place un équilibre entre l’environnement et ses habitants, dépendant des conditions climatiques. Mais le dérèglement climatique, bien que d’origine anthropique, n’a pas que des conséquences humaines.   

Avec la crise environnementale, les conditions de vie sont modifiées, le plus souvent pour se réchauffer. On constate que certaines populations d’animaux migrent vers le nord afin de suivre les conditions qui leur sont propices. Ces nouvelles espèces arrivantes se retrouvent confrontées aux espèces endémiques (ou locales). Ces dernières souffrent d’un environnement dans lequel elles sont moins adaptées, et s’en voient désavantagées. Il s’installe alors une compétition pour les ressources ou pour l’espace disponible, pouvant totalement bouleverser la chaîne alimentaire et les relations entre les différentes espèces. Dans certains cas, les espèces exotiques prennent le dessus et deviennent ce qu’on appelle des « espèces invasives ». Cela a des conséquences sur l’ensemble de l’écosystème, mais aussi pour la société humaine tant au niveau sanitaire qu’au niveau économique. On peut citer l’exemple des frelons asiatiques ou des moustiques tigres. 

D’autres effets du changement climatique peuvent être observés chez certaines espèces. Par exemple, des groupes d’oiseaux réduisent, voire ne réalisent plus leur migration car l’hiver n’est plus aussi rude qu’avant. Et ce n’est pas sans conséquence : en restant sur place, l’espèce consomme des ressources en hiver qu’elle ne mangeait auparavant qu’en été. Les ressources végétales ou animales n’ont alors plus le temps de se renouveler. À l’inverse, sur le lieu de migration les proies, normalement régulées par l’arrivée cyclique de ces prédateurs, prolifèrent plus facilement. L’équilibre est déstabilisé et participe grandement à la crise de la biodiversité. Autre conséquence moins courante, la fonte des glaces ouvre des voies aux espèces marines des pôles, mais surtout aux Hommes qui s’y rendent pour les recherches scientifiques ou pour y faire du tourisme. Ils prennent ainsi le risque d’apporter avec eux des espèces pouvant, potentiellement, devenir invasives dans ces régions jusqu’alors préservées. 

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