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Choix éthique valve

Question

Bonjour , Étant végétalien, je me pose des questions concernant la pose d'une valve mécanique suite à une bicuspidie aortique : - origine du traitement anticoagulant - substance avec laquelle le sang sera testé dans le cadre du contrôle de l'INR - par ailleurs, le régime végétalien est-il viable avec un traitement par anticoagulants ? Je vous remercie.

Réponse

Bonjour,

Vous êtes végétalien et avez diverses questions concernant la prise d’anticoagulants qui deviendraient indispensables si vous aviez une valve aortique.

Nous vous proposons les informations délivrées par le Vidal (l’une des références dans l’information sur les produits de santé) :

Quels sont les traitements anticoagulants ?
Il existe deux familles d’anticoagulants : les anticoagulants injectables et les anticoagulants par voie orale (sous forme de comprimés ou de gélules à avaler).
[…]
Antithrombotiques
Les anticoagulants par voie orale les plus courants et les plus anciens sont les antivitamines K ou AVK. Ces médicaments agissent en bloquant partiellement l’activité de la vitamine K, une vitamine indispensable à la coagulation du sang. Ils sont utilisés dans le traitement ou la prévention d’un accident thromboembolique (l’obstruction d’une veine par un caillot), lorsqu’un traitement anticoagulant est nécessaire pour une longue durée, voire pour toute la vie.

Une nouvelle classe d’anticoagulants oraux, appelée anticoagulants oraux directs ou nouveaux anticoagulants oraux (NACO) est disponible depuis 2009. Elle comprend actuellement 3 molécules : apixaban, rivaroxaban et dabigatran. Ces nouveaux anticoagulants font l’objet d’un suivi renforcé. En effet, à la différence des antivitamines K, il n'existe pas de test de routine pour surveiller le risque hémorragique lié à l’utilisation de ces nouveaux anticoagulants oraux.

https://www.vidal.fr/medicaments/utilisation/bon-usage/anticoagulants.html

La surveillance du traitement par les antivitamines K (AVK)
Lorsqu’une personne prend des médicaments anticoagulants par voie orale de la famille des antivitamines K (AVK), il est indispensable de surveiller régulièrement la capacité de son sang à coaguler. En effet, un médicament trop dosé fait courir le risque d’une hémorragie potentiellement mortelle et un traitement sous-dosé expose à la formation de caillots sanguins et à l’apparition des complications qu’ils peuvent provoquer.

L’efficacité d’un traitement par AVK varie selon les patients et, chez un patient, selon certains facteurs (prise d’autres médicaments, autres maladies présentes, alimentation, etc.). Il est donc est nécessaire de trouver, pour chaque patient, la dose efficace et sûre en mesurant, sur une prise de sang, la capacité du sang à coaguler. L’efficacité des AVK est contrôlée en mesurant l’INR (International Normalized Ratio), un paramètre qui reflète précisément la fluidité du sang. Chez une personne sans traitement, l’INR est de 1. Chez les personnes qui prennent un traitement anticoagulant par AVK, l’INR est augmenté : plus il est élevé, plus le sang met du temps à coaguler. Lorsque l’INR est supérieur à 5, le risque d’hémorragie est réel.
Pour chaque patient, en fonction de sa maladie, une fourchette de valeurs cibles pour l’INR est fixée. Par exemple, un patient qui reçoit des AVK parce qu’il porte une valve cardiaque artificielle doit avoir un INR situé entre 3 et 4,5, l’idéal étant la valeur médiane (3,7). Pour un patient qui a eu un infarctus du myocarde, l’INR doit se situer entre 2 et 3, idéalement 2,5.

En début de traitement, des contrôles fréquents sont effectués jusqu’à ce que l’INR atteigne la valeur souhaitée et qu’il reste stable. Ensuite, la mesure de l’INR sera faite régulièrement, en général une fois par mois.
[…]
La surveillance du traitement par les nouveaux anticoagulants oraux
Les nouveaux anticoagulants oraux (PRADAXA, ELIQUIS, XARELTO) ne requièrent pas de surveillance biologique et les tests classiques tels que le taux de prothrombine (TP) ou le temps de céphaline activée (TCA) habituellement utilisés pour évaluer la coagulation du sang ne sont pas adaptés à ces nouveaux anticoagulants oraux. Néanmoins, l'utilisation des nouveaux anticoagulants oraux peut être associée, comme pour tout anticoagulant, à la survenue d'hémorragies, parfois graves. Un suivi renforcé de pharmacovigilance a été mis en place pour évaluer les risques, notamment hémorragiques, liés à l'utilisation de ces médicaments. Certains signes faisant suspecter un risque hémorragique doivent être rapidement signalés au médecin : présence de sang dans les selles ou les urines, saignements des gencives, bleus survenant spontanément, fatigue inhabituelle, pâleur importante.

https://www.vidal.fr/medicaments/utilisation/bon-usage/anticoagulants/surveiller-traitement.html

Vous nous interrogez également sur le produit utilisé pour calculer le taux de prothrombine. Voici les explications du site Passeport santé :

L'examen de la coagulation sanguine
Le taux de prothrombine est évalué en mesurant le temps de Quick. Cette mesure est réalisée par prélèvement sanguin. La prise de sang se fait le plus souvent au niveau du pli du coude.
Le prélèvement sanguin est réalisé en utilisant un tube citraté pour empêcher le déclenchement d’une coagulation. Le plasma du sang est ensuite récupéré et déposé dans un tube en verre placé à 37 °C pour obtenir la même température que le corps humain.
Pour déclencher le processus de coagulation, un mélange de thromboplastine et de calcium ionisé est ajouté à l’intérieur du tube. Dès l’ajout de ce mélange, un chronomètre est enclenché. Celui-ci est ensuite arrêté lorsque le sang perd sa fluidité, ce qui permet d’obtenir la vitesse de coagulation. Grâce à cette mesure du temps de Quick, il est ensuite possible d’obtenir le taux de prothrombine. 
[…]
Les variations possibles
[…]
Afin d’éviter les variations lors des analyses, une standardisation internationale a été mise en place : l’INR (International Normalized Ratio). Sans unité, cette mesure standardisée internationale tend à remplacer le pourcentage de prothrombine. L’INR est de plus en plus utilisé pour le suivi des traitements anticoagulants. A titre de référence, un taux normal de prothrombine entre 70 % et 100 % correspond à un INR égal à 1. Lors d’un traitement par AVK, l’INR peut varier entre 2 et 4 selon l’objectif recherché.

https://www.passeportsante.net/fr/Maux/analyses-medicales/Fiche.aspx?doc=analyse-taux-prothrombine

Concernant l’alimentation, voici les informations du site des éditions Vidal :

AVK et alimentation
Certains aliments contiennent de la vitamine K en grande quantité et peuvent modifier votre INR (en bloquant l’action des AVK) : brocolis, laitue, épinards, choux, choux-fleurs, choux de Bruxelles, par exemple. Ces aliments ne sont pas interdits, à condition de les répartir dans votre alimentation de manière régulière et sans excès. Ce qui est dangereux pour l’INR, ce n’est pas de consommer ces aliments mais d’en avoir une consommation irrégulière.

https://www.vidal.fr/medicaments/utilisation/bon-usage/anticoagulants/en-pratique.html

En complément, Marfans (Association française des syndromes de Marfan et Apparentés) vous apporte des compléments :

L'alimentation
Certains aliments particulièrement riches en vitamine K sont susceptibles de diminuer l’action des AVK s’ils sont consommés en grande quantité. C’est le cas notamment :
    Des choux (frisé, choux de Bruxelles, chou blanc, brocolis, etc. …) ou des asperges.
    Des épinards, du persil, de la laitue ou des haricots verts.
   
De l’huile de soja et de l’huile de colza.

Certaines plantes peuvent également interagir avec le traitement AVK et faire ainsi varier l’INR comme : ail, ginseng, gingembre, ginkgo, saule blanc, éleuthérocoque, kava, fève tonka, réglisse, curcuma, trèfle.

Une seule herbe est contre-indiquée en cas de traitement AVK : Le millepertuis (tisane, teinture mère, gélule, comprimé…).

Attention Ne vous interdisez aucun aliment ou plante (hormis le millepertuis), mais pensez à les répartir dans votre alimentation de manière régulière et sans excès !

L’alcool doit être consommé avec modération.

    En cas d’intoxication aiguë (ivresse occasionnelle) : l’effet des AVK est augmenté.
    En cas d’intoxication chronique (alcoolisme) : l’effet des AVK est diminué.

Attention Le jeûne augmente l’effet anticoagulant.

https://www.assomarfans.fr/page/126653-l-inr

Nous espérons que ces informations vous seront utiles et nous nous tenons à votre disposition pour toute nouvelle recherche documentaires dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé            
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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