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Entrainement en hypoxie

Question

C’est quoi l’entrainement en hypoxie.

Réponse

Bonjour,

Votre question nous été transmise par Eurêkoi en raison de sa thématique santé.

Vous souhaitez savoir en quoi consiste l’entraînement en hypoxie.

A titre d’information générale, nous vous proposons un article intitulé Entraînement en altitude et conditionnement hypoxique : du sportif au malade dans la mini-série « Hypoxie d’altitude » publié dans la Revue des maladies respiratoires (vol. 38, Issue 4, April 2021, pp. 404-417) :

L’hypoxie est une composante physiopathologique centrale de nombreuses pathologies respiratoires ou expositions environnementales. L’exposition hypoxique peut être continue (insuffisance respiratoire chronique, séjour prolongé ou résidence en haute altitude), entraînant des conséquences le plus souvent systémiques et délétères, ou intermittente. Le terme d’hypoxie intermittente (HI) s’applique à un large spectre de situations qui s’étend des expéditions en haute montagne (exposition à l’altitude puis retour en plaine) à certaines pathologies, en particulier les syndromes d’apnées du sommeil (SAS) [1], [2], [3]. Il ne faut toutefois pas restreindre l’hypoxie à ses conséquences délétères car de nombreux travaux soutiennent l’utilisation de l’hypoxie comme un moyen d’améliorer les performances des athlètes, d’accélérer l’acclimatation des alpinistes avant un séjour en altitude ou comme un moyen innovant de prévention ou thérapeutique dans un nombre croissant de pathologies [2], [3], [4]. L’exposition hypoxique est ainsi à considérer comme un continuum, dont les effets bénéfiques et/ou pathologiques dépendent de la dose [2], [5], [6] et de la sensibilité individuelle à l’hypoxie, susceptible de varier tout au long de l’existence d’un individu [7].

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0761842521001339

Pour sa part, Laurent SCHMITT de l’Institut des sciences du sport à l’Université de Lausanne et chargé de recherche au Centre national de ski nordique et de moyenne montagne (CNSNMM), explique :

On parle d’hypoxie lorsque le transport de l’oxygène, mesuré par la pression artérielle en oxygène (PO2) est insuffisant pour satisfaire la demande tissulaire en ATP (énergie).
[…]
A Prémanon, nous développons les effets de la méthode vivre en altitude/s’entraîner en plaine. De 2000 à 2003, nous avons mené une étude pour le CIO et le Ministère des Sports. Les résultats de l’étude révèlent une augmentation nette du niveau de consommation maximale d’oxygène des sportifs à la fin du stage. Quinze jours plus tard, ce niveau de consommation d’oxygène avait baissé tandis que le niveau de puissance de travail augmentait. L’hypoxie peut engendrer des effets de performance indépendants du niveau de consommation maximale d’oxygène. Nous avons constaté un effet très net d’amélioration de la puissance au seuil de compensation respiratoire.
Quelles sont les hypothèses d’explication des variations importantes de résultats entre les études scientifiques sur l’entraînement en hypoxie ?
Plusieurs éléments sont à prendre en considération :
- Plus le niveau du sportif est élevé, plus le pourcentage d’évolution se réduit.
- Plus le niveau du sportif est élevé, plus la zone de stimulation de ses capacités physiques diminue.
Les entraînements en hypoxie doivent donc être très précis et parfaitement adaptés aux caractéristiques et besoins du sportif.
La période de l’étude doit enfin tenir compte de la situation dans le cycle annuel d’entraînement : en reprise d’entraînement le sportif présente plus de capacité de progression qu’en fin de cycle d’entraînement.
Le suivi physiologique est essentiel pour individualiser et optimiser l’entraînement hypoxique. Il est particulièrement important de suivre la saturation nocturne et la fréquence cardiaque. A cet égard, les chambres hypoxiques ont le mérite d’individualiser le stress d’altitude.

http://www.ensm.sports.gouv.fr/images/stories/actu/10-actes_SCHMITT.pdf

En Suisse, la Clinique romande de réadaptation (CRR) a déjà mis en route des sessions d’entraînement en chambre d’hypoxie pour le hockey sur glace :

L’hypoxie est utilisée pour désigner un manque d’apport en oxygène au niveau des tissus de l’organisme. Une chambre d’hypoxie réduit la quantité d’oxygène dans l’air en simulant diverses altitudes. « Les stages en altitude permettent, généralement, d’augmenter les globules rouges », précise Arnaud Rapillard [spécialiste en sciences du sport au CCR].
« Grâce à ce type d’entraînement, on crée des adaptations non pas dans le sang mais à l’échelle musculaire. Le travail intense avec peu d’oxygène oblige le muscle à s’adapter, ce qui peut s’avérer décisif en compétition. L’augmentation de la perfusion du muscle en oxyhémoglobine se traduit par une nette amélioration de la capacité à répéter des efforts courts et violents. »

https://www.crr-suva.ch/data/documents/News/NF_hypoxie_HCSierre.pdf

Nous espérons que ces informations vous seront utiles et nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé            
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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