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Soumission chimique

Question

Je cherche de la documentation sur la soumission chimique

Réponse

Bonjour,

Votre question nous a été transmise par le service Eurekoi en raison de sa thématique.

Vous recherchez de la documentation sur la soumission chimique.

L’Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP), dans un document présentant  une étude clinique en cours intitulée Substances impliquées dans les suspicions de soumission chimique : étude de cohorte prospective monocentrique (TANCS Toxicological ANalysis in Chemical Submission), en donne la définition suivante :

La soumission chimique est le terme désignant l’administration à des fins criminelles ou délictuelles d'une substance psychoactive à l'insu de la victime. […]

https://www.aphp.fr/registre-des-essais-cliniques/substances-impliquees-dans-les-suspicions-de-soumission-chimique-etude

Le Guide les événements festifs et d’intégration à destination des étudiants (septembre 2022)  édité par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, explique ce qu’est la soumission chimique et liste les substances utilisées (voir pages 24-26) :

La soumission chimique est l’administration à une personne, à son insu, d’une substance en vue d’altérer son discernement ou le contrôle de ses actes.
Les substances utilisées peuvent provoquer une somnolence, une perte de connaissance de la victime voire une amnésie. Il peut s’agir :
 

  • du GHB (acide gammahydroxybutyrique) et du GBL (gammabutyrolactone) ;
  • d’autres médicaments (benzodiazépine, antihistaminique etc.) et/ou substances illicites.

Sous forme liquide ou de poudre, elles peuvent être pré-dosées et contenues dans des fioles, seringues, pochons.

Ces substances sont souvent glissées dans les verres des victimes à leur insu. Leur caractère le plus souvent translucide les rend invisibles à l’œil nu.

Il est important de rappeler que la consommation excessive d’alcool est toutefois le premier facteur de vulnérabilité.

La détection de ces substances dans le corps est souvent difficile, leur durée de présence est souvent courte. C’est pourquoi le recours rapide au service d’urgence dans le cas d’une personne faisant état d’une telle exposition est essentiel afin que des prélèvements soient effectués avant la disparition du produit dans l’organisme.

La prise en charge par un service d’urgences permet également d’instaurer, si besoin en cas d’injection, un traitement préventif post-exposition, afin de prévenir la transmission de maladie dont le VIH et des hépatites notamment si la seringue a été utilisée à plusieurs reprises.
[…]

https://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/sites/default/files/2022-09/guide-2022---les-v-nements-festifs-et-d-int-gration-tudiants-24241.pdf

La Société française de médecine d’urgence liste les produits les plus utilisés et leur profil dans l’article Drogues et stupéfiants : soumission chimique (Réalisé sous la direction du Pr Vincent Danel, Université Grenoble Alpes. Dernière révision : Novembre 2017)
https://www.sfmu.org/toxin/DROGUES/SOUMISCH.HTM

Parmi ces substances, on trouve le GHB auquel le site institutionnel Drogues-info-service consacre un dossier complet.
https://www.drogues-info-service.fr/Tout-savoir-sur-les-drogues/Le-dico-des-drogues/GHB

Vous trouverez également des informations sur les autres drogues citées dans le document de la Société française de médecine d’urgence dans le Dico des drogues de Drogues-info service :
https://www.drogues-info-service.fr/Tout-savoir-sur-les-drogues/Le-dico-des-drogues

Afin de pouvoir agir en cas de suspicion de soumission chimique, soit pour un proche, soit pour soi-même a posteriori, le portail Addict’AIDE (portail créé par le Pr Michel Reynaud, psychiatre, addictologue, père fondateur de l’addictologie française) explique : Soumission chimique : comment savoir si vous en êtes victime
https://www.addictaide.fr/soumission-chimique-comment-savoir-si-vous-en-etes-victime/

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)

a mis en place depuis le 1er juillet 2003, un dispositif d'observation prospectif et permanent pour recenser tous les cas enregistrés de soumission chimique avec identification et dosage des substances en cause.

Vous retrouverez sur le site de l’Agence, les Résultats d'enquêtes pharmacodépendance-addictovigilance Soumission chimique
https://ansm.sante.fr/page/resultats-denquetes-pharmacodependance-addictovigilance

Enfin, nous vous proposons un extrait d’un article de la revue Toxicologie Analytique et Clinique (Volume 34, numéro 3, pages 133-135, septembre 2022) : Soumission chimique : stop aux contre-vérités / Pascal Kint.

[…]
Les efforts constants de l’ANSM pour éviter le détournement des médicaments (coloration en bleu des formes buvables, inscription sur la liste des stupéfiants du flunitrazépam et plus récemment du zolpidem) ont conduit à une modification profonde des molécules retrouvées lors des analyses toxicologiques. Si au début des années 2000, le zolpidem et le clonazépam étaient majoritairement retrouvés [10], l’ANSM a publié, pour 2019 [2] que la doxylamine et l’alprazolam étaient les molécules les plus souvent identifiées. La prévalence du GHB reste marginale puisque l’ANSM ne rapporte pas de cas cette année-là. À ce titre, la sortie médiatique sur le GHB de l’ex-ministre Marlène Schiappa en février 2022 [11] s’apparente plus à une déclaration politique qu’à une approche scientifique, les autres molécules (celles qui sont vraiment utilisées) étant totalement passées sous silence, ce qui a fait réagir conjointement la SFTA, la SFML et la CNBAE [12]. Enfin, et pour être exhaustif, si aucun cas où une injection d’insuline a été rapporté, en particulier dans le phénomène récent de « needle spiking », il convient de réaliser des analyses complètes pour couvrir la gamme étendue des armes chimiques. Si l’usage d’entactogènes, comme l’ecstasy, a déjà été largement rapporté [13, 14], certains NPS, comme la 4-MEC, la MDPV [15] ou plus récemment la 5-APB [16] sont d’excellents candidats de la soumission chimique, avec une difficulté supplémentaire liée à leur instabilité chimique. […]

https://www.em-consulte.com/article/1534968/article/soumission-chimique%C2%A0-stop-aux-contre-verites (copier-coller le lien)

Comme vous résidez à Paris, nous vous suggérons de venir consulter cet article dans son intégralité ainsi que d’autres, issus de la base de données Em-premium des éditions Elsevier-Masson. Vous trouverez les informations pratiques pour venir à la Cité de la santé située dans la Bibliothèque de la Cité des sciences et de l’industrie, sur le lien suivant :
https://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/bibliotheque/informations-pratiques

Nous espérons que ces informations vous seront utiles et restons à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé            
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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