La toile mondiale des ordinateurs est comme un gigantesque raccourci qui met en contact quasi immédiat n’importe quel point du globe. Il est désormais possible d’envoyer un courrier à Tokyo en une seconde, de suivre en direct une conférence située à Rio de Janeiro ou encore de voir un coucher de soleil vu de la navette spatiale grâce à des caméras vidéo reliées au Net. C’est l’ère du " temps réel ". Cependant, le cyberespace est complexe car plusieurs régimes temporels y coexistent : réel (la vidéophonie), semi-instantané (l’e-mail) et différé (l’internaute peut prendre connaissance des informations quand il le désire). Ce phénomène modifie fortement les dispositifs de transmission de savoirs et d’apprentissage. Il n’y a plus de moment particulier pour suivre une leçon, plus d’heures de cours, plus d’attente pour accéder aux connaissances stockées dans les serveurs. Avec les ordinateurs portables sur soi, l’accès se fera 24h sur 24 : ce sera l’ère du " temps global ". Mais cette densification du temps a aussi son revers, celui de soumettre les hommes à la dictature de l’immédiat : le progrès technique qui signifie gain de temps, implique aussi gain de productivité, et augmente donc la pression sur le temps social comme sur celui de notre vie intime.

 

 


L’avis de Jean-Louis Weisberg,
Maître de conférence en Sciences de l’information et de la communication
à l’Université Paris XIII.

" Le “ temps ” de l'Internet, c’est une temporalité couplée entre celles du réseau - déjà multiples - et celles des autres activités humaines. À rebours d'une mystique du " temps réel ", je pense que les réseaux ralentissent - pour notre plus grand bien - la communication sociale. Comptabilise-t-on le temps que nous passons à apprendre à “ communiquer ” (maîtrise des nouveaux logiciels ou des navigateurs) ? Le réseau permet cette grande variabilité, des temps individuels et collectifs de traitement de l'information, variabilité que les médias de masse avaient rabotée avec l’immédiateté, dont le règne est derrière nous (radio, télévision). Cette désynchronisation est à la source de la coopération productive des collectifs (logiciels libres par exemple), où chacun se règle à sa manière sur le courant d’échange général. Elle permet aussi de reconnaître la pluralité des temps de l’usage (un document reçu par mail, je peux le lire le lendemain). On ne prête attention qu'aux performances techniques alors que la cognition humaine réclame la suspension du flux, l’arrêt sur l’information. Accéder aux connaissances incite alors naturellement à en produire de nouvelles. Apprendre par les réseaux, c’est exploiter cette fluidification réception-production. "

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