Avec l'Internet, les distances et les frontières sont abolies. Où qu'il se trouve, l'apprenant peut atteindre la galaxie d'informations disponible en ligne. Plus besoin de se déplacer. La source peut être n'importe où. Si loin, si proche, c'est le cyberespace. Les internautes, qu'ils soient humains des villes ou humains des champs sont sur un pied d'égalité en ayant accès en même temps à la même diversité. La bibliothèque, à l'autre bout de la planète, est en un coup de clic dans l'ordinateur, où qu'il soit. Les écoles, les universités, les acteurs du secteur de la formation et de l'enseignement peuvent s'adresser à des apprenants qui se trouvent aux quatre coins de la planète… ou de la France. Ils peuvent également échanger via les communautés virtuelles (listes de diffusion et groupes de discussions). Toutefois, l'Internet n'est qu'un outil complémentaire de l'enseignement traditionnel et ne saurait éclipser les relations entre les humains. Pour ne pas devenir un simple média de plus, un nouveau monde vierge sans références à la densité de la vie, il devra s'enrichir de toutes les nuances culturelles des vrais territoires humains. Paradoxalement, dans ce monde virtuel, la guerre économique entre les continents réels fait rage. De même que la bataille entre ceux qui veulent transformer le cybermonde en supermarché et ceux qui veulent en faire une bibliothèque à la Umberto Eco.
L'avis d'Alain
Renaud, philosophe, enseignant à L'université
de Lyon II et à l'Ecole d'Architecture de St-Etienne.
" Le cyberespace est l'opérateur du nouvel ordre informationnel dans et par lequel les sociétés entrent dans une phase néo-industrielle de développement. Les formations sociales accèdent ainsi à cette "conquête de l'ubiquité" magnifiquement anticipée par Paul Valéry dès 1934 : " Comme l'eau, le gaz, l'électricité viennent de loin dans nos demeures répondre à nos besoins moyennant un effort quasiment nul, ainsi serons-nous alimentés d'images auditives et visuelles naissant et s'évanouissant au moindre geste. Je ne sais si jamais philosophe a rêvé de la distribution de la réalité sensible à domicile ". En construisant un espace-temps transcendant les localisations, abolissant " virtuellement " les distances, l'Internet enveloppe notre réalité dans une topologie des plus étranges : dans l'immédiateté des flux électroniques, lieux, corps et signes deviennent pures " datas ". Quand la carte recompose sinon remplace à ce point le territoire, une "déterritorialisation" sans précédent s'engage. La mutation numérique pose donc de redoutables questions anthropologiques : comment les cultures conjugueront-elles l'ordre cyberspatial en expansion avec les corps sociaux en place ? Un savoir, un imaginaire, une mémoire, voire une communication vivants ne sauraient se déployer sans histoire, sans profondeur. Voilà donc le défi, notamment pour l'Europe : donner du corps à l'information. "
Regards en direct
Un site très complet de WebCams sur des villes, paysages et même des robots...
Visiophonie
Un point d’entrée sur les logiciels tels que le CuSeeme pour communiquer en visiophonie.
