Des solutions alternatives et immédiates.

"L'autoroute ferroviaire alpine"

Destiné à mettre des camions sur le train le système Modalohr permettra de désengorger les Alpes en reliant sur 200 km la Savoie au Piémont et permettra d'améliorer la qualité de la vie et l'environnement sur la région. A terme il sera étendu sur d'autres régions.
La traction d’une tonne ferroviaire étant trois fois moins consommatrice en énergie que celle d’une tonne routière, il y a donc là un gisement très intéressant d’économies à réaliser.
L'objectif est de transporter entre 300 000 et 600 000 poids lourds à partir de 2007, soit entre 25 et 50 % du trafic actuel. Les investissements globaux représentent près de 50 millions d'euros (plate-forme, wagons, locomotives) financés par les sociétés d'autoroutes, l'Etat, le conseil régional et le conseil général de Savoie.
4 navettes quotidiennes (8 trains au total) doivent effectuer des aler-retour entre Bourgneuf (près de Chambéry dans la vallée de Maurienne) et Orbasano (triage proche de Turin). A terme 20 navettes circuleront. L'autoroute alpine utilise la ligne ferroviaire existante et emprunte le le tunnel ferroviaire du Fréjus. Le temps du trajet est de 3 heures.

 

 

En service depuis le 27 janvier, la première ligne française de "merroutage" permet, trois fois par semaine, d'embarquer 400 passagers et 150 camions, aller et retour, du port de Brégaillon, situé entre Toulon et La Seyne-sur-Mer (Var), à celui de Civitavecchia, au sud de Rome.
Chaque voyage du navire roulier Eurostar-Valencia allège d'autant l'axe routier entre la France et l'Italie où circulent chaque jour 20 000 véhicules, dont 4 000 poids lourds. Cette ligne a été lancée par deux compagnies, l'une française, Louis Dreyfus, et l'autre italienne, Grimaldi Group, sur le modèle d'une rotation existante entre Barcelone et Civitavecchia.
Les armateurs espéraient obtenir 2 millions d'euros de Paris, qui ne leur en a finalement accordé que la moitié. Ils attendent encore 3 millions de l'Union européenne. Côté italien, le gouvernement prévoit plutôt d'accorder des "bons écologiques" de 100 euros par trajet aux entreprises choisissant ce mode de transport alternatif.
Le coût et la durée du voyage tiennent lieu d'argument commercial. « Par rapport à la route, le trajet entre Toulon et Rome dure sept heures de moins par la mer et le coût est divisé par deux ». A 450 euros, avec deux repas pour le conducteur, le prix est avantageux. Par la route, le seul franchissement des tunnels de Fréjus ou du Mont-Blanc s'élève à 200 euros. Les conducteurs semblent satisfaits du service : "Cela nous évite une partie de route difficile entre Vintimille et Gênes", explique Christophe, un conducteur.
Selon ses promoteurs, cette "autoroute de la mer" a trois ans pour s'imposer.

Lilian Renard, Le Monde,13.04.05

Questions

1. Expliquer en quelques lignes les avantages du système Modalhor et en quoi il constitue une solution, certes limitée mais immédiate, aux problèmes de transport dans les Alpes françaises et italiennes.

2. Pourquoi ce nom de "merroutage" donné au type de transport évoqué dans le document ci-contre ?

3. Avec quelle liaison entre-t-il en concurrence ?

4. Quels sont les avantages d'un tel système ?