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Environ
trente personnes auraient péri dans l'incendie sous
le tunnel du Mont-Blanc, reliant la France
à l'Italie, selon une estimation communiquée,
vendredi matin 26 mars, par la préfecture de la Haute-Savoie.
Il ne s'agissait toutefois pas d'un bilan définitif,
(1)
l'incendie n'étant pas encore complètement éteint.
Des « derniers foyers de combustion » subsistent
au milieu du tunnel, selon la préfecture. Les dégâts
matériels, notamment chutes de plaques de béton
ou de pierres sous l'effet de la chaleur intense, sont considérables.
L'estimation officielle a pu être faite à la
suite de l'intervention, vendredi matin, d'une nouvelle équipe
de secouristes qui a réussi à parvenir dans
la zone centrale de la catastrophe. Un responsable des pompiers
italiens a indiqué à l'AFP qu'il n'y avait plus
aucun survivant dans le tunnel. «A l'intérieur
des autos, on voit des squelettes et des restes humains mais,
pour l'instant, il est impossible de dire de combien de personnes
il s'agit », a déclaré ce responsable.
Si l'estimation de la préfecture devait être
confirmée, l'accident figurerait parmi les catastrophes
routières les plus meurtrières des dernières
décennies.
Il s'est déclenché, mercredi 24 mars vers 11
heures lorsqu'un camion belge chargé
de farine et de margarine a pris feu au milieu du tunnel,
long de 11,6 kilomètres (Le Monde du 26 mars). L'intensité
du foyer a d'emblée contraint les pompiers de Chamonix
à abandonner deux véhicules et à se réfugier
dans des abris pressurisés aménagés le
long de la paroi. Un sous-officier de cinquante-quatre ans
a alors succombé à un arrêt cardiaque
en suffoquant sous l'effet de la fumée.
Pendant vingt-quatre heures les pompiers ont multiplié
les tentatives d'approche du lieu de l'accident, sous des
températures proches de mille degrés. Ils n'ont
jamais pu franchir une portion de tunnel de 600 mètres
en raison de la chaleur insoutenable et de la densité
de la fumée. (....)
D'après les témoignages des pompiers italiens,
qui ont approché le sinistre, l'intérieur du
tunnel offre une vision apocalyptique. Le bitume a fondu sous
l'effet de la chaleur, qui a atteint 1000 degrés par
endroit. Plusieurs des victimes avaient réussi à
rejoindre les refuges disposés à intervalles
réguliers dans la galerie. Mais ces abris peuvent seulement
résister deux heures au maximum à des chaleurs
aussi intenses. En début de matinée du vendredi
26 mars, les pompiers devaient tenter une nouvelle approche
du sinistre depuis l'entrée française du tunnel.
L'objectif consistait à effectuer la jonction avec
la colonne entrée du côté italien. Jeudi
25 mars, le ministre de l'équipement et des transports,
Jean-Claude Gayssot, a exclu une réouverture avant
plusieurs semaines (2).
Sur le terrain, les pompiers comptent plutôt en mois,
vu l'étendue des dégâts. Au-delà
de cet aspect matériel, c'est aussi l'avenir même
du tunnel du Mont-Blanc et du fret routier transalpin qui
est désormais posé.
Christophe
Vincent, Le Monde, 27 mars 1999
1
le bilan définitif sera de 39 victimes
2
la réouverture
n'interviendra qu'en 2003, soit plus de trois ans après
la catastrophe |
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La catastrophe du tunnel sous le
Mont-Blanc du 24 mars 1999 relance la polémique sur le transport
“tout-camion” dans les Alpes françaises et remet
à l’ordre du jour le débat sur le ferroutage
et le transport combiné camion-train. La liaison
Lyon-Turin en sommeil depuis mai 98, pour cause de financement
faramineux, est un dossier qui redevient prioritaire
pour les gouvernements français et italien.
Deux ans après la catastrophe, la polémique sur une
réouverture éventuelle du tunnel aux camions n’est
pas éteinte : un référendum municipal (53 %
de participation), montre l’opposition quasi-unanime (97 %
de non) des habitants des 4 communes concernées à
une telle réouverture aux camions. La réouverture
du tunnel du Mont-Blanc se fera cependant progressivement
à partir de 2003 : d'abord pour les voitures
particulières, puis en alternat pour les camions, puis sans
restriction, sinon de respecter des distances suffisantes entre
véhicules.
D'autres accidents, dans le tunnel
autrichien du Tauern (12 morts en 1999) et le tunnel
suisse du Gothard (11 morts en 2001), posent de
manière aigüe le problème de la sécurité
dans les tunnels transalpins, avant qu'un autre accident dans le
tunnel du Fréjus ne vienne rappeler la permanence
du problème.
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L'incendie qui
a éclaté samedi 4 juin dans le tunnel
du Fréjus, reliant l'Italie à la France,
a causé la mort de deux personnes, des chauffeurs de
camions slovènes. Le feu s'est déclaré
vers 18 heures dans un camion transportant des pneumatiques
venant de France, vers le milieu du tunnel long de 12,8 kilomètres,
reliant Modane (Savoie) à la ville italienne de Bardonecchia.
Il a ensuite gagné d'autres véhicules.
L''incendie dans le Fréjus a vraisemblablement été
provoqué par une fuite de gazole, selon les images
prises par une caméra de surveillance du tunnel (…)
et le feu s'est alors propagé à trois autres
véhicules. Du côté français, on
faisait état de cinq véhicules ayant pris feu.
Du côté italien, 19 voitures, un autobus, un
camping car et neuf chauffeurs de poids lourds ont réussi
à sortir du tunnel après le début de
l'incendie. (…) Plusieurs personnes ont été
intoxiquées par la fumée, mais sans gravité.
Et cinq personnes ont été hospitalisées
à Turin, mais leur état n'inspirait pas d'inquiétude.
"J'ai vu tout d'un coup de la fumée venant du
côté droit de mon camion entrer dans l'habitacle.
Je suis descendu immédiatement, j'ai déclenché
le signal d'alarme et j'ai commencé à courir
vers l'Italie", a raconté le chauffeur du camion
de pneumatiques à l'origine du sinistre, Dalibor Viksanovic,
cité par Ansa. Ce chauffeur serbe
de 23 ans, parti de Belgique pour se rendre
à Bari dans le sud de l'Italie, a
contribué à sauver d'autres camionneurs.
Au cours des cinq dernières années, peu d'incidents
graves se sont déroulés sous le Fréjus.
Des incendies sur des véhicules, entraînant le
déclenchement du plan de secours bi-national, avaient
entraîné des évacuations, notamment en
février 2004, avril 2003 et juillet 2000, mais il n'y
avait pas eu de victimes.
AFP/LeMonde.fr, 05/06/2005 |
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Questions :
1. Où ces deux accidents se
sont-ils déroulés ?
2. Quelles sont les causes -identiques-
des deux accidents ?
3. D'où viennent les camions
? Vers où se dirigent-ils ?
4. En quoi ces accidents sont-ils
révélateurs de la fragilité des échanges
alpins ?
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