Antarctique, cœur blanc de la Terre
Expo-photos et rencontre avec Lucia Simion, journaliste scientifique et photographe
Du 7 octobre 2008 au 3 janvier 2009 à la Bibliothèque. Entrée libre

  

Missions de carottages en Antarctique photographiées par Lucia Simion


CANON

Des carottes pour comprendre le climat


Découvert depuis moins de 200 ans, l’Antarctique est le moins connu des continents de la Terre. Vaste comme 26 fois la France, recouvert de glace au 98%, il cache encore de nombreux mystères sous sa carapace glacée. Il y a 30 ans, les scientifiques ne connaissaient pas l’épaisseur exacte des calottes de glace et ignoraient ce qu’elles cachaient en dessous. Aujourd’hui, grâce aux instruments transportés par satellites et par avions, l’épaisseur des deux calottes a été établie. Les scientifiques ont découvert que sous la chape immaculée sont enfouis 150 lacs d’eau douce, des fleuves, des golfes, des vallées et une chaîne de montagnes plus grande que les Alpes, dont nul ne connaît l’origine. Une énigme passionnante !

Carottes géologiques et carottes de glace ou de neige.


Les carottes géologiques et les carottes de glace sont des archives extraordinaires sur le climat du passé. Par rapport aux carottes géologiques, les carottes de glace permettent d’obtenir des données beaucoup plus détaillées sur l’atmosphère du passé (température, gaz à effet de serre...) mais ne permettent pas de remonter très loin dans l’histoire du climat.

La glace la plus ancienne actuellement connue est celle forée à Dôme C près de la station franco-italienne Concordia. Datée de 800.000 ans, elle contient une archive climatique des derniers 9 cycles glaciaires-interglaciaires. La dernière carotte a été forée en 2004, à 3.270 mètres de profondeur. La glace la plus ancienne de l’Antarctique se trouverait à Dôme A, le plus haut dôme glaciaire du continent (4.093 m) : elle représente une archive du climat sur 1,2 million d’années.

Les scientifiques forent également des carottes de neige (névé), ce qui leur permet de faire toute une série d’analyses concernant les réactions chimiques entre la neige et la couche limite de l’atmosphère, et d’établir le bilan de masse des calottes glaciaires (qui fait état de la quantité de neige tombée et de celle évaporée ou chassée par le vent).