Rosetta : Mars, et ça repart (vraiment) !

Le 25 février, la sonde Rosetta a frôlé la planète Mars à moins de 250 km d'altitude. Une manoeuvre délicate nécessaire pour propulser la sonde jusqu'à sa destination finale : la comète 67P-Churyumov-Gerasimenko qu'elle devrait atteindre en 2014.

Par Olivier Boulanger, le 28/02/2007

Un passage à 250 km d’altitude

Image réalisée à 1000 km d'altitude par la caméra de Philae, le petit atterrisseur de la sonde Rosetta.

Étape critique dans la mission Rosetta, la sonde européenne a frôlé dans la nuit du 25 février la planète Mars à moins de 250 km d'altitude et à la vitesse de 8000 km/h. Cette manœuvre acrobatique – utilisée fréquemment en navigation spatiale – a permis à Rosetta de changer rapidement de direction en s'appuyant sur la force gravitationnelle de la planète rouge, et en économisant ainsi une grande quantité de carburant.

Lancée dans l'espace depuis trois ans, la sonde européenne navigue désormais vers la Terre (eh oui !) afin de bénéficier d'une troisième* « assistance gravitationnelle » lui permettant de rejoindre son objectif final, la comète 67P-Churyumov-Gerasimenko qu'elle devrait atteindre en 2014.

* En 2005, Rosetta avait déjà profité d'un premier passage près de la Terre pour optimiser sa trajectoire.

Une manœuvre non dénuée de risque

Mars vue par la caméra Osiris

Si cette seconde assistance gravitationnelle s'est une nouvelle fois déroulée sans encombre, la manœuvre n'en était pas moins dénuée de risque. Durant quinze minutes, la sonde est passée derrière la planète rouge, perdant le contact avec la Terre. Et durant 25 minutes, noyés dans l'ombre de Mars, les panneaux solaires n'ont pu fournir aucune énergie à la sonde qui ne pouvait, dès lors, s'appuyer que sur les ressources de ses batteries. Or, ces batteries n'ont jamais été conçues pour cette tâche !

L’occasion de tester le matériel scientifique

Image de l'atmosphère martienne réalisée avec la caméra Osiris

Malgré le risque encouru, la science n'a pas été oubliée durant ce survol. Les différents instruments de prise de vue ont pu réaliser quelques clichés de la surface martienne. Des images prises avec la caméra de navigation (Navcam) mais aussi avec la caméra Osiris qui a permis de mettre en évidence la structure atmosphérique de la planète rouge.

Olivier Boulanger le 28/02/2007