Santé et OGM : un rapport faussement sulfureux

Alors que le ministre français de l'Écologie défend la clause de sauvegarde activée par la France, début 2008, devant la Commission européenne afin d'interdire la culture du maïs transgénique MON810 de Monsanto, un rapport de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) affirme l'innocuité de ce maïs. Rappel des derniers faits et retour sur l'enquête que nous avions menée en 2008 sur les OGM.

le 13/02/2009

« Sans danger pour la santé », selon un avis officiel

« Le maïs génétiquement modifié du semencier américain Monsanto, dont la culture a été suspendue en France l'an dernier, ne présente pas de danger pour la santé humaine», conclut un avis de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, révélé par le Figaro.

Le Figaro du 12 février 2009

« L'Afssa considère que les éléments du rapport Le Maho (...) n'apportent aucun élément nouveau qui remettraient en cause la sécurité des maïs portant l'évènement (le transgène) MON 810 », estime le Figaro. Il est intéressant de noter que l'auteur du rapport ne partage pas ce point de vue : dans une interview accordée le 13 février au journal Metro, le scientifique Yvon Le Maho rappelle que des tests de toxicité ont été menés sur des rats durant 90 jours et préconise des études plus longues pour déterminer les effets sur la santé.  

Pour mémoire, le gouvernement français avait interdit la culture de cette semence transgénique en février 2008 – invoquant « le principe de précaution » – et déclenché auprès de l'Union européenne la clause de sauvegarde, suivant ainsi l'avis de la Haute autorité provisoire sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). En mars 2008, Monsanto avait tenté sans succès de faire lever la mesure devant le Conseil d'État. Avant son interdiction, le MON810 était le seul OGM cultivé en France.

Les cultures toujours suspendues

« L'avis de l'Afssa, qui ne concerne que des sujets sanitaires, ne remet pas en cause la clause de sauvegarde, décidée par le Président de la République, sur des fondements environnementaux », indique le ministère de l'Écologie dans un communiqué. « Le fondement de la clause de sauvegarde, qui concerne la culture en plein champ du maïs Monsanto 810, repose sur des risques jugés sérieux pour l'environnement et non pas sur des risques sanitaires ». Le Premier ministre a fait savoir que, pour l'heure,  la France maintenait la suspension du maïs MON810.

L'enquête sur les OGM de Science actualités

OGM, les grains de la discorde

Présentée à la Cité des sciences, dans l'espace Science actualités, du 8 avril 2008 au 28 septembre 2008, l'expo-dossier OGM, les grains de la discorde entendait faire le point sur les plantes génétiquement modifiées et sur leurs impacts (environnementaux, sanitaires, économiques, juridiques, etc.) et dresser une photographie la plus objective possible d'un dossier sensible qui, sur le fond, interroge les profondes mutations de l'agriculture et du monde paysan.

le 13/02/2009