Natural history museum : le nouveau cocon des collections

200 ans après la naissance de Charles Darwin, le père de la théorie de l'évolution, le Natural History Museum rend hommage au savant en lui dédiant une exposition et un bâtiment qui accueillera, dès septembre, 60% de sa collection d'histoire naturelle.

Par Viviane Thivent, le 03/03/2009

Les années en 9, les années Darwin ?

Le 12 février 1809, naissait Charles Darwin, un savant britannique qui cinquante ans plus tard, en 1859, allait révolutionner la biologie avec son origine des espèces, texte définissant la notion d'évolution par sélection naturelle. En conséquence, respectivement 100 et 150 ans après ces événements, le National history museum de Londres, fief britannique des sciences de la vie, se met à l'heure darwinienne via une grande exposition (Darwin Big Idea), une myriade de petits événements (le programme)... et une inauguration. Car, pour le muséum, l'année 2009 marquera surtout la fin d'un chantier colossal, celui du centre Darwin, une extension ultramoderne du musée victorien et qui accueillera d'ici la fin de l'année la majeure partie des collections d'histoire naturelle du musée.

Ce que vous ignorez peut-être sur Darwin...

Portrait de Darwin

Charles Darwin se destinait à être pasteur et, de fait, à embrasser la pensée créationniste - Charles Darwin a bien failli ne jamais embarquer sur le HMS Beagle. Son père, très opposé au projet, lui avait néanmoins fait savoir que : « si tu me trouves un homme de sens commun qui te conseille de partir, alors seulement, je te donnerai mon consentement. » Charles Darwin demanda alors à son oncle, Josiah Wedgwoog, un homme de sens commun puisque de la famille, d'intervenir. Ce qu'il fît avec succès et ce qui permît à C. Darwin d'embarquer pour l'expédition qui allait changer sa vie.

En rentrant de son voyage au tour du monde, Charles Darwin pensa se marier. Pour autant il n'était pas tout fait certain qu'il s'agissait là d'une bonne décision. Alors, en bon cartésien, l'homme pesa le pour (« de meilleure compagnie qu'un chien ») et le contre (« moins d'argent pour acheter des livres ») d'un mariage puis épousa sa cousine. Contrairement à l'idée reçue, Charles Darwin est moins le père de l'évolution que celui de la sélection naturelle. L'idée que les espèces aient pu évoluer au fil du temps était dans l'air du temps. Des savants comme Jean-Baptiste Lamarck ou Erasmus Darwin, l'étrange grand-père touche-à-tout de Charles, avaient avancé cette idée d'évolution bien avant Charles Darwin.

Des collections de collections

Le cabinet

Et l'événement est moins anodin qu'il n'y paraît. Car le British Natural History Museum possède l'une plus importantes collections d'histoire naturelle du monde - au coude à coude avec le Muséum d'histoire naturelle de Paris et la Smithsonian Institution de Washington. D'après les estimations en effet, c'est environ 70 millions de spécimens que l'honorable musée anglais aurait amassés depuis le XVIIe siècle (les plus vieux datent de 1680), avec une phase boulimique au XXe siècle.

Une collection colossale, qui n'a de cesse de croître puisqu'elle s'enrichit en moyenne de 130 000 spécimens chaque année. Problème : ce penchant pour l'accumulation est gourmand en place. De fait, et à défaut de pouvoir faire autrement, les collections étaient éparpillées dans une quarantaine de lieux londoniens. Pas de quoi faciliter le travail des chercheurs, ni la conservation des collections.

Un bâtiment flambant neuf

Les collections

D'où l'idée du centre Darwin, un bâtiment moderne, surnommé le cocon, au sein duquel les collections pourraient être non seulement rassemblées mais aussi conservées dans des conditions optimales de température, de lumière ou d'humidité. « Face à l'ampleur de la tâche, le choix a été fait d'ouvrir le centre Darwin en deux temps », explique Claudine Fontana, responsable de la communication du musée. En septembre 2002, quelque 22 millions des 28 millions entités de la collection de zoologie ont ainsi été regroupées dans les salles aveugles du centre.

Ils seront rejoints dès septembre par 17 millions de spécimens issus de la collection d'entomologie (qui en compte 28 millions) et 3 millions des 5,2 millions de spécimens de la collection de botanique. En tout et pour tout, le centre Darwin accueillera 60% des collections du muséum. Il sera de plus ouvert au public, au moins en partie, « afin de faire comprendre à chaque visiteur que notre patrimoine est en fait son patrimoine. »

Viviane Thivent le 03/03/2009