Et la lumière ne fut pas…

La maison Terre a un problème. Ses habitants, toujours plus nombreux, doivent relever un défi d'une rare complexité : répondre à une demande croissante d'énergie tout en intégrant au moins trois facteurs, l'épuisement annoncé des ressources en pétrole, les impacts sur l'environnement (effet de serre, marées noires, déchets radioactifs…) et une volonté toujours plus criante d'indépendance énergétique. Le tout sans compromettre l'avenir de la planète.

Pour rendre conciliables tous ces paramètres, une option serait de tirer sur toutes les ficelles à la fois : produire moins d'énergies fossiles, développer les énergies renouvelables, explorer les nouvelles formes d'énergie, moins gaspiller… Jusque-là, tout le monde est presque d'accord. À ceci près que du poids donné à chacune de ces actions va dépendre des mutations profondes dans nombre de secteurs industriels. Et là, vu les intérêts en jeu, les consensus s'écroulent. Surtout si l'on introduit la dernière pièce du puzzle qui concerne la place (ou pas) que l'on souhaite accorder au nucléaire.

Quant à bâtir une société moins consommatrice, en particulier moins gourmande en transports… cette vision extrême achoppe, pour l'heure, sur le principe de réalité économique. Reste une frontière que ne franchit pas le débat des pays développés sur les choix énergétiques du futur : aujourd'hui, deux milliards d'habitants de la maison Terre n'ont toujours pas accès à l'électricité.

Isabelle Bousquet et Alain Labouze le 13/07/2007