Sécurité routière : gare à l'auto-satisfaction !

Le 14 juillet 2002, le président Chirac annonçait que la sécurité routière serait l'un des trois grands chantiers de son quinquennat. Fortement relayées et commentées par les médias, un certain nombre de mesures gouvernementales ont été annoncées dans les mois suivants. La plus visible était probablement le déploiement de radars automatiques sur le réseau routier et autoroutier, visant à modifier en profondeur les principes de contrôle-sanction qui s'appliquent au respect des limitations de vitesse. Après deux années de mise en pratique progressive de ce plan, quel bilan en tirer ? Nous avons rencontré Claude Got, l'un des experts en sécurité routière les plus virulents, pour recueillir son point de vue. Sur un plan purement factuel, la baisse du nombre de tués sur les routes est manifeste. Mais les relations de cause à effet entre une action donnée et son résultat restent floues. Entre peur du gendarme et réelle prise de conscience des dangers de la route, entre culpabilisation individuelle et prise en charge collective d'un problème de santé publique, entre effet médiatique et actions de fond sur le terrain, assistons-nous réellement au début d'une modification durable des comportements ? Il faudra probablement un certain nombre d'années pour répondre à cette question, tant les causes d'accidents sont multiples et multifactorielles. En témoignent, par exemple, les questions de la visibilité des deux-roues, de la malvoyance au volant ou de l'hypovigilance.

le 13/07/2007