On ne se méfie jamais assez de l'ordre supposé des choses : la Terre tremble depuis toujours et les hommes se font régulièrement engloutir par des secousses dévastatrices… Quand la terre nous tombe sur la tête, c'est soudain, brutal, cela dure de quelques secondes à quelques minutes et on compte les morts, et parfois les records quand ces tremblements de terre surgissent dans des zones toujours plus habitées.

Stop ! L'appel au fatalisme, à l'impuissance, à la seule compassion est tout simplement inaudible. Tous les scientifiques rencontrés au cours de cette enquête nous l'ont martelé, la fatalité n'a rien à voir là-dedans. Sur notre globe mondialisé où circule si aisément l'information, on sait comment limiter les conséquences catastrophiques d'un séisme : les zones à haut risque sont bien connues, les normes de construction parasismiques aussi, des systèmes de prévention et d'alerte existent…

Pour autant, une bonne partie de la planète reste vulnérable et les pays pauvres continueront pour un moment à payer un plus lourd tribut que les pays mieux préparés. Or, la science est loin d'être complètement démunie : des progrès considérables ont été accomplis pour mieux comprendre les séismes. Certes, on ne peut pas prédire la date de leur survenue mais mieux les prévoir semble à portée de main. Question de moyens ou de priorités, affirment les sismologues. Pour l'heure, Mars ou la Lune mobilisent plus que la Terre.

Isabelle Bousquet
et Alain Labouze

Rédaction : Isabelle Bousquet Maniguet et Marc Bertola ; infographies : Didier Muller ; secrétariat de rédaction : Chantal Le Restif ; recherches iconographiques : Catherine Le Gallou et Thierry Dubreuil ; assistante de production : Catherine Gaudry. Conseillers scientifiques : Pascal Bernard (sismologue, IPGP) et Serge Lallemand (tectonicien, CNRS). Rédacteur en chef : Alain Labouze.

le 26/01/2010