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Lieux communs et idées fausses
Robert B. Farren (1832-1910),
Le révérend Adam Sedgwick
(1785–1873),
1870,
huile sur toile, département
des sciences de la Terre
et Sedgwick Museum,
Université de Cambridge
(Royaume-Uni).
ou de l’Ancien Monde, nous devons conclure,
quelle que soit la force avec laquelle notre
orgueil se révolte contre cette conclusion,
que nos premiers ancêtres auraient été ainsi
désignés à juste titre. Mais nous ne devons
pas tomber dans l’erreur de supposer que le
premier ancêtre de toute la souche simienne,
l’homme inclus, était identique à quelque
singe actuel, ou même lui ressemblait étroi-
tement» (p. 311).
Le révérenD
aDamseDgwick
Malgré son amitié pour leur auteur,
il désapprouva et combattit les thèses
de
L’Origine des espèces
, qui choquaient
son orthodoxie anglicane et sa fidélité aux
causes finales et à la théologie naturelle.
Sa longue lettre du 24 novembre 1859,
envoyée de Cambridge, apprend à Darwin
que son ancien mentor en géologie a lu son
ouvrage «avec plus de peine que de
plaisir», l’accusant d’avoir trahi «la vraie
méthode de l’induction» en refusant
de voir dans la volonté de Dieu agissant
pour le bien de ses créatures la cause
véritable et ultime de l’ordre naturel.
Pour Sedgwick, partisan des grands
cataclysmes, l’uniformitarisme de son
confrère Charles Lyell (1797-1875)
– qui proclamait depuis 1830
la modification progressive de l’écorce
terrestre par des forces naturelles
agissant sur de longues durées – conduit
au transformisme, lequel conduit
à l’immoralité.
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