Fin des déchets

C0 à C2

C0 — De nouveaux modes de vie

Nous sommes confrontés à des choix urgents concernant nos modes de vie et de consommation. Plusieurs réponses sont possibles. Il convient d’adopter des approches différentes et de trouver des solutions diverses à l’échelle planétaire, nationale et locale pour faire face à la crise des déchets. Les designers développent des collaborations interdisciplinaires entre biologistes, chimistes et ingénieurs pour imaginer des dispositifs, des matériaux et des façons de vivre qui garantissent un avenir sans déchets.

L’opinion publique est favorable à une action immédiate. Dans cette perspective, concevoir de nouveaux procédés contribue au partage de nos ressources pour réduire la consommation. Les designers prennent les devants en anticipant la fin de vie d’un produit dès sa conception – à ce stade, jusqu’à 80 % de son impact environnemental est prédéterminé – afin de le rendre plus durable mais aussi plus facile à réparer et à recycler.

Les designers innovent en remplaçant les emballages en plastique produits à partir de pétrole par des matériaux d’origine végétale. Ramassés en mer, cultivés en laboratoire ou extraits des déchets alimentaires, ces nouveaux matériaux sont biodégradables. Ils offrent en outre de nouvelles sources de revenus aux communautés locales et incitent celles-ci à préserver la biodiversité. Les bouleversements et les changements qui ont eu lieu dans le monde entier suite à la pandémie de Covid-19 ont montré qu’il est tout à fait possible de repenser nos méthodes et de changer nos comportements. Notre approche peut évoluer de façon vertueuse : il n’est pas trop tard pour agir.

C1

C1 — Fabriquer pour le long terme

Pour mettre fin à notre société du prêt-à-jeter, les designers s’efforcent de créer des objets que nous avons envie d’acquérir, d’apprécier et d’entretenir. Puisque la majeure partie de l’énergie est utilisée pour fabriquer des produits, il faut donc faire en sorte que ceux-ci aient une durée de vie longue, qu’ils soient facilement réparés à l’aide de pièces remplaçables et qu’ils puissent être démontés et recyclés après usage. Si concevoir un objet repose largement sur l’utilisation pertinente de matériaux, certains designers ne sont pas encore assez attentifs à ce qu’il adviendra de leurs créations une fois qu’elles seront hors d’usage. Or, c’est bien à ce stade de la conception qu’il convient d’y réfléchir.

Aussi, en tenant compte de la fin de vie d’un objet, les designers contribueront à un impact positif sur l’environnement. Mais pour y parvenir, il incombe aux consommateurs d’exiger des changements radicaux et aux fabricants d’adopter des procédés innovants.

057

057 — Le Framework – Un ordinateur portable démontable

Le Framework est un ordinateur léger et performant dont les pièces interchangeables permettent de le faire évoluer ou de le réparer. Alors qu’il est habituellement recommandé de remplacer la plupart des ordinateurs portables tous les trois à cinq ans, le Framework est conçu pour en durer dix. Ce modèle peut être facilement amélioré, en augmentant ses capacités de stockage ou en installant un nouvel écran, puisque les pièces de rechange sont simples à trouver.

  • Matériaux : 50 % d’aluminium recyclé post-consommation, 30 % de plastique ABS et PC/ABS recyclé post-consommation, silicone, fibre de verre, peinture à l’eau, verre, Mylar (polyéthylène téréphtalate à orientation biaxiale), lithium-ion
  • Conception : Po Yu Chen, Framework, 2021
  • Fabrication : Framework
  • Pour découvrir les tutoriels de réparation Framework, rendez-vous sur guides.frame.work

058

058 — L’ampoule Blume – Un modèle qui éclaire et qui se démonte

De nos jours, très peu de personnes recyclent les ampoules LED (diodes électroluminescentes). Pourtant, elles contiennent des matières premières essentielles. Pour éviter de perdre ces ressources, un service de location d’ampoules neuves et de retour des ampoules usagées, qui seraient alors remises à neuf, pourrait être envisagé. Les avantages financiers de cette approche – que reprend le concept de l’ampoule Blume – pourraient inciter les entreprises à concevoir et à fabriquer des ampoules démontables.

  • Matériaux : Aluminium, nickel, cuivre, laiton nickelé, acier inoxydable, polycarbonate, plastique ABS, époxy FR-4, chlorure de polyvinyle, phosphore, nitrure de gallium, cérium, yttrium, indium
  • Conception : The Agency of Design x Cool Curve, 2017

 

Film

« L’ampoule Blume » / « Initial concept for Blume lightbulb »

  • Réalisation : The Agency of Design
  • Durée : 2 min 50 s

059

059 — Soluboard – Un circuit imprimé conçu pour être désassemblé

Les cartes de circuits imprimés contiennent des métaux précieux et rares tels que le cuivre, l’or et l’argent, fixés dans la fibre de verre à l’aide de résine époxy. Le Soluboard, un nouveau type de circuit imprimé, est conçu pour se dissoudre afin que ces métaux puissent être récupérés. Composé de fibres naturelles non toxiques et solubles dans l’eau, il pourrait réduire de 60 % l’empreinte carbone des 18 milliards de mètres carrés de ces cartes fabriquées chaque année dans le monde.

 

  • Panneaux en fibres naturelles perforés
  • Un prototype fonctionnel
  • Échantillons de nouvelles connexions détachables

 

  • Matériaux : Fibres naturelles, polymère soluble dans l’eau, retardateur de flamme, circuits et composants
  • Conception : Jiva Materials Ltd, 2019
  • Fabrication : Jiva Materials Ltd

 

Film

« Circuit imprimé soluble » / « The Soluboard demonstrator concept design »

  • Réalisation : Jiva Materials Ltd, 2019
  • Durée : 2 min 2 s

060

060 — Sling Lounge Chair – Une chaise longue démontable

Le design épuré de cette chaise en chêne et en lin produite dans le respect de l’environnement témoigne d’une utilisation raisonnée des ressources. Les pièces qui constituent ce modèle démontable sont faciles à remplacer si elles s’abîment ou se cassent. Pensés pour être livrés « en kit », les éléments plats de la Sling Lounge Chair sont facilement transportables, ce qui réduit davantage son empreinte écologique.

  • Matériaux : Chêne huilé FSC et tissu en fibre végétale de lin
  • Conception : Industrial Facility – Sam Hecht et Kim Colin, 2021
  • Fabrication : TAKT (Danemark)

 

Film

« Chaise longue en kit » / « Sling Lounge Chair assembly »

  • Durée : 40 s
    Avec l’aimable autorisation de TAKT

061

061 — Brique en liège expansé en taille réelle, usinée par Commande Numérique Informatisée (CNI), utilisée pour construire la maison

La sylviculture du liège est intégrée à un écosystème bien connu, à la biodiversité riche. Le liège est récolté à la main tous les neuf ans, sans endommager l’arbre. Le liège expansé est fabriqué à partir des chutes et des sous-produits de la sylviculture et autres industries du liège.

 

Film

« Brique de liège »  / « Robotic milling research and development »

  • Réalisation : Oliver Wilton et Mike Arnett dans les ateliers de B-Made
  • Durée : 30 s

062

062 — Cork House – Une architecture facile à démonter

La « Cork House » (maison de liège) est une maison construite à partir de briques en liège et en bois emboîtées, sans ajout de colle ni de mortier. L’équipe à l’origine de ce projet a développé un produit 100 % durable à partir de déchets de liège, par un procédé qui utilise la chaleur et la pression pour extraire du liège une substance liquide qui va permettre de fabriquer les briques. Conçues pour se démonter facilement, les briques peuvent être récupérées, réutilisées ou se dégrader sans nuire à l’environnement.

  • Conception : Matthew Barnett Howland avec Dido Milne (CSK Architects) et Oliver Wilton (UCL), 2016
  • Matériaux de la maison : liège expansé MD Façade Amorim, bois Accoya structurel et épicéa CLT (bois lamellé croisé), cèdre rouge occidental, chêne, mobilier CLT recyclé, cuivre, laiton, fondations en pieux vissés en acier

Prototype de la Cork Cabin (cabine en liège) : maquette à l’échelle 1:5

  • Matériaux/source : Liège composite, noyer
  • Conception : Matthew Barnett Howland et Oliver Wilton, 2016
  • Fabrication : Matthew Barnett Howland

 

Film

  • « Maison de liège » / « Drone footage of the Cork House »
  • Réalisation : Phil Broom, Webevision
  • Durée : 1 min 40 s

C2

C2 — Cultiver un avenir sans déchets

Les designers sont les nouveaux alchimistes, à la recherche non pas d’or mais de matériaux dégradables. En créant des laboratoires de fortune, en lançant des start-up ou en collaborant avec des scientifiques, ils développent des biomatériaux à partir de déchets agricoles et privilégient les matériaux renouvelables et qui se cultivent. En plus de valoriser les déchets locaux et de promouvoir des techniques de fabrication innovantes, ces projets soutiennent les programmes de réinsertion sociale en proposant des emplois.

Les matériaux développés à partir de champignons ou d’algues offrent certaines propriétés  du plastique tout en étant biodégradables et inoffensifs : ils sont isolants, légers, imperméables et transparents. Les objets fabriqués avec de tels matériaux peuvent avoir une apparence surprenante qui nous invite à sortir des sentiers battus. La fabrication de matériaux visant à réduire, voire à supprimer l’impact des emballages à usage unique sur l’environnement est en pleine évolution, et cela ne fait que commencer !

063

063 — Peinture Algo – de la mer au pinceau

Ici, les algues remplacent les produits issus de la pétrochimie utilisées dans les peintures classiques. L’emploi de ces plantes combine de nombreux avantages : en plus d’absorber une grande quantité de CO2 lors de leur croissance, elles n’empiètent pas sur les terres agricoles et ne requièrent pas d’engrais chimiques.

Ainsi, 1,5 kg de CO2 est économisé pour un litre de peinture produit. Depuis 2017, Algo a permis d’éviter l’emission de plus de 300 tonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit l’équivalent de 4 millions de kilomètres parcourus en Twingo ! Les algues sont séchées et réduites en poudre dans une unité de transformation située à quelques centaines de mètres de leur zone de collecte. Elles sont ensuite acheminées vers un site près de Rennes et incorporées à la formule de la peinture.

Avec l’aide du Centre d’étude et de valorisation des algues de Pleubian (Bretagne), une culture raisonnée de ces algues a été mise au point afin de profiter de cette matière première naturelle renouvelable sans impacter l’écosystème.

La mise en pot de la peinture, la mise à la teinte et la préparation des commandes sont entièrement prises en charge par une vingtaine personnes travaillant dans deux Établissements et services d’aide par le travail (Esat).

 

Echantillons

  1. Echantillon 1 : Algues lavées, séchées et micronisées
  2. Echantillon 2 : Résine biosourcée à 98%
  3. Echantillon 3 : Algues séchées

 

Photos

  • Collecte d’algues dans la baie de St Brieuc
  • Photo Collecte d’algues
  • Crédit photo : CEVA

 

Photos de l’usine Algo

Crédit photo : Mr Bricolage

 

Mireille, David et Harrison à l’Esat de Cesson-Sévigné, sous la supervision de Corinne

  • Photo de l’Esat
  • Crédit photo : Interne Algo

064

064 — Bioplastiques locaux – Développer des bioplastiques adaptés aux procédés industriels à partir de ressources locales

Atelier LUMA est un laboratoire de design et de recherche basé à Arles, dans le sud de la France. Composé d’une équipe pluridisciplinaire, il développe des solutions locales pour un changement écologique, économique et social, en menant notamment des recherches novatrices sur la fabrication de bioplastiques à partir de matières premières locales. Atelier LUMA est bien conscient de remplacer de façon manifeste et à grande échelle des plastiques élaborés à partir de combustibles fossiles par matériaux naturels n’est possible que si ces derniers sont produits en masse. Entouré de designers, de scientifiques et d’ingénieurs, Atelier LUMA développe des mélanges composites de bioplastiques – à partir de matières premières variées – qui peuvent être utilisés dans l’industrie.

 

Photos

  • Récolte d’algues
  • Avec l’aimable autorisation de l’Atelier LUMA

065

065 — Bioplastiques locaux – Développer des bioplastiques adaptés aux procédés industriels à partir de ressources locales

Atelier LUMA est un laboratoire de design et de recherche basé à Arles, dans le sud de la France. Composé d’une équipe pluridisciplinaire, il développe des solutions locales pour un changement écologique, économique et social, en menant notamment des recherches novatrices sur la fabrication de bioplastiques à partir de matières premières locales. Atelier LUMA est bien conscient de remplacer de façon manifeste et à grande échelle des plastiques élaborés à partir de combustibles fossiles par matériaux naturels n’est possible que si ces derniers sont produits en masse. Entouré de designers, de scientifiques et d’ingénieurs, Atelier LUMA développe des mélanges composites de bioplastiques – à partir de matières premières variées – qui peuvent être utilisés dans l’industrie.

 

Panneau de carreaux d’algues

  • Moulage par injection de bioplastiques à base d’algues, permettant une production importante de carreaux muraux de différentes couleurs et tonalités.
  • Matériaux/source : PLA (bioplastique), algues de Camargue
  • Conception : Atelier LUMA, inspiré d’un projet initial du Studio Klarenbeek & Dros
  • Fabrication : Vegeplast (Tarbes, France)

066

066 — Bioplastiques locaux – Développer des bioplastiques adaptés aux procédés industriels à partir de ressources locales

Atelier LUMA est un laboratoire de design et de recherche basé à Arles, dans le sud de la France. Composé d’une équipe pluridisciplinaire, il développe des solutions locales pour un changement écologique, économique et social, en menant notamment des recherches novatrices sur la fabrication de bioplastiques à partir de matières premières locales. Atelier LUMA est bien conscient de remplacer de façon manifeste et à grande échelle des plastiques élaborés à partir de combustibles fossiles par matériaux naturels n’est possible que si ces derniers sont produits en masse. Entouré de designers, de scientifiques et d’ingénieurs, Atelier LUMA développe des mélanges composites de bioplastiques – à partir de matières premières variées – qui peuvent être utilisés dans l’industrie.

 

Vases d’algues

Ces récipients imprimés en 3D démontrent que de nouvelles méthodes de fabrication peuvent être appliquées de façon innovante à ce matériau vivant.

  • Matériaux/source : PLA (bioplastique) / algues de Camargue
  • Conception : Studio Klarenbeek & Dros et Atelier LUMA
  • Fabrication : Atelier LUMA

067

067 — Ecorce d’agrumes – Un polymère évolutif né de déchets

La nouvelle génération de polymères réalisée à partir de déchets comme les pelures de fruits, le dioxyde de carbone et les sucres vise à garantir à la fois leur fonctionnalité et leur durabilité, jusqu’à leur fin de vie. Leur empreinte carbone est plus faible que les matières utilisées actuellement. La conception de la structure des polymères à l’échelle atomique permet de contrôler leurs propriétés principales telles que l’élasticité, la rigidité et la résistance. La pérennité, la faisabilité et l’efficacité sont prises en compte tout au long du cycle de vie du produit, de la matière première au recyclage, en passant par la conception.

  • Matériaux : Pelures de fruits, dioxyde de carbone, sucres
  • Conception : Université d’Oxford, département de chimie (Royaume-Uni)

 

Film

« Agrume et polymères » / ““Interview with Charlotte Williams, Oxford University”

  • Réalisation : Alice Masters
  • Durée : 3 min 45 s

068

068 — Miroir Hélol – La valorisation des déchets coquilliers

Malàkio® est une jeune entreprise bretonne qui, localement, collecte et broie les déchets coquilliers issus de la consommation humaine. Depuis 2020, elle a mis au point Istrenn, un matériau fait de 60% de coquillages recyclés et de 40% de matrice minérale. L’aspect change selon le type de coquillages utilisés. Ce nouveau matériau, riche en calcium, permet, et ce de façon artisanale selon un processus low-tech et sans cuisson, de fabriquer des objets pour la cuisine et la salle de bain, comme ce miroir Héol réalisé à partir de coquilles de moules.

 

Matériaux / Source :

Petits échantillons

  • – 1 Coquillages mixtes granulométrie intermédiaire
  • – 2 St Jacques granulométrie intermédiaire
  • – 3 Moules granulométrie intermédiaire
  • – 4 Huîtres granulométrie intermédiaire
  • – 5 Ormeaux granulométrie intermédiaire
  • – 6 Moules et pigment noir granulométrie intermédiaire
  • – 7 Huîtres et pigment noir granulométrie intermédiaire
  • – 8 St Jacques texture brut
  • – 9 Moules granulometrie fine
  • – 10 St Jacques granulometrie large
  • – 11 Huîtres et pigment rouge granulométrie intermédiaire
  • – 12 Huîtres et pigment indigo granulométrie intermédiaire

 

Grands échantillons

  • – 1 St Jacques granulométrie intermédiaire
  • – 2 Moules granulométrie intermédiaire

 

  • Source : producteurs et restaurateurs bretons
  • Design and manufacture : Hugo Kermarrec et Morgan Guyader, Malàkio, 2020

 

Film

« L’Odyssée de Malàkio » / « Malàkio Odyssey »

  • Film maker: Marceau Uguen
  • Durée : 1min 50 s

069

069 — Produire à partir des déchets de l’agriculture – Les recherches d’Atelier LUMA sur le tournesol et la paille de riz.

Atelier LUMA identifie des productions massives de déchets agricoles en Carmargue. En collaboration avec un réseau d’agriculteurs et d’artisans locaux, ce laboratoire propose des utilisations alternatives de ces matériaux, notamment des panneaux d’isolation et de revêtement mural. Les panneaux présentés ici sont fabriqués à partir de tiges de tournesol (résidus de la production d’huile de tournesol), et de paille de riz (habituellement coupée et brûlée après la culture du riz). Atelier LUMA souhaiterait augmenter sa production, ce qui pose alors la question de l’approvisionnement de ces matières premières, récoltées selon la saison, puis de leur stockage.

 

« Panneaux isolants en tournesol »

  • Matériaux/source : Déchets agricoles de tournesol de Camargue, liants minéraux et végétaux.
  • Conception : Atelier LUMA, 2021
  • Fabrication : Atelier LUMA, 2021

 

Photos

  • Récolte de tournesols en Camargue
  • Crédit : Victor&Simon

 

« Panneaux acoustiques en paille de riz (fibres courtes) »

  • Matériaux : Paille de riz, sous-produit de la riziculture de Camargue (France), liants minéraux et végétaux.
  • Conception : Atelier LUMA, 2022
  • Fabrication : Atelier LUMA, 2022

 

Photos

  • Ajout de liants minéraux et végétaux aux fibres de paille de riz
  • Remplissage des moules avec des fibres de paille de riz mélangées aux liants
  • Crédit : Adrian Deweerdt

070

070 — Sac MS Ulva 86 – ni cuir, ni plastique, mais des algues

Après quelques années de formulation en laboratoire, Samuel Tomatis a déployé différentes typologies de matériaux souples qui, de par leur épaisseur, couleur, granulométrie et dimension, permettent de dessiner des objets allant de l’ameublement à la maroquinerie de luxe, comme ce sac MS Ulva 86. Les algues, par leurs couleurs, leurs opalescences, leurs états de surface et leurs textures, offrent une palette esthétique infinie. Les chutes peuvent être conservées, soit pour être fondues à nouveau et recréer des matériaux, soit pour être rendues à la nature où elles serviront d’engrais et de nourriture pour les insectes.

  • Matériaux : algue verte
  • Provenance : Bretagne
  • Récompense : Prix Liliane Bettencourt pour l’intelligence de la main, Dialogues 2022
  • Production : Bourse Agora
  • Collaboration : INRAE, Anaïs Jarnoux
  • Crédit photo : © Marin Avram

Film

« Sac MS86 »

  • Réalisation : Isabelle Dupuy Chavanat, 2021
  • Production : Fondation Bettencourt Schueller
  • Durée : 5 min 29

 

Bol MR100 – du jetable 100 % biodégradable

Ce bol est entièrement composé d’algues. Sa finition, son état de surface et sa couleur dépendent des espèces d’algues utilisées. Injecté ou moulé, cet objet est pensé pour être produit à grande échelle et substituer à terme la vaisselle jetable en plastique. Comme tous les autres projets de Samuel Tomatis, celui-ci s’inscrit pleinement dans une démarche écologique radicale. Tout est réutilisable, entièrement biodégradable, et revient finalement à la terre.

  • Matériaux : algue verte, rouge et brune
  • Provenance : Bretagne, Guadeloupe
  • Dimensions : 9 x 5 cm. Poids : 80 g
  • Production : Bourse Agora
  • Collaboration : INRAE
  • Crédit photo : © Marin Avram

071

071 — Veste et pantalon en varech – Une tenue 100% naturelle

Cette veste et ce pantalon biodégradables sont fabriqués à l’aide d’un procédé de tannage naturel particulier qui améliore la flexibilité, la durabilité et la résistance naturelles des algues, les transformant en un matériau similaire au cuir. Les vêtements en patchwork peuvent être portés pendant une ou deux saisons, puis ils se dégradent avec le temps. Cette tenue nous renvoie à la rapidité à laquelle nous achetons et jetons nos vêtements, mais aussi aux matières que nous apprécions et utilisons. Ayant démarré de façon confidentielle dans le cadre de son projet de fin d’étude, le créateur Tanguy Mélinand travaille aujourd’hui avec des scientifiques pour développer d’autres techniques d’utilisation des algues dans le milieu de la mode, et avec des cultivateurs d’algues pour apprendre à récolter le varech dans le respect d’un renouvellement durable.

 

« Ensemble d’inspiration workwear, look 3 collection de diplôme « 10/03/14″ »

  • Matériaux/Source : Varech (Laminaria digitata) provenant du littoral breton à la « Plage de Sainte-Marguerite » à Landéda, France, fils de coton, boutons en céramique, organza de soie.
  • Conception : Tanguy Mélinand, 2023

 

Film

« Couture d’algues »  / « Seaweed seams »

  • Vidéo du processus d’auto-développement de la veste en cuir de varech, 2023
  • Réalisateur : Tanguy Mélinand
  • Durée du film : 17 s

072

072 — Notpla – Emballage à base d’algues marines

Notpla (abréviation de « not plastic ») est un matériau biodégradable à base d’algues qui vise à remplacer les emballages en plastique à usage unique. Plusieurs produits existent : un berlingot comestible pour emballer les liquides et les condiments (appelé Ooho) et une boite pour plats à emporter. Certaines espèces d’algues peuvent pousser jusqu’à 2 mètres en 24 heures, ce qui les rend durables et abondantes. À ce jour, Notpla a remplacé plus de 3 millions d’articles en plastique à usage unique. Récemment lauréate du prix Earthshot, l’entreprise développe sa production et sa gamme de produits.

 

  1. Film de paquet Notpla
  2. Film de sachets Notpla
  3. Boîtes pour plats à emporter Notpla
  4. Pipettes à huile d’olive Notpla
  5. Plateau rigide Notpla
  6. Fac-similés de Ooho remplis de différents liquides et condiments
  7. Papier d’algues Notpla
  8. Échantillons d’algues séchées et broyées

 

  • Matériaux : Algues brunes (Laminaria digitata, Laminaria hyperborea), algues rouges (Gelidium), autres matières végétales.
  • Conception : Notpla, depuis 2014
  • Fabrication : Notpla

 

Photos

« Oohos remplis de la boisson britannique Lucozade lors du marathon de Londres 2019 »

Notpla travaille avec la nouvelle ferme d’algues Câr-Y-Mor, au Pays de Galles

 

Films

  • « Décomposition »
  • Réalisation : Notpla
  • Durée : 00 mn 57 s

 

« Notpla » / « London marathon swaps plastics bottles for edible Ooho drinks capsules »

  • Réalisation : Notpla
  • Durée : 00mn 58 s

073

073 — Étagères biosourcées

Ces étagères rassemblent des supports imprimés en 3D (en bioplastique à base d’algues) avec des planches provenant de bioplastiques recyclés ou de différentes espèces végétales invasives de Camargue.

  • Matériaux :
  • Supports : PLA, algues de Camargue
  • Etagère 1 : Panneau de particules de Baccharis, une plante invasive de Camargue
  • Etagère 2 : Contreplaqué d’Ailanthus fabriqué à partir d’une plante invasive de Camargue
  • Etagère 3 : Panneau bioplastique recyclé fabriqué à partir de restes de l’Atelier LUMA

074

074 — Projet « Zero takeway » – Un système d’emballages de plats à emporter à retourner

Nous devons faire évoluer nos systèmes de recyclage et nos matériaux pour éviter les déchets à usage unique. Ce projet de recherche repense les emballages des plats livrés ou à emporter. Inspiré des boîtes à bento japonaises et des boîtes à repas tiffin indiennes qui permettent de transporter plusieurs plats grâce à divers compartiments qui s’emboîtent les unes sur les autres, ce nouvel emballage utilise des matériaux durables qui peuvent être lavés et réutilisés d’un restaurant à l’autre. Pour intégrer les bonnes habitudes, les clients qui rapportent les boîtes sont remboursés et profitent d’autres mesures incitatives, comme des réductions sur les commandes à venir.

  • Matériaux/source : Cacao (50 % de coques de fèves de cacao provenant de la production industrielle de chocolat et liants biodégradables), mycélium et copeaux de bois, Piñatex (alternative de cuir fabriquée à partir de feuilles d’ananas), mousse Lexcell (caoutchouc naturel provenant de forêts certifiées FSC), nuatan (bioplastique fabriqué à partir d’amidon de maïs, de sucre et d’huile de cuisson récupérée et teintée avec un pigment naturel), film alimentaire à base d’algues. Modèle d’exposition imprimé en 3D en plastique
  • Conception : PriestmanGoode, 2020

075

075 — Projet « Get Onboard » – Un plateau-repas durable

Chaque passager d’un long-courrier produit plus d’un kilo de déchets, dont la plupart est incinérée. Le studio de design PriestmanGoode a mis au point un prototype pour remplacer les plateaux-repas habituellement utilisés lors des voyages en avion. Les matériaux à usage unique sont remplacés par une combinaison de matières comestibles, réutilisables et biodégradables, dont des grains de café et des balles de riz.

  • Matériaux : Grains de café, enveloppe de grain de café, son de blé, bois de cocotier, balles de riz, farine, fibres de bagasse, algues, feuilles de bananier.
  • Réplique du modèle de l’exposition fabriquée à partir de résines à contenu biologique
  • Conception : PriestmanGoode, 2019
  • Fabrication : En cours de développement

 

076

076 — Objet rotomoulé

Cet objet est rotomoulé : un procédé généralement utilisé pour créer de grands objets creux en plastique, tels que des kayaks et les réservoirs d’eau. Il est fabriqué à partir d’un mélange d’ingrédients naturels et d’une petite quantité de plastique recyclé,  mais Atelier LUMA vise à mettre au point une formule 100 % bioplastique. Cette forme expérimentale a été conçue pour son utilisation minimale de matières premières et son usage polyvalent.

  • Matériaux : plastique partiellement biosourcé et/ou micro-algues et/ou noyaux d’olive et/ou balle de riz et/ou PLA recyclé (bioplastique) et/ou colorants naturels extraits de plantes tinctoriales.
  • Conception : Atelier LUMA, 2023
  • Fabrication : Roto30, Beaucaire, France

 

Photo

« Schéma du rotomoulage »

Avec l’aimable autorisation de l’Atelier LUMA

077

077 — Table en sisal – Un mobilier fabriqué à partir de feuilles d’agave

Cette table surprend avec son effet chevelure faite de fibres brutes de feuilles d’agave. Les feuilles de cette plante, aussi appelée sisal, sont des déchets agricoles des distilleries de tequila. Le sisal servait autrefois à fabriquer des tapis, des cordes et des filets de pêche, mais l’invention du plastique, et donc des fibres synthétiques, a réduit son utilisation. Les créations du designer mexicain Fernando Laposse, qui habite à Londres, soutiennent l’emploi local et le développement de nouvelles plantations d’agave, alliées de choix pour retenir les précipitations dans des environnements arides et surexploités.

  • Matériaux : Sisal d’agave, acier (cadre), verre
  • Conception : Fernando Laposse, 2019
  • Avec l’aimable autorisation de Fernando Laposse et de la Sarah Myerscough Gallery, Londres

Film

  • « Déclinaisons de l’agave » / « Regeneration with agave »
  • Photographie : Pepe Molina
  • Images de drone : Juan Padilla
  • Animation 3D : Pablo Cervantes
  • Avec l’aimable autorisation de Fernando Laposse
  • Durée : 5 min 34 s

078

078 — Photo

  1. « Amas de betteraves sucrières dans une sucrerie à Opalenica, à l’ouest de la Pologne »
    Avec l’aimable autorisation de Sonia Jaśkiewicz
  2. « Unité de transformation de la noix de coco, séchant la chair blanche du fruit d’où sera extraite l’huile de coco »
    Avec l’aimable autorisation de Zuzana GOMBOŠOVÁ

079

079 — TriporousTM de Sony – Un matériau durable à base de balle de riz

Le riz est l’un des aliments de base les plus consommés au monde, mais les agriculteurs ne savent pas quoi faire des balles de riz, qui sont jetées lors du décorticage. En utilisant ce sous-produit, Sony a créé un nouveau matériau poreux en carbone, TriporousTM, qui peut absorber des polluants microscopiques, et ainsi purifier et améliorer la qualité de l’eau et de l’air. Il offre une multitude d’applications possibles : ses propriétés hautement absorbantes et désodorisantes peuvent par exemple être exploitées pour les vêtements et les produits de toilette.

  • Matériaux/source : balles de riz/divers pays
  • Conception : Sony Group Corporation
  • Fabrication : Sony Group Corporation
  1. Balle de riz
  2. Charbon actif
  3. Fil TriporousTM
  4. Tissu en fibres TriporousTM

080

080 — Le malai – Un biomatériau issu de déchets agricoles

Le malai est un nouveau matériau ressemblant à du cuir et fabriqué à partir de l’eau de la noix de coco. En Inde, les usines de transformation de noix de coco n’utilisent la plupart du temps que la chair de ce fruit. L’eau de coco rejetée est alors récupérée, puis stérilisée et enrichie en bactéries. Cela génère la formation d’un biofilm qui est récolté, mélangé à des fibres naturelles et transformé en feuille de malai. 4 000 litres d’eau de noix de coco usagée permettent de fabriquer 320 mètres carrés de ce matériau.

  • Matériaux/source : Biocomposite malai (cellulose bactérienne, fibre de chanvre, fibre de sisal, fibre de banane), déchets de coque de noix de coco, Inde
  • Conception : Zuzana Gombošová, 2021
  • Fabrication : Malai

 

Échantillons de couleurs

Le malai est coloré avec des teintures 100 % naturelles : indigo, garance, souci, noix de galle, écorce de grenade, écorce d’acacia catechu et chlorophylle.

081

081 — Waste Lab – Un matériau créé à partir des déchets de la production du sucre

Waste Lab développe une gamme de matériaux fabriqués à partir de la peau de la betterave sucrière. Sous-produit de l’industrie du sucre, la peau de la betterave est l’une des principales sources de déchets agricoles en Pologne. Sonia Jaśkiewicz a commencé à travailler avec ces peaux riches en cellulose pour un projet de fin d’études en 2017. Depuis elle les utilise pour développer des alternatives naturelles aux emballages à usage unique et au MDF.

  • Matériaux/source : Pulpe de betterave sucrière, liants naturels/peaux de betterave sucrière, déchets de la sucrerie d’Opalenica, dans l’ouest de la Pologne
  • Conception : Sonia Jaśkiewicz, 2017-2023

 

Tests et échantillons

Pour tester différentes épaisseurs de matières – des films souples et fins aux carreaux rigides et épais – pour essayer de mettre en pratique les résultats de ces recherches.

La betterave sucrière est la plus grande source de déchets agricoles en Pologne, avec environ 3 millions de tonnes de pulpe de betterave sucrière produites chaque année.
– Association nationale des producteurs de betteraves sucrières (KZPBC), Pologne, 2021

082

082 — Totomoxtle – Un revêtement fabriqué à partir de feuilles d’épis de maïs

Ce revêtement, utilisé pour la décoration intérieure et les meubles haut de gamme, est fabriqué à partir de feuilles de variétés de maïs mexicaines menacées. Ces variétés traditionnelles sont en déclin en raison de l’utilisation accrue de semences importées modifiées et de l’usage de pesticides. Etant donné qu’il collabore avec les communautés autochtones de Tonahuixtla, le créateur, Fernando Laposse, crée des emplois, soutient l’agriculture résiliente et préserve la biodiversité locale.

  • Matériaux/source : Épis de maïs de variétés traditionnelles/Tonahuixtla, Mexique
  • Conception : Fernando Laposse, 2019

083

083 — MarinaTex – Un biomatériau issu des déchets de la pisciculture

MarinaTex est un matériau semblable à un film, fabriqué à partir de déchets biologiques de l’industrie de la pêche mais aussi d’algues rouges. Durable, compostable, transparent et flexible, il offre une alternative aux emballages plastiques et permet d’éviter la mise en décharge d’une partie des 172 207 tonnes de déchets de poisson industriels produits chaque année au Royaume-Uni. La conceptrice, Lucy Hughes, collabore avec des scientifiques pour optimiser son matériau en vue d’une utilisation industrielle, adaptable et commercialisable au Royaume-Uni.

  • Matériaux/source : Déchets biologiques issus de l’industrie de la pêche britannique, algues rouges
  • Conception : Lucy Hughes, 2019-2022
« Approximately 180 billion plastic polybags are produced every year to store, transport and protect garments, footwear and accessories. »
– Fashion for Good

084

084 — Tree column n°1 – Construire avec des déchets

Cette colonne aux apparences d’un tronc d’arbre est fabriquée à partir de gobelets jetables, transformés en matière première. Les gobelets sont digérés par le mycélium, un réseau souterrain de filaments des champignons, et transformés en une pâte biologique qui sert à réaliser un matériau de construction en  impression 3D. La transformation des déchets en matériaux de construction offre une solution aux 30 000 tonnes de gobelets jetés chaque année au Royaume-Uni et dont le revêtement intérieur empêche le recyclage.

  • Matériaux/source : Mycélium, déchet de papier jeté, gobelets jetés issus de l’industrie hôtelière londonienne
  • Conception : Blast Studio (Biological Laboratory of Architecture and Sensitive Technology), 2021

Film

« Gobelets et mycélium » / « Urban stomach: from waste to mycelium column »

  • Réalisation : Blast Studio, 2021
  • Durée : 2 min 49 s