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défier le hasard
II III IV
I
La procréation assistée
Controverses autour du savoir prénatal
Les dérives du diagnostic prénatal
Certains experts redoutent que la multiplication des examens pré-
nataux entraîne l’élimination de plus en plus de fœtus porteurs
d’anomalies dont on ne peut prévoir les conséquences après la nais-
sance (un lobe cérébral hypertrophié, une malformation légère sur la
moelle épinière…). au-delà de ces cas particuliers, le diagnostique
prénatal (dPN) est aussi une porte ouverte à l’élimination des fœtus
atteints de handicaps mineurs. Parmi les demandes d’interruptions
de grossesse suite aux contrôles échographiques en france, on trouve
des cas de fœtus à qui il manque un doigt ou atteints d’un bec de lièvre.
Théoriquement, dans la loi française, une interruption médicale de
grossesse ne peut être pratiquée que lorsque deux médecins ont
attesté de la présence d’une « forte probabilité que l’enfant à naître
soit atteint d’une affection d’une particulière gravité, reconnue comme
incurable au moment du diagnostic ». Mais chaque situation est
débattue centre par centre. et d’autres pays (suède, Pays-Bas, états-
Unis…) sont beaucoup moins regardants que nous.
l
Aurait-il survécu
au diagnostic prénatal ?
Qui sait si Albert Einstein,
dont le lobe gauche
du cerveau était hypertrophié,
aurait aujourd’hui passé
avec succès le crible
du diagnostic prénatal ?
en FranCe (2009)
650 000
tests sanguins
de dépistage
de la trisomie 21
ont été effectués
380
fœtus trisomiques
ont été dépistés
grâce à une
amniocentèse
qui a suivi
un test positif
650
fausses couches
de fœtus sains
ont été provoquées
par une amniocentèse
effectuée après
un test
faussement
positif
e
n
br
e
f
LEs pLus forts déséQuiLibrEs
du rAtio fiLLE-gArçon
à LA nAissAncE
inde, Albanie, Arménie,
Azerbaïdjan
112
garçons
pour
100
filles
chine
117
garçons
pour
100
filles
conseil de l’Europe, 2012 ;
ined (données 2010) ; EsHrE, 2012
cela devrait être
9 mois de bonheur.
Mais c’est de plus en
plus souvent 9 mois d’angoisses et de doutes,
réactivés à chaque nouvelle surveillance pla-
nifiée. le dépistage systématique des risques
d’anomalies de l’enfant à naître suscite géné-
ralement un surcroît d’anxiété chez la femme
enceinte. de plus, lorsqu’un risque est dépisté,
la mère a tendance à se désinvestir du futur
enfant en attendant la confirmation du dia-
gnostic. autant de comportements qui pour-
raient nuire au développement de l’embryon
et à la relation parent-enfant, estiment certains
experts.
Une
surveillance
anxiogène
un
e
h
ist
o
ire
1,2,3,4,5,6,7 9,10,11,12,13